C’était prévu depuis le début.
Le Sucre, endroit arty-festif situé sur le toit de la Sucrière a toujours été pensé comme un lieu éphémère qui tirerait sa révérence à la fin de la Biennale d’Art Contemporain de Lyon. C’est donc ce samedi que le Sucre fondera une bonne fois pour toutes dans un grand bain de fun, de bon son et de petits plats exquis.
Cette soirée d’adieu ambitionne d’être l’apothéose d’un concept qui nous a déjà plus que bluffé en dégainant une programmation très plaisante :
- de 21h à 23h, Radio Nova viendra avec animé en direct son Nova Club avec un DJs Set survolté.
- Reworks prendra ensuite le relais pour faire monter encore votre taux de glucose.
- Le bouquet final sera assuré par le duo Acid Watched pour un enterrement sucré de grande classe.
C’est gratuit jusqu’à 22h30. 10€ après.
Et comme à chaque fois, Lyon69 vous donne ici le secret pour profiter de la fastlane et vous retrouvez plus vite à faire la fête.
Depuis le début du Sucre, Lyon69 a interviewé les local heroes qui se sont produits dans ce lieu éphémère. Pour cette dernière, nous avons eu envie de donner la parole au collectif Les Gens, à l’origine du concept.
Interview sucrée des gentils organisateurs.
Alexia, JC, bonjour, alors vous êtes plutôt salé ou sucré ?
Alexia : Sucré
JC : Salé et c’est pour ça que je fais du Sucré.
Comme vous est venu l’idée du Sucre ?
JC: Ça faisait un moment qu’on avait en tête de rééditer ce qu’on avait pu mettre en place sur les premières soirées Alimentation Générale et sur l’opération Je peux pas j’ai piscine en poussant un peu plus loin la démarche. C’était un peu un doux rêve sur le papier avec l’envie de créer un concept global sur une durée plus longue avec une vraie cohérence de lieu, de communication et des couleurs. Ça restait une idée dans l’air en attente d’opportunité quand dans l’été, Sylvain Larose (du Docks 40) et Nicolas LeBec, exploitants du lieu dans le cadre de la Biennale, nous ont sollicité pour proposer une alternative à ce qu’ils ont l’habitude de proposer dans le cadre de leurs activités.
Alexia : L’idée était de faire en sorte que le toit terrasse de la sucrière, qui était déjà accessible pour les visiteurs de la Biennale en journée et en soirée dans le cadre de privatisation, soit aussi proposé au grand public le soir en fin de semaine.
JC : Plutôt que leur proposer plusieurs soirées disjointes, nous sommes arrivés avec un projet global et une vraie identité du lieu. Le concept du Sucre s’inspire de ce que nous avons pu vivre ailleurs dans d’autres villes, nous avions quelques références en tête comme la Club Sans Nom au Palais de Tokyo à Paris et d’autres initiatives. Nous avions vraiment envie de développer ce type de lieu éphémère alliant plusieurs formes de loisirs nocturne et différentes types de tribus qui, à notre connaissance, n’avaient pas encore été mis en place à Lyon.
Récemment, le Tribunal Administratif a retoqué l’arrêté permettant aux bars de fermer à 4h du matin. Quel est votre avis sur l’état de la nuit à Lyon ?
Alexia : Je ne sors pas beaucoup à Lyon, malheureusement. C’est peut-être une vision un peu égoïste, mais quelque part en imaginant le Sucre on a voulu créer un lieu dont on pouvait être nous même consommateur. Lyon ne bouge pas beaucoup. Déjà que Paris est perçu comme une Belle Endormie par rapport à des villes comme Londres ou Berline, que dire de Lyon… Je ne pense pas que cela va aller en s’améliorant, on le vit au quotidien dans notre métier.
