On a la chance d’être dans une super région pour ça, et on a d’ailleurs écrit pas mal d’articles sur les différentes stations des Alpes. La saison dernière avait été écourtée à la mi-mars, et la nouvelle n’a pas encore commencé. La lose.
Ce week-end, j’ai été invité par un ami pour fêter son anniversaire dans un chalet aux 2 Alpes. Les remontées mécaniques sont fermées, mais il a pas mal neigé ces dernières semaines, et contrairement à Lyon, la neige tient. C’était vraiment super de voir toute cette neige immaculée, mais également très frustrant de ne pas pouvoir dévaler les pentes. Nous avons donc décidé d’aller tâter la poudreuse quand même.
Je ne sais pas si je l’avais senti venir le vent ou quoi, mais depuis 2 ans je me suis équipé pour faire du ski de randonnée. Et comme ce sport a été pas mal mis en avant suite à la fermeture des remontées mécaniques, laissez-moi vous raconter comment ça se passe.
Un équipement spécifique
Nous voilà donc au pied des pistes, mon pote avec son surf sur le dos et des raquettes à neige aux pieds, moi avec mes skis de rando que j’utiliserai donc à la montée et à la descente. Et surtout avec mon sac à dos bien chargé : les peaux de phoques bien sûr, des couteaux pour la glace (bons, j’aurais presque pu ne pas les prendre vu l’état de la neige aujourd’hui), le DVA (appareil Détecteur de Victime d’Avalanches) sur moi avec des piles chargées (rien n’est laissé à la légère au niveau sécurité), la pelle à neige, et la sonde, les gants de ski pour la descente, le casque, le masque (de ski, pas pour le Covid), les lunettes de soleil et un bonnet léger pour la montée, des barres de céréales, et de l’eau.
Pour ceux qui découvrent cette discipline aujourd’hui, la peau de phoque, c’est ce que l’on met sous les skis pour les empêcher de glisser en arrière lorsqu’on monte. Dans un sens les poils sont lisses, dans l’autre ils accrochent.
Note à l’attention de Brigitte Bardot : il y a belle lurette que les peaux de phoque ne sont plus vraiment en peau de phoque mais en matière synthétique.
Des itinéraires balisés mis en place par les stations
Nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée : pas mal de gens sont en ski de rando, d’autres partent pour une simple balade en raquettes (avec ou sans surf sur le dos), et certains même juste à pied. Il fait dire que la plupart des stations ont maintenant des itinéraires balisés pour les raquettes ou les skis de rando.
La plupart des skieurs autour de nous ont déjà mis leurs peaux de phoques sur leurs skis chez eux pour ne pas se geler les doigts. Mais quelle bonne idée ! J’ai encore plein de choses à apprendre, on dirait…
Une fois les peaux installées, nous procédons comme toujours, à un check des DVA pour vérifier que nos appareils fonctionnent bien en mode émission et réception.
Une montée très physique
On commence l’ascension tranquillement par le chemin de raquettes. La marche se passe bien, mais on sent quand même bien qu’on a des trucs aux pieds. Le soleil commence à pointer le bout de son nez, il est temps d’enlever la doudoune.
Après une petite demi-heure, on bifurque sur l’itinéraire de ski de randonnée, et on commence réellement l’ascension. Grace aux peaux de phoques, on peut monter sans trop se préoccuper de glisser en arrière. C’est assez fou quand on y pense (et ça aurait été parfois bien utilise en ski alpin quand t’es paumé dans la forêt…). Le rythme cardiaque commence vraiment à monter, et quelques gouttes de sueur coulent de mon front. Il est temps d’enlever la polaire. C’est un peu l’inconvénient de la discipline : on a besoin d’un sac à dos assez grand pour pouvoir tout mettre, notamment à la montée.
La montée se passe bien, la pente n’est pas non plus très forte, ce qui me permet de faire mes conversions sans problème. J’avoue qu’il m’est déjà arrivé de bien galérer pour ce geste assez technique quand la pente est forte, mais pourtant indispensable à maitriser quand on doit changer de direction.
