Cette semaine, sur Lyon CityCrunch, les lecteurs prennent les commandes et publient des articles. Aujourd’hui, Lara vous raconte sa passion 3 histoires palpitantes sur Lyon pour impressionner vos amis à votre prochain apero.
Il est temps d’apprendre de nouvelles anecdotes croustillantes à placer à l’apéro!
Celles qui commencent par « sais-tu que… » et se terminent par « ah c’est vrai, tu savais pas ? » avec une pointe de fierté alors que tu ne savais pas toi-même il y a 2 jours. Celles-là même. Suivez Tata Lara, le Père Castor de l’histoire de Lyon.
L’origine de Guignol
Quel est le point commun entre un arracheur de dents et la célèbre marionnette lyonnaise ? Non, ce n’était pas dans Questions pour un Champion hier et ce n’est pas non plus la blague racontée par Tonton Jacques au dernier repas de Noël.
Je vous présente Laurent Mourguet, né en 1769 d’une famille de tisserands et lui-même devenu canut. Malheureusement, la Révolution le laisse sur le banc de touche et l’oblige à se reconvertir pour nourrir les 10 bouches qui l’attendent à la maison (11 avec sa femme, autant te dire qu’il risquait de perdre un bras s’il rentrait le soir sans pain). Il devient marchand ambulant puis arracheur de dents sur les places publiques de Lyon. Oui, rien à voir avec la choucroute ; les formations de reconversion étaient tout autre à l’époque. Pour attirer le chaland et apaiser la peur de la tenaille (peur justifiée), il a l’idée de monter un petit spectacle de marionnettes à côté de sa chaise de torture. S’inspirant du théâtre italien et de Polichinelle, il improvise des textes satiriques sur l’actualité. Au fil du temps, les Lyonnais s’attroupent autour de lui non pas pour se faire arracher les dents mais pour rire, toutes dents visibles. Laurent Mourguet se dit alors que ce serait bien plus lucratif de laisser ses tenailles au placard et de monter un théâtre : Guignol est né. Enfin presque, car la première marionnette de Mourguet sera d’abord son compagnon Gnafron, hommage à son ami Père Thomas qui avait une descente qu’on ne remonterait pas en vélo. Guignol le rejoindra vers 1808.
Le Lyonnais qui avait découvert New York
Giovanni da Verrazzano (avoue que tu as pris l’accent italien en lisant ce nom dans ta tête), parfois francisé Jean de Verrazane (pas mieux que Jean Neige) est né à Lyon vers 1485. Enfin on n’est pas sûrs. Il est né entre 1481 et 1485, apparemment dans la Capitale des Gaules mais peut-être bien en Toscane avant que sa famille ne s’expatrie à Lyon. Bref, pour la pertinence de cet article, je vais pencher pour la théorie chauvine. Donc Giogio est né sous une bonne étoile car son oncle ne serait autre que Thomas Gadagne (ça te parle vite fait comme nom, pas vrai ?). Mais là encore on n’est pas très sûrs. Merci pour la postérité les gars.
Navigateur, il est présenté au roi François Ier qui le missionne de trouver une voie plus directe vers l’Asie en explorant la côte Est américaine. Financée par plusieurs banquiers lyonnais (coucou tonton), l’expédition démarre en 1523. Une tempête fait échouer cette première tentative et Giovanni reprend la mer quelques mois plus tard, en janvier 1524. Le 7 mars (oui on avait le temps de profiter du paysage à l’époque), il atteint le littoral américain au niveau de l’actuelle Caroline du Nord. Giovanni et son équipage remontent la côte à la recherche d’une brèche dans laquelle s’engouffrer pour rejoindre l’Océan Pacifique (c’est froid Giogio, t’es encore loin). Ils arrivent alors à la baie de New York au niveau de l’actuel quartier de Brooklyn. Ils tapent la bise aux amérindiens, les New Yorkais de l’époque, continuent de longer la côte puis rentrent en France. Bref, c’est un Lyonnais au nom très italien qui a été le premier Européen à poser le pied à New York. Le pont Verrazzano-Narrows reliant Brooklyn à Staten Island a d’ailleurs été baptisé ainsi pour lui rendre hommage.
L’histoire de la papillote
A l’approche des Fêtes de Noël, je termine par une histoire pour briller à table au moment du dessert.
Nous sommes fin XVIIIe et M. Papillot, dont le nom n’est pas aussi évocateur qu’aujourd’hui, tient sa confiserie près des Terreaux. Son jeune commis, amoureux de la nièce de son patron, a une idée pour la séduire. Il swipe à droite et… ah non, mauvaise époque. Il glisse des mots doux dans l’emballage de chocolats chipés et les fait passer à la belle qui travaille à l’étage (tiens, c’est plus romantique que le swipe tout à coup). M. Papillot finit par surprendre le manège. Il vire le commis amoureux mais garde l’idée et commercialise ses chocolats avec des citations et proverbes glissés dans l’emballage à franges. La papillote est née. Une version plus romanesque veut que le jeune homme épouse sa dulcinée au lieu de se faire chasser par son patron. Mon côté « Docteur House style » y croit moyen. En vérité, cher lecteur, cette histoire reste incertaine et relève encore de la légende. Vraiment la postérité, ils s’en fichaient à l’époque.