J’ai eu la chance de pouvoir découvrir l’exposition inédite en France, la veille de son ouverture.
Le mystérieux Toutankhamon
J’ai personnellement toujours été fascinée par la civilisation égyptienne. Vieille de près de 3 000 ans, elle était pourtant très avancée sur les questions architecturales et médicales pour son époque. Lorsque j’ai appris que l’exposition Toutankhamon allait investir la Sucrière, j’ai tout de suite été intriguée.
Il faut dire que l’histoire de Toutankhamon est particulièrement ironique. Son règne a été très court : fils d’Akhenaton (pas le rappeur), c’est seulement à l’âge de huit ans qu’il monte sur le trône avant de mourir à environ dix-huit ans dans des circonstances encore inconnues (char lancé à toute vitesse ? coup rapide d’un cheval ? paludisme ? malaria ???)
Pourtant, malgré cette mort prématurée, son nom a parcouru les siècles et a été décliné à l’infini dans des œuvres tout aussi diverses. Mais c’est bien la découverte de son tombeau qui en a fait sa renommée. Sans elle, Toutankhamon n’aurait certainement pas eu le rayonnement dont il bénéficie aujourd’hui et serait bien ce pharaon oublié. Mais, au-delà de son nom, on ne connaît que très peu son histoire, encore moins celle qui entoure la découverte de son sépulcre.
Et c’est bien cette découverte faite par l’archéologue Howard Carter il y a cent ans, qui constitue le cœur de l’exposition dont on vous parle aujourd’hui.
Une expérience immersive
L’exposition commence par la reconstitution d’une croisière sur le Nil, dans un décor typique des années 20 et qui nous plonge directement en Égypte.
Munis d’un guide audio, c’est Howard Carter lui-même qui vient nous narrer le récit de sa mission. Au creux de notre oreille, il nous confie son excitation, mais également ses doutes quant à la réussite de celle-ci.
Nous entrons dans la première salle. Celle-ci est consacrée à l’aventure de la découverte et au travail – presque d’enquêteurs – mené par Carter et son équipe.
Embarqués par l’histoire, on se surprend même à ressentir de l’exaltation lorsque notre narrateur d’un jour arrive à ce moment fatidique et intense du 22 novembre 1922 : le jour de la découverte des marches menant à la chambre funéraire !
Un autre espace s’ouvre alors à nous. D’abord l’antichambre, puis le tombeau de Toutankhamon. Lorsqu’Howard Carter s’est engouffré pour la première fois dans la sépulture et qu’on lui a demandé s’il y voyait quelque-chose, celui-ci aurait soufflé « Oui ! Des merveilles ». Et ce sont bien ces merveilles – ou du moins leurs fidèles reconstitutions – qui s’étalent devant nous : partout, des artefacts somptueux qui s’imbriquent les uns contre les autres : des lits funéraires, des têtes d’animaux, des sièges en or…
Çà et là, la diffusion de films et photos d’origine viennent agrémenter la visite et témoigner de la complexité qu’ont constitué le dégagement du tombeau de Toutankhamon et de l’extraction de sa momie. Parmi les scénographies prend place une reproduction du système de poulies qui a permis de soulever son cercueil composé de pas moins de 110 kg d’or pur.
L’illusion du réel
On pourrait regretter l’absence d’objets originaux au cours de l’exposition. Un choix totalement assumé par Benoit Remiche, un des organisateurs du projet. Ainsi, les plus de 250 objets exposés ont été recréés par des artisans spécialisés et sortent directement des ateliers du Caire. Ces reconstitutions millimétrées nous permettent effectivement de nous représenter l’envergure des objets funéraires, là où nous aurions eu que des vestiges plus ou moins représentatifs. Tout a été reproduit, jusqu’à la moindre fêlure et la moindre trace de moisissure présente sur les murs du tombeau. De quoi faire totale illusion.
Une mise en contexte historique, scientifique mais aussi ludique !
J’ai particulièrement aimé cette plongée narrative dans la vie quotidienne du temps du règne de Toutankhamon. Grâce à la richesse de ces découvertes et aux avancées scientifiques qui nous sont parvenues par la suite ; il nous est plus facile d’appréhender leurs coutumes. Mais l’exposition nous retrace également les événements, peut-être moins connus, qui sont survenus après la découverte de ces trésors dans la Vallée des Rois. De l’emballement médiatique qui s’en est suivi, jusqu’aux ennuis politiques que Carter a rencontré avec les nationalistes égyptiens.
Toutankhamon, à la découverte du pharaon oublié s’adresse évidemment aux passionnés de l’Égypte Antique, mais ambitionne de toucher un public plus large. Des petits carnets de jeu sont d’ailleurs remis aux enfants à l’entrée. Une manière ludique de leur donner goût à ce type d’exposition.
Un parcours est même proposé pour les amateurs d’Escape Game. Leur mission, s’ils l’acceptent : protéger le monde de la malédiction du Pharaon qui menace de se répandre sur le monde. Vaste programme !
Verdict
? On a aimé :
- La qualité narrative de l’audio-guide qui nous plonge en immersion totale et dont l’utilisation est comprise dans le prix du billet.
- L’offre d’escape game qui offre une expérience différente par groupe de 5 personnes. À voir toutefois si la cohabitation entre les escape-gameurs et les visiteurs se fait bien.
? On a moins aimé :
- C’est un peu cher, il faut compter 17 € en tarif standard, 20 € pour l’escape game.
Toutankhamon, à la découverte du pharaon oublié à la Sucrière du 29 octobre 2022 au 24 avril 2023 / Prolongée jusqu’au 13 août 2023
49-50 Quai Rambaud, 69002 Lyon
? Tram T1 & T2, station Hôtel de Région – Montrochet / Bus S1 arrêt La Sucrière
⏰ Du mardi au vendredi : 10 h 00 – 17 h 00
? Tarifs 18 €
? Site internet
1 commentaire
Expo nulle 18 € pour 30 min… Tout est en toc… Non cest pas au niveau