Il y a quelques mois, le teaser de Distric 9, le film de Neil Blomkamp (parrainé par Monsieur Peter Jackson) en avait calmé plus d’un. La bande annonce présentait des témoignages de personnes se plaignant de la présence des étrangers, trop nombreux, trop criminels, pas assez intégrés, pas du tout bienvenus. La séquence se terminait par un plan large en guise de double claque qui dévoilait d’un coup le sujet et l’ambition du film :
- Les étrangers en question sont des aliens
- Leur vaisseau extra-terrestre s’est installé, non pas au dessus de New-York ou de Los Angeles, comme tout film du genre l’impose, mais sur Johannesbourg !
C’est donc avec une certaine excitation que LeSud et moi nous sommes rendus, vendredi, à l’avant-première. Excitation mais aussi crainte, car on nous avait déjà fait le coup de la bande-annonce qui tabasse pour nous pousser à aller voir un navet.
District 9 tient-il ses promesses ?
Oui !
District 9 n’est pas un film de SF ou d’action comme les autres. Tout d’abord par son hyper-réalisme : tourné sous forme de reportage CNN, le film sort du cliché manichéen du film d’aliens (les méchants E.T. contre les gentils humains). Ici personne n’est bon ou gentil. Le héros est un gros connard, les aliens sont à la fois violent ou emplis de compassion. Le brouillage des pistes est total et l’analyse faite sur les conséquences d’une arrivée du 3ème type sur Terre est d’un réalisme froid et dérangeant.
Le film sort également du lot par la réflexion qu’il apporte sur notre rapport à l’autre. On ne peut s’empêcher, en sortant du film, de se dire, et si ça arrivait vraiment, comment réagirions nous ? Comment une civilisation qui a déjà du mal à accepter les différences physionomiques et culturelles intra-espèces pourrait accueillir un peuple venu d’une autre planète ? Les parquerions-nous dans des camps ? Les porterions-nous responsables des maux de notre société ? Le film n’apporte pas de réponse tout comme il ne donne pas d’explication sur la présence des E.T. mais il a le mérite rare d’arriver à nous divertir tout en nous poussant à réfléchir.
Mais…
Le film est riche de nombreuses références et s’inspire de plusieurs styles. Il flirte avec le documentaire spectacle et reste en semi-équilibre sur la frontière avec la série B. Le mélange a parfois du mal à passer. La fin du film (heureusement rattrapée par une séquence finale réussi), est un condensé d’action pure et dure qui dénote avec le coté réaliste que le réalisateur s’est efforcé d’insuffler sur toute la première partie du film. On aurait apprécié un peu moins de super engins qui pétaradent, contre un peu plus de séquences sur les témoignages des protagonistes ou les réactions de la population face aux évènements.
Au final.
Un film de SF original qui sort du lot même s’il n’est pas exempt de défauts. Foncez y, ça vous changera d’Independance Day ou de Men in Black…
Allez pour la route, je vous mets le teaser en question :
1 commentaire
ça n’a donc rien à voir avec V à ce que tu dis en tout cas. Le teaser donne envie le syle CNN trop bien, on se croirait pendant la 1ere guerre du golfe 😛