JC : Il y a des déclarations d’intention de la part de nos édiles avec une volonté de soutenir l’initiative festive et le ludique nocturne. Malheureusement dans les faits, on entend et on vit des choses qui viennent contredire ces déclarations. Aujourd’hui le secteur nocturne est systématiquement pointé du doigt quant au supposées grosses « nuisances » qu’il apporterait dans l’environnement urbain. C’est comme si on oubliait qu’une ville est une entité qui vit aussi la nuit. On est un peu sous respirateur à Lyon en ce moment. Alors évidemment on va mettre en avant la réussite des Nuits Sonores mais c’est un peu l’arbre qui cache la foret. Bien souvent les initiatives sont difficiles à entreprendre. Même celle du Sucre n’a pas été sans difficultés, on a rencontré beaucoup plus de contraintes que de soutients dans cette initiative. On nous a beaucoup reproché la capacité limitée et la tranche horaire, mais ce sont des choses qu’on ne maitrise pas et qui sont imposés. On respecte ces contraintes car on reste professionnels, mais cette absence de volonté de la part des pouvoirs publics voire du secteur privé est frustrante.
Il y a 1 an 1/2 vous organisiez des soirées secrètes dans un loft exceptionnel, aux dernières Nuits Sonores, vous faisiez danser les lyonnais sur un toit terrasse avec piscine. Aujourd’hui c’est le toit de la Sucrière qui acceuille votre projet. Quel est votre secret pour dégotter des lieux qui dépotent ?
Alexia : On soudoie tous les agents immobiliers de cette ville (rire). En fait il y a un travail de veille, mais il y aussi une grande part de hasard.
JC : Même si on est parfois critique avec notre bonne ville, on est fondamentalement amoureux de Lyon et conscient du potentiel qu’elle peut porter : patrimoine, architecture, diversité de quartier, etc. C’est comme si de manière inconsciente on avait une sorte d’antenne nous permettant de choper ce qui pourrait être un lieu surprenant mais exploitable. On a 2-3 lieux assez rigolo dans notre besace en perspective de 2012. Lyon est pleine de ressources à ce niveau là.
Alexia : Même les lieux communs devant lesquels on passe tous les jours, peuvent, en étant bien exploité sur une soirée, devenir différent et incroyable. On a pas toujours besoin d’un toit terrasse avec piscine, il y a pas mal de lieux à Lyon qui mériteraient d’être vécu autrement.
Samedi, c’est la dernière soirée ? Qu’avez vous envie de dire en guise de mot de la fin du Sucre ?
Alexia : venez nombreux et venez fous ! C’est vraiment notre seule récompense de voir arriver les gens avec de la bonne humeur, qui repartent heureux et qui nous envoie des messages après pour nous dire qu’ils ont vraiment passé un bonne soirée. Ca peut paraître super bateau, mais d’avoir des échanges avec des profils très différents que ce soit la minette de 20ans ou le mec plus vieux, un peu barré et arty, j’adore ça. Venez les gens !
JC : Bien qu’on soit dans un concept éphémère j’aimerais bien que la démarche du Sucre laisse une trace pérenne dans le temps, que ceux qui sont déjà venus ou qui viendront ce samedi puissent dire j’ai participé et contribué à cette chouette aventure.
Vos bons plans pour manger sucré à Lyon ?
Alexia : C’est un classique mais j’aime beaucoup ce que fait Bouillet.
JC : en sucré-glacé, j’aime beaucoup la Maison Gonzales, un artisan grenoblois qui s’est installé à la Croix-Rousse. Dans le même quartier, il faut absolument aller à la pâtisserie Roland sur le boulevard. Ca paye pas de mine et c’est un peu le Amelie Poulain de la tartelette, le décor n’a pas du bougé depuis les années 80, mais je vous le conseille vivement. Tout particulièrement le chausson aux coings ou sa version régressive : banane chocolat. En plus, c’est ouvert le dimanche, parfais pour une descente de glucose après une soirée au Sucre 😉
1 commentaire