… et je tolère encore moins les gens qui habitent la Presqu’Ile et qui affirment ne pas supporter quitter la Presqu’Ile.
Pourquoi tant de haine ?
Voilà, c’est officiel ! C’est écrit noir sur blanc sur ce blog: je n’aime pas la Presqu’Ile.
L’objet de ma désaffection n’est pas ce coté chauvin que je cultive moi-même de mon coté du Rhône, mais c’est cette définition du vrai Lyon qui se situerait uniquement entre Rhône et Saône.
Aaah la Presqu’Ile… Ces immeubles haussmaniens, ces boutiques de prêt-à-porter, ces magasins de luxe, ces concepts stores, ces restaurants, ces lieux culturels… comme dans n’importe quel autre centre ville de France.
Car c’est bien là le problème, la Presqu’Ile ne présente rien de très remarquable par rapport aux autres centre ville Français.
La richesse de Lyon repose à mon sens sur son patchwork social et non sur les avantages supposées de son centre ville : ces différences si marquées d’un arrondissement à l’autre, ces ambiances hétérogènes et ces quartiers à fortes identités à l’image de ville comme NYC (à une autre échelle, bien entendu) sont uniques.
Vivre uniquement en Presqu’Ile, n’apportent rien de plus que de vivre au centre ville de Bordeaux, Montpellier ou Lille. C’est grosso modo la même chose. Alors qu’oser s’aventurer dans les arrondissements plus éloignés voir, comble de l’horreur, au delà du périphérique offrent une diversité unique en France.
Je me demande quelle serait ma perception de l’agglomération Lyonnaise si je n’avais pas connu l’agitation du marché des Charpennes s’étalant sur plusieurs pâtés de maison (et beaucoup plus intrigant que le marché Quai St Antoine), si je n’avais pas bu des coups au Brotteaux au milieu de la pseudo jet set lyonnaise, si je ne m’étais jamais prélassé sur la pelouse de la Villa des Frères Lumière, si je n’avais jamais englouti un plateau d’huitres aux Halles, ni piqué une tête dans la Piscine du Rhône, si je n’avais jamais senti les odeur d’épices émanant des boutiques de la rue Paul Bert, ni refait le monde avec des néo-babs dans un bar associatif de la Guillotière, si je n’avais jamais sauté sur le trampoling du parc de la Visitation perdu sur la Colline de Fourivère, ni dégotté des Art Toys dans les Pentes ou des vieilleries aux Puces du Canal.
Si je n’avais pas connu tout ça, si ma vision de Lyon se limitait à cette Presqu’Ile, peut-être trouverais-je comme beaucoup de personnes extérieures que Lyon est une ville froide et sans ambiance.
Bien sûr cette réflexion n’engage que moi et je suis sûr que certains d’entre vous ne manqueront pas de défendre leur « lopin de terre » dans les commentaires, mais je reste convaincu que l’ambiance de Lyon et cette ambivalence qui la qualifie souvent ne s’expriment pas coincée entre 2 cours d’eau.
Au passage je profite de cet article pour dire tout le bien d’un bouquin que je suis en train de lire : Un ouvrage complet et détaillé qui arrive à dépasser les clichés associés aux Lyonnais. Ça s’appelle Sociologie de Lyon par Jean-Yves Authier, Yves Grafmeyer, Isabelle Mallon et Marie Vogel aux éditions La Découverte et ça donne un très bon aperçu de la « vraie « image de Lyon.
Crédit Photo : B-rob.com
20 commentaires
Tout est dit dans cette phrase « La richesse de Lyon repose à mon sens sur son patchwork social et non sur les avantages supposées de son centre ville «
Moi je m’en fiche, j’habite sur les pentes ! 😉
Oui, trois fois oui.
je plussoie du haut de ma colline (pas celle » qui crit » mais l’autre )
Han, je suis justement en train de lire ce bouquin et comptais en faire un article!
