Aujourd’hui sur CityCrunch, on accueille un blogueur-invité. LittleCelt est un vrai amoureux de Lyon, comme le prouvent les nombreux articles qu’il a publiés sur l’histoire de notre bonne ville de Lyon.
Saviez-vous que sous vos baskets, quand vous arpentez les rues de Lyon, se cache une partie de l’histoire de Lugdunum ?
Tout cela, vous pourriez l’apprendre en vous rendant à une des soirées de l’OCRA-Lyon (aka l’Organisation pour la Conservation et la Restauration d’Au-dessous-terre de Lyon… Mais c’est plus long)
Régulièrement, cette association de passionnés des mondes engloutis lyonnais vous propose une conférence thématique sur les souterrains de Lyon et d’ailleurs.
J’ai pu récemment enchaîner deux conférences et j’en suis ressorti à chaque fois émerveillé, ce qui me pousse à faire un petit billet pour vous inciter à en faire de même 🙂
Le Lieu
Crédit Photo : © Xavier Caré
L’OCRA a son siège au Fort de Vaise qui fut en son temps une des composantes de la 1ère ceinture de protection militaire de la ville de Lyon.
C’est ici que l’OCRA-Lyon organise ses présentations dans une salle de réunion assez bien équipée avec vidéo-projecteur, sonorisation et de quoi accueillir presque une centaine d’auditeurs.
Avec un peu de chance, vous pourrez, si le quorum n’est pas trop grand, allez visiter à la suite d’une conférence la galerie de fusillade (un des souterrains du fort) qui a été remis en état par l’OCRA pour permettre des visites guidées.
L’histoire des souterrains lyonnais révélée par les conférences
Crédit Photo : OCRA
Les deux conférences auxquelles j’ai pu assister ont évoqué, tour à tour, les souterrains lyonnais de façon générale (on en compte 30 à 40 kms sous Lyon) pour la première et une autre sur les mystérieuses arêtes de poissons.
Je suis tombé en admiration devant le discours des tribuns des souterrains. Ceux-ci sont avant tout des passionnés d’histoire et d’exploration souterraine et vous évoquent des sorties qu’ils ont effectuées, photographiées et aimées.
Les conférences durent en moyenne deux heures mais je peux vous dire, que vous ne les voyez pas passer tant vous buvez toutes les anecdotes des conférenciers et que vous vous dites “ah ouais !”.
Je me suis retrouvé plongé dans un monde que je ne soupçonnais pas alors qu’il est sous mes pieds. Un monde qui a aussi façonné le monde de l’extérieur tel que nous le connaissons.
Mystère et Histoire, sous-terre, ne font plus qu’un…
Un exemple ? La légende des Collinettes…
Ces sœurs qui étaient établies dans les pentes de la Croix-Rousse (où se trouve la Villa Villemanzy dans la montée St Sébastien), apparaissaient sorties de nulle part au bord du Rhône. Empruntaient-elles le réseau des arêtes de poissons dont elles avaient seules connaissances ?
Un monde d’initiés et d’interdit
Crédit photo : ChorSpiegel
Ce que l’on apprend aussi dans ces conférences, c’est que tout un patrimoine et une partie de l’histoire de Lyon ne sont pas accessibles tant pour des raisons compréhensibles de sécurité mais aussi pour des raisons plus obscures, notamment dans le cas des arêtes de poissons (dont tous les rapports d’exploration de la ville ont mystérieusement disparus..).
On apprendra ainsi que la ville de Lyon panse encore ses plaies de la catastrophe de Fourvière et que si les souterrains Lyonnais sont maintenant surveillés et visités, c’est surtout pour que ce qui trône au-dessus (les bâtiments) ne se casse pas la figure. Pour cela, deux services de la ville surveillent et consolident les galeries souterraines.
J’ai appris aussi une petite astuce à travers ces conférences pour repérer l’entrée d’un souterrain, si vous voyez une bouche d’égouts qui semble scellée, il y a de fortes chances qu’il ne s’agisse pas d’un check-point pour aller rejoindre vos amis les tortues ninja dans les égouts mais d‘un accès à un souterrain.
