AOUUUUUUUUUH ! Les petits chats, aujourd’hui c’est encore un peu Halloween mouahaha. Voici nos anciennes légendes préférées sur Lyon !
Le musée des Beaux-Arts, allias l’abbaye hantée
On a toutes et tous déjà fait un tour au musée des Beaux-Arts de Lyon (1er arrondissement). Soit pour une expo, pour flâner sur un banc, ou profiter d’une lecture au calme dans un cadre qui nous fait oublier le raffut du centre ville. À la place de ce musée se dressait autrefois l’abbaye Saint-Pierre-les-Nonnains, fondée au XIe ou XIIe siècle. Perso, je pourrais la surnommer l’abbaye de la débandade et du péché. Pourquoi ? Tout simplement parce que les sœurs qui y vivait ne s’embarrassaient guère avec les règles de chasteté. Le couvent prit même des allures de maison close. Mais forcément il ne faut pas rêver, la Karma finit toujours par frapper.
Leurs mœurs légères attirent rapidement les foudres de l’Église ainsi que celle d’Anne de Bretagne, épouse du roi Louis XII. En 1516, les pécheresses sont expulsées. Et c’est là que l’histoire devient intéressante. Alice de Theizé, sournoise tentatrice accusée d’influencer les autres sœurs, meurt, selon la légende, dans d’atroces souffrances. À l’époque, on n’y allait pas molo molo sur les moyens de tortures, entre écartèlements, immolations, pendaisons, enfin si je devais vous faire la liste complète je devrais écrire un autre article. Elle serait alors réapparue sous la forme d’un fantôme, jouant de mauvais tours à ses anciennes camarades, possédant notamment son amante, la jeune Antoinette. La légende raconte que l’âme d’Alice hante toujours le musée.
Le parc de la tête d’Or, une légende millénaire
Ah, le parc de la Tête d’Or, 117 hectares de verdures de calme (enfin … ça dépend des personnes qui se sont calées à côté de toi), son zoo, son jardin botanique et sa roseraie. Avec presque 3 000 000 de visiteurs par an, c’est le petit coin de paradis des lyonnais. Perso, j’adore savoir pourquoi telle ou telle rue porte tel ou tel nom, les mythes et légendes. Et je me suis toujours demandée pourquoi ce parc portait le nom de « Tête d’Or », sans jamais avoir trop essayé de dénicher une explication plus ou moins rationnelle. Aujourd’hui, je lève le voile sur ce mystère, que peut-être certains d’entre vous connaissent déjà.
Le parc a été bâti en 1856 par les paysagistes Denis et Eugène Bulher, sous les ordres du sénateur-maire Claude-Marius Vaïsse qui voulait «offrir un jardin aux Lyonnais qui n’en ont pas.» (Trop gentil, merci !). Alors pourquoi le Parc de la Tête d’Or et non pas le Parc Bulher ? Voici nos deux versions légendaires.
Les croisés !
Depuis le règne de François Ier (années 1530 pour les nuls en histoire), une légende circule à son propos. Des croisés auraient caché un trésor dans le sol flottant du terrain (à l’époque marécageux), dont une tête de Christ en or. Le mythe a ainsi perduré jusqu’au XIXe siècle, période à laquelle les recherches de la fameuse sculpture précieuse se sont accentuées.
Les canuts !
Cette seconde version est beaucoup plus cool, et surtout plausible lorsqu’on pense aux millier de pillages qu’a pu subir le parc depuis le XVI ème siècle. Celle-ci nous vient des canuts (fameux tisseurs de soie). Lors de la construction du parc en 1856 (ça remonte !), les soyeux au chômage auraient été engagés pour aider à creuser le terrain destiné à l’accueil du futur lac. La pioche de l’un d’eux aurait butté sur un bloc dur. Tiens ,tiens, mais c’est qui ? C’est Jésus Christ ! Enfin bon, sa Tête d’Or surtout. Alors accrochez-vous bien parce que la suite de l’histoire prend un tournant aux allures surnaturelles. Mais Jésus depuis le firmament voyant les hommes se massacrer pour le précieux butin, aurait versé toute sa tristesse par l’intermédiaire de sa statue. Ses larmes auraient suffi à fournir toute l’eau du lac qui était en train d’être creusé. Par ce déluge, la Tête d’Or aurait été à nouveau perdue (bah bravo !).
L’une des versions de l’histoire mentionne une voyante qui aurait été engagée pour retrouver le trésor tant recherché. Mais cette interprétation est peu racontée car elle se termine beaucoup trop rapidement : la voyante aurait été incapable de soulager l’attente des Lyonnais, et la Tête d’Or serait restée introuvable.
La Montée du Gourguillon, la coulée de sang
Vieux Lyon, un des théâtre des plus grandes anecdotes historiques à Lyon. Parmi elles, on trouve la légende de la Montée du Gourguillon. À l’époque, soit en 177 (houla …. plus vieux encore non?), cette montée était quotidiennement empruntée pour rejoindre le centre antique de Lugdunum (aujourd’hui devenu un lieu de mémoire, et compte le musée Lugdunum et le théâtre antique). Ce n’est pas une légende, les persécutions des chrétiens se déroulaient dans d’atroces souffrances et dans la torture des plus totales. La légende raconte que les violences étaient telles, que le sang coulaient à flot, telle la pluie, le long des rues de la Montée du Gourguillon. Un véritable bain de sang, quoi.
Et là, l’histoire se corse. Le 14 novembre 1305 le pape Clément V en compagnie du roi de France Philipe le Bel (c’est qui celui-là encore?), descendaient par cette même montée. Bien évidement, un tel cortège attise une foule de curieux qui s’empressent de s’agglutiner les uns sur les autres (un peu comme nous dans le métro). Le hic ? C’est que les architectes de l’époque n’étaient pas encore au top niveau fondations. Les murs ont donc cédés sous le poids d’une foule en délire, causant des dizaines de morts. Problème ! La foutue mule complètement paniquée, que montait le pape, le fit chuter à terre. La légende raconte qu’une pierre précieuse d’une valeur inestimable (comme celle du collier de Rose dans Titanic) serait restée jusqu’à ce soir enfuit dans le sol.
Vous ne verrez plus du même œil ces endroits que vous avez déjà surement fréquentés sans savoir ce qu’il s’y passait des années voire des siècles en arrière. Désormais, vous pourrez (ou pas) vous imaginer marcher sur les traces de nones dévergondées, des canuts en mode guerriers, ou de coulées de sang meurtrières.
1 commentaire
2 de ces 3 légendes ont été racontées dans des numéros des Rues de Lyon.
Celle du musée des Beaux-Arts dan le n°40 : l’exorcisme au couvent, et celle de la Montée du Gourguillon dans le n°1 : la Chute d’un Pape.
https://www.epiceriesequentielle.com/actu/les-rues-de-lyon-le-journal/