On vous donne 5 bonnes raisons de revoir le film.
Pour découvrir le Lyon des années 70
Sorti en 1974, l’Horloger de Saint Paul a été ardemment soutenu par la ville de Lyon. A l’époque déjà, les dirigeants locaux avaient perçu l’importance du cinéma en matière de promotion de la ville. De nombreux plans montrent les rues de Lyon comme elles l’étaient dans les années 70. Dans cette autre époque, on prend des trains-couchettes pour aller à Paris et on porte des rouflaquettes et de pull en Jersey sans être un hipster. Le Vieux-Lyon était encore un peu lugubre, les murs noirs de crasse et les bagnoles étaient partout, mais Bertrand Tavernier arrive à sublimer la ville qui devient presque un personnage à elle toute seule. Bref, une véritable plongée retro dans le passé de la ville.
Les acteurs
Philippe Noiret et Jean Rochefort, deux monstres du cinéma français se retrouvent ici dans des rôles puissants. Un père déboussolé par l’accusation qui s’abat sur son fils et un inspecteur qui s’attache à cet homme lui renvoyant sa propre image. Ce n’est pas la première fois que les 2 acteurs se retrouvent derrière la caméra. Et c’est n’est pas la dernière non plus puisqu’ils tourneront 10 fois ensemble durant leur carrière.
L’histoire
L’histoire est inspirée du roman l’Horloger d’Everton de Georges Simenon. L’action qui se déroulait aux Etats-Unis dans le livre est ici transposée à Lyon, ville natale du réalisateur. On y suit Michel Descombes (Philippe Noiret), horloger dans le Vieux-Lyon, qui découvre que son fils est accusé d’homicide. Il se rend compte alors qu’il connait très peu cet enfant qu’il a élevé seul et tente de se rapprocher de lui.
L’ambiance
Malgré son rythme un peu lent, l’ambiance du film monte crescendo. Triste, parfois lugubre, l’atmosphère n’en demeure pas moins lumineuse par moment, portée par le brillant jeu des acteurs. L’Horloger de Saint-Paul ne raconte pas uniquement l’histoire de ce Monsieur Tout le Monde dont le quotidien est bouleversé par un fait divers, mais dépeint la France en crise (déjà) des années 70 en plein désillusion post mai 68.
Le réalisateur
Bertrand Tavernier signe avec l’Horloger de Saint-Paul son premier long métrage. On retrouve déjà ce qui fera la patte du réalisateur : un sens inné de la narration, des cadrages implacables et des dialogues bien ficelés (les scènes de resto !). On perçoit aussi déjà son engagement politique. En effet, l’Horloger de Saint-Paul sert aussi de prétexte au réalisateur pour dépeindre une France faussement apaisée où la répression semble être la seule réponse au contexte social tendu (tout ressemblance avec la période actuelle serait fortuite…)
L’Horloger de Saint-Paul
Film de Bertrand Tavernier – 1974
A regarder sur Netflix
2 commentaires
« la pâte du réalisateur » avec la recette pour les gaufres au fromage fondu en suggestion ?
Excellent article pour « l’horloger de Saint-Paul » un film que j’ai adoré et vu plusieurs fois.
Une sixième raison de revoir ce film.
Après seize ans de tractations car ce n’était pas simple, l’horloge Charvet dite l’horloge aux Guignols a été restaurée par Philippe Carry, l’horloger de Saint-Paul actuel dans le vieux Lyon.
Elle se trouve maintenant devant Les musées Gadagne. L’inauguration officielle a eut lieu le vendredi 19 février 2021
Bien amicalement
Fabulgone