Pas forcément proche de la culture skate, j’apprécie néanmoins tout l’univers qui s’y rapporte et ma curiosité m’a menée tout droit à Grigny lorsque j’ai entendu dire que le tout premier musée du skate board privé en France allait y ouvrir. C’est dans un quartier résidentiel que se cache ce nouvel espace créé par Dimitri Jourdan, skateur et collectionneur et surtout maître des lieux. En chemin j’apprends que ce musée est entièrement privé et repose sur sa collection personnelle, une idée qu’il avait en tête depuis plusieurs années déjà.
Une collection de planches des années 60 à nos jours
À l’entrée, c’est l’espace shop qui, bien que petit semble plutôt complet. Une petite pièce juste à côté abrite 2 tatoueurs en plein travail à l’occasion de l’inauguration. Quelques flippers viennent agrémenter la déco du lieu, ainsi que des étagères remplies de magazines bien rangés et dûment protégés (ils sont d’ailleurs dans un espace fermé pour cette première journée qui attire beaucoup de monde). On y retrouve de nombreux magazines (Freestyler, Tricks, Sugar, Ride on…) et livres de skate qui pourront être consultables lors des visites.
On sent déjà l’âme de collectionneur de Dimitri dès l’entrée ! Ensuite c’est un espace de 150 m2 divisé en plusieurs pièces qui accueille les nombreuses planches sur les murs. La collection est notamment classée par décennies et la visite commence par les années 60, avec des planches de taille assez petite et au design plutôt minimaliste. Défilent ensuite plusieurs décennies sous mes yeux avec des planches au graphisme laissant s’exprimer la contre-culture américaine, reprenant certains symboles de la société capitaliste avec une pointe de provocation.
Il y en a pour tous les gouts, avec des références à des personnages de fiction ou des personnalités réelles, des détournements d’œuvres d’art… Parmi les skates vintages et les séries limitées se cachent aussi des œuvres graphiques uniques ou des copies numérotées qui ont été réalisées par différents artistes connus dans le milieu du skateboard (Sean Cliver, Marc McKee, Todd Bratrud, Chad Eaton…). En m’approchant je m’aperçois également que certaines planches ont appartenu à des skateurs pro qui sont représentés en photo sous leur planche. Je reconnais même Tony Hawk, seule figure du skate présent dans mes souvenirs de jeunesse, mais les connaisseurs en reconnaîtront de nombreux autres !
La collection est vraiment complète (on trouvera même une hover board trônant sous le plafond en guise de clin d’œil). Je me demande alors comment Dimitri a pu obtenir une telle collection et je me décide à aller poser quelques questions à l’intéressé pour en savoir plus.
Un collectionneur dans l’âme
Passionné de skate, Dimitri a commencé à pratiquer vers l’âge de 10 ans et collecte des planches depuis 10-15 ans. Étant de caractère plutôt conservateur, il a accumulé de nombreuses planches mais aussi des objets, magazines et livres autour du monde du skate. Petit à petit, une collection était née. Puriste dans l’âme, il ne collectionne que les planche en bois, pour la noblesse du matériau et la beauté de l’usure du temps. De plus, étant plus couteux à produire, le bois sera moins utilisé que le plastique (comme la plupart des skateboards vendus en masse dans les grandes surfaces ou les magasins de jouets). Ceci explique donc la rareté de l’objet en bois et sa valeur (notamment pour des marques cultes comme RollerDerby, Nash ou SideWalk…).
La plupart de ces planches sont également réalisées en sérigraphie à la main, couleur par couleur. Très pointilleux, Dimitri ne possède que des collectors, délaissant les rééditions faites à la va vite (d’autant plus si elles ne sont pas numérotées). Aujourd’hui Dimitri passe encore beaucoup de son temps (mais aussi son énergie et son argent) à dénicher les perles rares. Il a acquis une certaine notoriété parmi les collectionneurs et se voit même contacté pour récupérer certaines pièces. Certaines œuvres sont même produites directement pour lui. Certaines planches enfin ont été dédicacées spécialement par des amateurs pro pour sa collection. Il a donc eu envie de pouvoir accueillir toutes les personnes qui s’intéressent au monde du skateboard dans un lieu unique afin de leur présenter sa collection. Mais l’ambition de Dimitri ne s’arrête pas là puisqu’il a l’intention de construire un skatepark devant le musée afin d’y accueillir les enfants des environs (à venir très prochainement).
Verdict
On a aimé ?
- La collection de planches où chacun peut trouver des références
- La disponibilité de Dimitri et des personnes au shop, toujours prêts à vous renseigner et partager leur passion avec vous
- En plus c’était l’inauguration donc il y avait plein d’animations (tatouage, musique, bar + quelques vespas exposées dans la cour)
On a moins aimé ? :
- Ce n’est pas dans le centre de Lyon (comptez 30 minutes de route)
Bref, le Disturb House Museum est unique en ce genre. Que vous soyez passionnés ou de simples curieux de tous âges, cet endroit vous plaira forcément.
Disturb House Museum
? 144 avenue de la Colombe, 69520 Grigny
⏰ Ouvert du mardi au samedi (pour l’instant sur RDV)
? Entrée est visite guidée : 5€ (gratuit pour les moins de 10 ans). Le skate shop est en accès libre.
? Plus d’info sur leur site web
1 commentaire
L’entrée est à 8€ et non plus 5.