Au travers des deux conférences auxquelles j’ai pu assister, je ne comprends pas pourquoi la ville ne se sert pas de ce patrimoine (notamment les arêtes de poisson) pour en faire un atout touristique et culturel, surtout qu’il s’agit d’un bien commun et qui rentrerait bien dans une classification de patrimoine mondial de l’humanité dont Lyon est déjà auréolée.
[vimeo 43352830 w=500 h=281]Comme l’expliquait lors de sa conférence Walid Nazim, le spécialiste des Arêtes de Poisson, celles-ci ont été aménagées et consolidées par la ville pendant 20 ans et pourraient très bien accueillir du public, comme c’est par exemple possible dans un édifice souterrain construit par les Templiers à Saint Jean d’Acre (pourtant découvert 20 ans plus tard) mais déjà visitables.
C’est vraiment dommage, heureusement que les conférences de l’OCRA sont là pour nous conter tout cela.
Des TEDx de l’Urbex à prix de Rex !
Niveau tarif, c’est très raisonnable. Pour 5€ pour pouvoir accéder à un savoir enseveli, c’est peu. Surtout que l’OCRA a mis en place un système via Yurplan pour permettre de prendre son billet à l’avance sans se soucier d’avoir de la monnaie une fois sur place (même si cela est aussi possible). La monnaie, vous pourrez la garder pour prendre un petit rafraîchissement proposé avant et après chaque conférence à la mini-buvette.
Vu le système mis en place et le prix, on devrait éviter la cohue 😉
Et en attendant de s’y rendre
- N’hésitez pas à emprunter à la BM de Lyon ou à acheter le livre de Walid Nazim : l’Énigme des arêtes de poissons.
- A voir en ligne le film de 3 heures : les souterrains du temps adapté du livre par Georges Combe.
- Une captation vidéo des conférences a été réalisée, elle sera bientôt disponible sous la forme d’un dvd.
- A réécouter cette émission de RTU (à partir de 37’45) où Samy Rabih (tout aussi intéressant que son organique homonyme), membre de l’OCRA évoquait l’association.
Le Grand Nawak : 5eme arrondissement
- A aller visiter des souterrains avec l’OCRA.
Les conférences sont pour l’instant suspendues mais pour être tenus au courant, n’hésitez pas à liker leur page facebook endroit où ils diffusent régulièrement des actualités concernant leurs activités dont les conférences 🙂
N’oublions pas leur nouveau compte instagram.
8 commentaires
Merci pour cet article top,
étant à Paris en ce moment et connaissant les visites de souterrains qui s’y font, je me demandais si cela se faisait aussi à Lyon.
c’est bien prenant toute ces anecdotes historiques
Merci 😀
Moi je raffole des anecdotes historiques, du coup j’étais presque un convaincu avant même d’y aller ces sympathiques conférences ^^
wahou!!! merci pour cet article!! j’adore les anecdotes historiques!! je viens juste de liker la page afin de ne pas louper la prochaine conférence!! Sinon tu connaîtrais des bonnes visites guidées de Lyon?? peut être un prochain article?
je pense qu’il faudrait faire déblayer les galeries par des archéologue car il y a des objets enfouie dans certaine galeries et peut-être un niveau inférieure dissimulée sous une galerie nord ….
“et peut-être un niveau inférieure dissimulée sous une galerie nord ….”
Hum … Légende urbaine ?
Tout est tellement caché et non etudié concernant les arêtes que why not sur cette galerie inférieure non ? 🙂
ooucchh je découvre cet article et là je kiffe !! tropp envie de voir ca !! trop excitant, prenant !! il faut il faut !!!!
C’est absolument fascinant. Lyon est le secret le mieux gardé du monde. Le silence des autorités est stupéfiantes et irritantes. Walid Nazim a sorti un livre sur le fruit de ses recherches : L’énigme des arêtes de poissons. je l’ai acheté à Gibert au Carré de Soie.