La dolce vita à base de gelati, de pasta et de passeggiata (balade lèche-vitrines le soir en amoureux en ville), ça a du bon mais vous êtes jeunes et vous avez envie de vous encanailler et on ne vous en blâmera pas.
Dans notre quête de soirées turinoises, on a mis de côté la boîte de nuit qui vous noie d’italo-dance (merci Gigi d’Agostino et Eiffel 65 pour ces impérissables souvenirs) pour chercher du plus récent, et surtout du plus branché.
Petit rappel à l’heure de l’apéro : quand on sort à Turin, et plus généralement dans les grandes villes italiennes, on ne prend pas “juste un verre”. On fait l’aperitivo (également appelé apericena). L’aperitivo, ce n’est pas le faux ami “apéritif” en français. C’est bien plus que ça. Les bars et cafés proposent une formule à boire et à manger (en gros, un verre d’alcool et un grand buffet salé et sucré) pour un prix variant entre 7 et 12€ pour les buffets les plus foisonnants. Vu d’ici, vous vous dites “ah ah, le bol de cahouètes ou d’olives noires peut aller se rhabiller”. Pas faux ! Sauf qu’on ne joue pas au pique-assiette ici. On prend sa conso (un Aperol Spritz par exemple : du prosecco, de l’Aperol et de l’eau gazeuse ou eau de Seltz pour les puristes) et une petite assiette de délicieux mets italiens et basta. On est en Italie, merde, un peu de chic per favore. Pour manger, vous aurez le choix entre antipasti, salades de pâtes, légumes variés et charcuteries, boulettes de viande, croquettes de pommes de terre, pizza, etc. D’ailleurs, les seuls gougnaffiers qui se remplissent la panse pour le prix d’un Martini blanc (la boisson turinoise par excellence), c’est toujours les Français disent les Italiens. C’est sacré l’aperitivo, et spécialement à Turin car c’est là qu’il est né le petit. Fin de la parenthèse bouffe.
Pratiquement tous les bars proposent l’aperitivo à partir de 19h. Difficile donc de trouver un lieu où seulement boire un verre quand vous avez réservé dans un resto ensuite. Mais on est sympas sur LCC et on va vous fournir 2-3 adresses pour l’apéro et le digeo.
A Turin, la nuit, 3 spots s’opposent littéralement.
Au centre :
Dans le quadrilatère, proche du grand marché alimentaire de Porta Palazzo, on trouve les bars branchés ou dits “installés” : bars propres à chic, grandes terrasses et ambiance plutôt assez hétérogène. C’est un peu les Terreaux turinois : s’y mélangent touristes et locaux en tous genres. Nombreux sont les bars à proposer l’aperitivo.
L’équivalent lyonnais serait ces bars un peu bling bling et datés de Confluence (le Purple pour ne pas le nommer…) par exemple.
Obelix Café
Tout est grand ici : bar lounge à la déco un peu chic 2000 qui a pour spécialité les cocktails et l’aperitivo (et oui, encore lui) avec une formule verre + buffet énorme pour 12€. Belle terrasse, équipe pro mais ça manque un peu de chaleur.
Piazza Savoia, 4
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Drink Different
Un café minuscule mais une terrasse qui fait le boulot. Ici, pas d’aperitivo mais une carte d’une dizaine de cocktails à 6€ et le litre de mojito à 15€. Le patron marocain et son équipe italienne nous ont fait un très bon accueil.
Piazza Emmanuele Filberto, 12
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La Drogheria
Découverte en 2012, ce fut notre repère à Anthony et moi lors d’un weekend automnal. Si le lieu s’est définitivement embourgeoisé, l’ambiance sympa et chaleureuse subsiste. Déco de bric et broc, les vieux canapés au velours élimé ont fait place à des canapés moins râpés et plus moelleux. L’enfilade de petites pièces vous mène du babyfoot à la salle avec grande table façon gîte. L’équipe très sympa propose une belle liste de cocktails avec ou sans alcool, des smoothies sur un fond musical bien senti (Damon Albarn, world music de bon goût ces après-midis d’août). Le midi, on vient y déjeuner léger (pasta, foccacia, salade) pour des prix aussi doux (7€ le plat, 4€ le dessert) en terrasse, sous les arcades, pour un prix aussi assez léger. Le soir, des animations (concerts, DJ sets, soirées associatives) rythment le lieu. Et toujours pour des prix hypers cools. L’équivalent lyonnais serait le Gonzo Bar.
Cocktail à 6€.
Piazza Vittorio Veneto, 18/D
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Open Baladin
Ce concept-chaîne italien présent dans les plus grandes villes de la péninsule, avec également une adresse à New York, propose ses bières artisanales (près de 160 !), du cidre et des softs eux aussi produits artisanalement. A Turin, il occupe un très beau bâtiment tout neuf, en verre comme une sorte de grande serre. Pour accompagner sa bière, on mangera aussi local, de la street food ou des produits maison surprenants, comme des chocolats pour accompagner la bière (l’olive, c’est out), des confitures à base de bière et même du fromage à base de houblon !
