Où faire du footing à Lyon… pour devenir un joggeur de compèt’

Jogger, c’est long, c’est fatigant, et absolument pas valorisant (pour cause de transformation immédiate en Incroyable Hulk version rouge fluo) : non, vraiment, jogger, c’est chiant.

Première bonne résolution de la rentrée : prendre sur soi, aller courir.

Et faire en sorte que ce record du monde perso (et donc non homologué) soit plus hebdomadaire qu’exceptionnel.

Pari tenu, défi relevé et marathon spirit.

La clé du succès : aller courir sur les berges du Rhône (portion Guillotière-Parc de Gerland).
Car le chemin est balisé d’alliés qui vous aideront à aller de l’avant et progresser à la vitesse de l’éclair.

Allié n°1 : les bateaux de croisière qui font le plein de carburant

Une odeur absolument insoutenable :

• apnée de rigueur (et donc gros travail sur les capacités respiratoires)
• sprint de folie (permettant d’alterner judicieusement vitesse de croisière et accélération, TB pour le cardio)

Allié n°2 : les cars qui attendent les passagers des bateaux sus-mentionnés, en laissant leur moteur tourner

Même cause, même conséquence, Flash Gordon attitude.

Allié n°3 : le bateau des pompiers secouristes

Effet immédiat : rentrage de ventre, foulée athlétique, le tout avec le sourire. Concept de l’effort glam shine, qui doit rester méga naturel.

Allié n°4 : la famille de rats posée tranquille au bord de l’eau

Oui oui, des rongeurs, des vrais. Le rat pratique lui aussi la balade dominicale en famille au bord de l’eau.
Accélération hors du commun. Invoquer Marie-Jo & Carl Lewis peut s’avérer utile. Voire nécessaire.

Allié n°5 : les opposés sont vos alliés

C’est-à-dire les VRAIS joggeurs du SEXE opposé, en SENS opposé.
Echange de sourires entre membres de la grande famille des joggeurs : un peu comme les motards, mais sans le signe de la main et sans le casque (cela dit ni l’un ni l’autre ne sont interdits pour faire un footing, c’est juste que vous risquez d’avoir l’air ridicule).
Donc, sourire communautaire du coureur à la coureuse, et sourire de la coureuse en réponse.
Et par conséquent, retour en force du rentrage de ventre et de la foulée athlétique, le tout avec une mine radieuse et un air méga naturel.

Allié n°6 : la station essence

Re-puanteur, re-accélération

Allié n°7 : le gars qui donne à manger aux pigeons en balançant des graines pile au milieu de la piste, là, 3 secondes avant que vous ne passiez.

Nous nous limiterons à une analyse purement sportive de la situation (sans aucune remarque sur les paroles ultra désobligeantes que vous êtes sur le point de proférer, car respirer en rythme ou râler ouvertement, il faut choisir).
Conclusion : stratégie d’évitement, excellente pour les articulations genouillales.

Allié n°8 : les racines qui ont carrément défoncé la piste : les montagnettes russes

Levé de genoux et saut de cabri : sollicitation fort à propos de tous les muscles de la gambette, mollets et cuissots compris.

Les bénéfices de cet entraînement de compèt’ :

• hop, vous êtes au parc de Gerland, vous n’avez pas vu passer le temps.
• des progrès incroyables. Passer en 15 jours de rien à 1 heure de jogging deux fois par semaine, c’est quand même pas mal.
• crâner au boulot en racontant sa nouvelle vie de marathonien(ne) à qui veut l’entendre (ou pas).
• avoir des certificats médicaux fingers in the nose pour vos activités à la MJC.
  « Bien, vous allez faire 30 flexions puis je reprends votre tension ». Trop facile. Pas de problème. En dehors de la tenue (mi-bas, culotte, chemisier, collier de perles géant). Si je fais exploser le tensiomètre à cause de cette dégaine que j’assume pas, je conteste les résultats. Respire. Flexion. Extension.
• rajeunir de 20 ans en se prenant pour une Cat’s Eyes en mission. Collant noir, haut noir, et courir en chantant comme une dingue (dans sa tête) « signé signé Cat’s Eyes ». Faire semblant de balancer, discretos, des cartes autour de soi. Tenez les rats, j’vous laisse une carte.
• faire marcher sa comprenette : les rêveries du promeneur solitaire >>> le brainstorming du coureur solitaire. C’est proportionnel.