Mon pote en raquettes, de son côté, commence à galérer un peu plus, si bien que nous décidons de reprendre l’itinéraire de raquettes quand nous le coupons. Le chemin est plus long, mais la pente bien moins raide, ce qui lui permet d’avance sans trop de peine. De mon côté, je décide d’activer le pas pour m’entrainer à aller plus vite, mais je m’essouffle vite.
La récompense : la descente dans la peuf
Une heure plus tard, nous arrivons au sommet. L’opération Transformer débute. Je commence par me rhabiller un peu, car il fait vite froid quand on arrête de monter. J’enlève ensuite les peaux de phoque de sous mes skis pour profiter pleinement de la descente. Je repasse mes chaussures en mode ski, et non plus marche. Puis je troque bonnet et lunettes contre casque et masque de ski. Me voilà paré pour la descente.
Et quelle descente ! Nous profitons d’un bon 50 cm de neige fraiche dans laquelle on peut faire nos propres traces. Quel pied ! On s’imagine en Alaska dans un film de Montagne en Scène, alors qu’on est dans une des stations les plus populaires de la région. On en profite à fond.
En vrai mon pote galère un peu en snowboard, car il n’a pas l’habitude de la poudreuse, mais chut, faut pas le dire…). On aurait pu descendre sur la piste, mais pour le coup, moi j’aurais vraiment été frustré. On fait attention à ce qui semble être un petit ruisseau (spoiler alerte : c’en était bien un), puis on atterrit sur la piste pour rentrer sagement à la voiture.
Au final, le total nous aura pris 2h30 pour une descente, mais quelle descente ! (Je l’ai déjà dit, non ?)
Petite mise en garde
Si tout ceci vous a fait rêver, sachez qu’il faut quand même un niveau de ski minimum pour pratiquer cette activité, notamment si vous souhaitez descendre en hors-piste dans la poudreuse. Je ne peux également que vous encourager à suivre les itinéraires balisés pour éviter toute mauvaise surprise. La montagne reste dangereuse et imprévisible pour les non habitués.
Enfin, pour calmer un peu les ardeurs, sachez que le matériel de ski de rando coute une blinde (et plutôt la grosse, d’ailleurs). Les skis sont plus légers que les skis alpins, et c’est surtout les fixations qui coutent cher. Il faut ensuite rajouter le prix des peaux, des couteaux, ainsi que des chaussures, qui elles aussi coutent souvent plus cher que des chaussures de ski alpins. Il existe maintenant toute une gamme dite de free rando, qui permet d’utiliser les mêmes chaussures pour le ski de rando et le ski alpin, mais vérifiez bien que vos fixations soient compatibles, ce n’est pas toujours le cas… Au total, comptez entre 1000 et 1500€ neuf.
Vous pouvez également louer le matériel chez la plupart des loueurs en station, comptez 45 à 50€ la journée. N’attendez pas le dernier moment pour réserver votre matériel, car il est assez prisé, surtout cette année suite à la fermeture de remontées mécaniques.
Enfin, n’hésitez pas à vous faire accompagner d’un guide. Les moniteurs de ski ne sont pas trop occupés en ce moment. Comptez entre 70€ et 100€ par personne pour une sortie d’initiation. Renseignez-vous auprès de votre station préférée pour connaître les disponibilités et les tarifs.
Sur Lyon, seuls 4 magasins louent du matériel de ski de rando
- Intersport Caribou, 86 Grande Rue de la Croix Rousse 69004 Lyon (site internet)
- Expé, 102, rue Boileau 69006 Lyon (site internet)
- Neige et Caillou, 64 rue du Colombier 69007 Lyon (site internet)
- Espace Montagne, 63 avenue du chater 69340 Francheville (site internet)
4 commentaires
Et bé, tu nous en mets plein les yeux !
Chapeau le sportif !
Avec le soleil en plus c’était vraiment magnifique
Pas eu besoin de faire une petite commission là haut ? 🙂 ! (tu devineras qui c’est ^^ !)
Ah ah, non ça va mon Maxou, je prends toujours mes précautions, moi 🙂