L’équivalent lyonnais serait évidemment le Ninkasi Gerland mais ici plus lumineux et, bien sûr, dans un cadre plus sud 🙂
Piazzale Valdo Fusi 10123
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L’équipe a ouvert une 2ème adresse “Le Petit Baladin” dans le quartier de San Salvario dans une déco plus rétro-futuriste des années 50 (si si, ça existe !) et toujours avec les bières maison et du snacking.
Via Saluzzo, 21
Au nord :
Les Docks Dora, anciens entrepôts du début 20ème sont un mix entre grand centre commercial 4* à la Confluence, lieux de création avec des bureaux d’architecte, studios de graphisme, de photos, d’enregistrement etc et des clubs. Pas tous très accessibles, il faudra certainement avoir votre indic turinois avec vous pour rentrer dans certains de ces lieux.
L’équivalent lyonnais serait Confluence côté centre commercial pour l’offre shopping et côtés Marché Gare/Sucrière pour l’ambiance industrielle.
Via Valprato 68
Au sud :
Après la gare de Porta Nuova, le quartier de San Salvario s’est converti en antre des bars à tendance hipster avec le son, l’ambiance et le peuple tatoué, barbu et piercé de rigueur (rayer la mention inutile).
L’équivalent lyonnais serait le Gonzo Bar (encore lui), le Sky Bar ou le Broc Café.
On ne vous la fait pas, LCC ne serait pas un “ramassis de hipsters puants” selon la formule désormais célèbre d’un hater si nous n’avions pas élu San Salvario comme notre QG de nuit pour ce weekend. En plus, c’est ballot mais notre hôtel était à moins de 10 min à pied du quartier 😉
Voici 3 bonnes adresses parmi tant d’autres tant le quartier est vivant.
Diwan Cafè
Déco branchée, de bric et de broc, ambiance et bande son très à la cool, ballet de barmen barbus/tatoués qui s’activent avec la dextérité de Tom “Cocktail” Cruise pour nous mitonner des mojitos hyper bien foutus à 6€. L’intérieur est petit et très peuplé alors l’ambiance se prolonge sur la terrasse couverte. Couverte, oui, car à Turin, on profite de l’été en terrasse sans les coups de soleil ni les averses intempestives dans nos verres. Malin Turin !
Via Giuseppe Baretti, 15
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Astoria
Bar/club de petite taille mais parfait pour les soirées avec DJ (fermeture à 4h). L’Astoria organise également des concerts en collaboration avec le Bunker, asso supra cool dans le milieu musical/nocturne/sportif/street/écolo. On y a trouvé du bon cocktail (Cuba Libre et Pina Colada) et du moins bon (le mojito assez pâlot et sans goût). La terrasse, c’est à la bonne franquette : on vide l’intérieur en sortant les tables et basta. Cocktails à 7€
Via Claudio Luigi Berthollet, 13
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La Cuite
Rien que pour le nom évidemment ? Mais pas que ! Pour une carte de vins naturels dont des vins français et une carte pleine de charme et de surprises : du mini burger aux huîtres en passant par des tapas espagnoles, les patrons ont à coeur d’en faire un lieu à part. Avec un nom français et des tapas d’inspiration ibérique en guise d’aperitivo décalé, ça semble fonctionner.
Via Barretti, 11/G
Site Web
A l’est :
On ne peut pas oublier les Murazzi, haut-lieu de la fête des 70’s à aujourd’hui. Anciens hangars à bateaux des pêcheurs du Pô creusés dans la pierre, ils se trouvent de part et d’autre du pont Vittorio Emanuele I au niveau de la piazza Vittorio Veneto. Il y a encore moins d’un an, 2 ambiances s’opposaient : au Sud, les anciens hangars qui ont vu fleurir la contre-culture turinoise des années 70’s au 90’s se sont mués en bars/clubs/cafés concerts à tendance beauf : électro de mauvais goût, volume à t’en décrocher la mâchoire, cocktails chers et pas forcément faits dans les règles de l’art, population assez jeune et encline au binge drinking. Avec en guise d’exotisme, des dealers qui vous arrêtaient tous les 5 m pour vous proposer des substances illicites. De l’autre, au Nord, on était plus dans une version chic du dîner au fil de l’eau ; restaurants beaux et un peu chers pour gens de la bonne société turinoise.
L’équivalent lyonnais des Murazzi du Sud aurait été le Papagayo, le Pop et d’autres endroits bien moyens tandis que l’équivalent des Murazzi du Nord auraient été les restos du quai Rambaud (Dock 40 etc.).
Suite aux nombreuses protestations des riverains pour toutes les bonnes choses citées plus haut, la municipalité a fermé tous les bars et réfléchit actuellement à réhabiliter les berges pour en faire un lieu pour tous et toute l’année. Le premier lifting a eu lieu en juin avec l’opération Turin Plage, en attendant de refaire de ce lieu un espace de vie plus propre et partagé par tous, aussi bien la nuit qu’en journée. L’équivalent de nos berges du Rhône avec les Murazzi pour péniches ? A suivre…
Vous avez le choix pour l’ambiance. Alors, ce sera quoi pour vous ?
N’hésitez pas si vous avez des bonnes adresses à les partager ici.
Photos : crédit Anthony Nuguet
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❤ Merci à l’Office de Tourisme de Turin et à Starshipper d’avoir rendu cette série d’articles possibles.