Même s’il est un peu étrange d’écrire cet article alors même que nous sommes en pleine période de « restriction », cause bourrelet qui commence à sérieusement dépasser du jeans suite aux festivités de fin d’année (quand je pense qu’il y a encore la galette des rois de ma boîte la semaine prochaine… Burp !) ; il n’empêche que je ne saurais trop vous conseiller d’aller voir la dernière exposition du Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation (C.H.R.D.) « Les Jours Sans : alimentation et pénurie en temps de guerre » qui vient d’être prolongée d’un mois, jusqu’au 28 février prochain.
« Ah bah c’est joyeux tiens ! Vous avez décidé de nous plomber l’ambiance dès le début de l’année ? ». Certes, le sujet peut paraître un peu tristounet pour passer un après-midi de pluie (et de crue) au Musée. Mais je vous assure que la scénographie, vraiment très réussie vous réserve quelques surprises bien plus amusantes qu’il n’y parait !
Cette exposition nous plonge littéralement dans le quotidien des français et des lyonnais durant la longue période de restriction et de privation qu’ils ont connu durant et après la seconde guerre mondiale. Et c’est tout une partie du quotidien qu’ont vécu nos grands-parents et arrière-grands-parents que j’ai découvert, alors même que j’avais l’impression de connaître par coeur cette période de notre histoire.
Bonjour Tristesse…
On a souvent cette sensation de tout savoir de la seconde guerre mondiale parce qu’on en connait surtout les faits marquants (et les horreurs). On a tous lu le Journal d’Anne Franck au collège, vu « Nuits et Brouillard » au lycée, et vu 15 documentaires sur la résistance en troisième partie de soirée sur Arte, sans compter tous les films sur le sujet : « Il faut sauver le soldat Ryan », « Stalingrad », « Le Jour le plus long »… (sans oublier « La Grande Vadrouille ». « But alors you are french ! »).
Et même si notre vieille tante acariâtre nous a dit un jour « On voit bien que tu n’as pas connu la guerre » parce que c’était la soupe à la grimace devant son fameux ragout de mouton aux haricots blancs (et poils de chat), il faut bien se rendre à l’évidence : effectivement, on ne connait finalement pas grand chose sur ce que les civils vivaient dans les villes en temps de guerre.
Le rationnement a été mis en place très rapidement. Il a duré pratiquement dix ans au total, de 1939 à 1949. Entre l’économie mise à mal, les restrictions et les prélèvements massifs de l’occupant, un système de tickets de rationnement est mis en place. Cette pénurie sans précédent a obligé les français à s’organiser pour se nourrir, ce qui était d’autant plus compliqué en ville, notamment à Lyon, ville refuge, dont la population avait considérablement augmenté.
Ce midi, on a testé pour vous : burger aux rutabagas !
Cette exposition raconte ce quotidien à travers plusieurs thématiques : la mise en place des mesures réglementaires et… leur détournement, l’apparition de nouveaux aliments, le développement des sciences de la nutrition, le rapport au corps dans cette période de bouleversements, le rôle des femmes qui doivent faire face au quotidien…
Et même si cette période n’était donc pas à la rigolade, pour autant cela n’a pas empêché les gens de faire preuve d’humour mais également de créativité en attendant les jours meilleurs. En témoignent certaines affiches, recettes (le soufflet aux miettes !) et chansons de l’époque (« O bella rutabaga »).
Après ça, vous reprendrez bien une petite part de galette ?
Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation
? Espace Berthelot – 14 avenue Berthelot – Lyon 7ème
? Métro : Jean Macé / Tram : Centre Berthelot
⏰ du mercredi au dimanche de 10h00 à 18h00
? Entrée : 6€ plein tarif / 4€ tarif réduit
? www.chrd.lyon.fr