Ce que j’aime surtout sur la presqu’île, c’est le chemin pour y aller! L’arrivée sur les quais du 3ème avec vue sur Fourvière, l’Hôtel Dieu, les pentes au fond à droite, j’adore!
Ah bon, y’a une presqu’ile à Lyon ? 🙂
Je suis assez d’accord mais une question : qu’entends-tu par le marché des Charpennes ? celui place Wilson ?
Parceque j’habite quasiment au dessus de la place charles hernu et je regrette bien fort qu’il n’y ait pas un marché par là en bas de temps en temps..
Oui Loïc c’est bien celui qui a pour centre la place Wilson mais qui s’étale le dimanche sur tout le quartier des Charpennes. (Je parlais donc bien du quartier et non du métro)
Un grand merciiiiiiii pour cet article qui remet un peu les choses (et les gens) à leur place ! C’est Silphi qui doit pester ^^
Et vive Villeurbanne et le marché de Charpennes 🙂
Que c’est bon de voir soulignés la diversité de Lyon et le côté aseptisé de la Presqu’Ile.
Les avantages de la vie en Presqu’île, ce sont aussi ses défauts. J’ai la chance d’y habiter, et je confesse que j’en acquière une vision complètement déformée de la ville. Trouvant absolument tout ce dont on a besoin à quelques rues de chez soi [marché saint-Antoine, Malleval, bistrots de toutes sortes, Monop, fringues, restos, antiquaires et brocanteurs, librairies,…] on finit par croire que, hors de la Presqu’île, tout est hyper-lointain, morne, inintéressant, etc.
Impression complètement fausse, évidemment. Mais cela offre aussi le plaisir de visiter les autres arrondissements en touristes émerveillés, exactement comme des gros cons de parisiens qui découvrent qu’il existe une vie formidable au-delà du périph ! Oh, des affiches anarchistes et des boutiques de créateurs dans le 1er ! Ça change des tracts Vive le Roi collés à Ainay ! Oh, une programmation de ouf malade à l’Institut Lumière ! Tiens, des restos à tomber par terre dans le 6ème ! Schiaretti à Villeurbanne, il existe un Dieu bon et aimant !
Mais je ne suis pas d’accord pour dire que le 2ème est aseptisé ! Je passe la moitié de ma vie entre Bellecour et Saint-Nizier et l’autre moitié entre la Sucrière et Sainte Blandine [respectivement mon chez-moi et mon job], et je puis vous assurer que la Presqu’île possède aussi son versant « moins lisse », notamment côté sud : rues pépères, boutiques de spécialités espagnoles ou portugaises, clochards, petites-madames, restos ouvriers, bistrots à l’ancienne, ambiance de village, pizzérias de derrière les fagots, boucher-traiteur sympa et délicieux, salle de concert planquée sous une voûte, berges de Saône pittoresques,…
Bon, mais un des gros avantages de la Presqu’île, c’est quand même la quantité de jolies filles qu’on y croise dans la rue… Les nanas de la Croix-Rousse habillées en Ewoks labellisées commerce équitable, non merci.
😉
Je sens que tout le monde va me tomber dessus !
😀
mais non mais sais-tu ce que l’on faisait sur la place des terreaux autrefois ? c’est une menace à deux roubles 😛
Ah ouf ! Enfin un défenseur de la Presqu’Ile. Je commençais à croire qu’on était devenu incapable de générer des polémiques sur L69.
En tout cas ça me fait bien marrer de lire que le 2eme n’est pas aseptisé juste après placé le Marché St Antoine, le Monoprix et les brocanteurs (huhu^^^)
littlecelt,
Couic !
Bravo. Je partage définitivement cette vision de Lyon…
Que voila un bobiyé avec lequel je suis d’accord.
Fromage plus: Le second le restera toujours derrière le 7e 😉
J’habite la presqu’île et je suis complètement pro-centre. Cet article m’a plus fait rire qu’autre chose. Un peu extrême quand même…