Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, savez-vous que les bâtiments de rues des villes n’ont pas toujours été numérotés ? A une époque, les rues n’avait même pas de nom officiels !
En effet, les rues ont pendant longtemps été nommées en fonction des lieux ou activités qu’on qu’on y trouvait. Certains noms ont même survécu jusqu’à notre époque, comme la place du Change dans le 5e arrondissement ou encore le quai de la Pêcherie et la rue de la Fromagerie dans le 1er arrondissement.
C’est seulement au 18e siècle que les rues sont classées et nommées sur la base des appellations populaires. Au 19e siècle, les rues principales changent de nom en fonction des bouleversements politiques. C’est ainsi que la grande artère principale de la Presqu’île est baptisée Rue Impériale pendant le Seconde Empire, puis rue de Lyon à la chute de celui-ci puis enfin Rue de la République en 1878 en plein avènement de la IIIe République. Après la Seconde Guerre Mondiale, la grande tendance est de donner des noms aux héros de la guerre et de la Résistance. Se joue alors un jeu de chaises musicales où les personnes assassinées sortent les grandes gagnantes (oui, ce n’est pas très joyeux)
Comment sont choisis les numéros des bâtiments dans les rues ?
Mais revenons à nos moutons ou plutôt à nos numéros. Comme je le disais en début d’article, Paris a été la première ville de France a numéroté les bâtiments, en 1805 avec la règle suivante : pour les rues perpendiculaires à la Seine, on démarre la numérotation à partir du fleuve et pour les rues parallèles à la Seine, on suit le sens d’écoulement du fleuve.
Toujours en retard d’une mode, Lyon, décide qu’il faut aussi réglementer les numéros de rues, 4 ans plus tard. Mais comment faire dans une ville qui compte 2 fleuves, (Bon, en vrai la Saône n’est qu’une rivière, mais, chut !), notamment en Presqu’ile entourée par les 2 cours d’eau. Il est alors décidé que ce serait la Saône qui servira de repère.
Ainsi les numéros vont toujours d’est en ouest du côté de la rive droite de la Saône, d’ouest en est du côté gauche, et du nord au sud pour toute la ville… Sauf à La Croix-Rousse !
La Croix-Rousse pas comme les autres
Et oui ! Si vous connaissez bien l’histoire de Lyon vous devez savoir que La Croix-Rousse, n’a été rattachée à sa grande soeur en 1852, 43 ans après la mise en place de la numérotation des rues à Lyon. Entre-temps, la fameuse commune rebelle avait eu le temps de mettre en place son propre système.
Dans le 4e arrondissement ce n’est pas la Saône qui sert de repère, mais la Grande Rue et l’ancienne enceinte de Lyon (aujourd’hui Boulevard de La Croix-Rousse).
C’est pourquoi à alors que dans Lyon le rues sont numérotées du nord au sud (dans le sens de l’écoulement de la Saône, donc), à la Croix-Rousse, elles le sont du sud au nord ! De vrais rebelles, ces Croix-Roussiens !
Il se passe la même chose à Vaise, quand le Faubourg est rattaché à Lyon, en 1852 également. Les rues conservent leur numérotation se basant sur la place Valmy (qui s’appelait à l’époque place de la Pyramide, en raison d’une pyramide en l’honneur de Louis XVI. Les deux ont mal fini).
Voilà vous savez maintenant comment sont numérotées les rues à Lyon. Vous pourrez briller auprès de vos amis lors d’un apéro ou trouver plus facilement une adresse dans une rue.
Allez un dernier petit fun fact pour la fin. Il y a plus de 1 600 rues à Lyon !
4 commentaires
Les rues de Lyon ont été nommées bien avant le XVIIIe siècle. Le plan scénographique de Lyon qui date du milieu du XVIe siècle porte déjà le nom des rues.
Par contre je suis d’accord pour la numérotation. Si c’est la Saône qui a servi de repère pour la numérotation vers 1805, c’est que la rive gauche du Rhône faisait partie de la Guillotière et non de Lyon et n’était pas urbanisée (sauf le faubourg de la Guillotière).
Merci pour cette précision.
Merci Qyrool et Jlpy pour toutes ces informations et découvertes ! ??????
Et oui la guillotiere est rattache a lyon que depuis une centaine d’annee