Émotions- Exposition Erwin Olaf à la Sucrière jusqu’au 30 juin 2013
Si j’appréciais déjà Erwin Olaf, je me suis aperçue via cette rétrospective à la Sucrière que je ne connaissais qu’une infime partie de son travail (ça, ce n’était pas vraiment un scoop) : des photos en clairs obscurs techniquement parfaites et une gestion de la lumière qui me rappellent certains tableaux des primitifs flamands. Je ne savais pas qu’il avait fait des séries beaucoup plus “colorées” voire pop, d’autres sont au contraire très sombre, voire morbides. J’ignorais aussi qu’il avait fait des vidéos. Mais ce que j’ignorais encore plus, c’est ce qu’il se cachait derrière ces œuvres une satyre acide ou complaisante sur ses contemporains.
Ainsi la Sucrière nous propose une rétrospective du travail d’Erwin Olaf de 2001 à 2012. On peut notamment y voir sa dernière série : Berlin.
Un mot d’abord sur la scénographie : j’ai trouvé que les œuvres étaient parfaitement mises en valeur, notamment les œuvres “plastiques”. On a de la place pour reculer, s’avancer, tourner autour, avoir une vision d’ensemble ou au contraire se focaliser sur une photographie seulement. C’est vraiment agréable !
Le travail d’Erwin Olaf comporte donc deux niveaux de lecture : les amateurs de photographie et de vidéo admireront sa parfaite maîtrise technique, son sens du cadrage et la gestion de la lumière. Cette maitrise technique constitue déjà à elle seule une très bonne raison d’aller voir l’expo. Mais il serait quand même dommage de ne pas s’intéresser aux messages derrières les œuvres.
Erwin Olaf nous fait, entre-autres, nous questionner sur nos intentions et sur la dangerosité de nos pensées et préjugés. Lorsqu’on regarde par un trou de serrure nous nous attendons à voir des images choquantes mais c’est peut être notre propre position de voyeur qui nous joue des tours. Lorsqu’on entraperçoit de loin des clowns nous les imaginons joviaux, or il n’en est peut être rien, un être humain avec ses propres qualités et travers se cache derrière le costume et sous le maquillage. Nous nous sentons également un peu honteux lorsque nous observons à travers des carreaux de salle de bain une femme mûre elle-même entrain d’épier un jeune homme prenant sa douche, or sans la mise en scène, nous ne verrions qu’une vidéo d’une personne en observant une autre, nous ne serions pas un voyeur… Voici quelques exemples de sensations que vous éprouverez en visitant cette rétrospective Erwin Olaf.
Bref, une expo comme je les aime, dont on ne ressort pas totalement indemne mais qui reste accessible au plus grand nombre.
Il vous reste un peu moins d’un mois pour aller voir l’expo puisqu’elle se termine le 30 juin.
La Sucrière – Emotions – Erwin Olaf
49-50 quai Rambaud
69002 LYON
Du mercredi au dimanche, de 11h à 18h.
Ouvert les jours fériés
Tarifs :
Plein tarif : 9€
Tarif réduit : 6€
Tarif réduit pour tous les jeudis et vendredis.
Possibilité de visite en groupe (voir modalité sur le site internet http://www.lasucriere-lyon.com/)
5 commentaires
Et la je me demande comment t’as pu prendre des photos a l’expo sans te faire remarquer.
J’y suis allé egalement et ca m’a fait pensé aux petites soeurs de bioshock cette ambiance malsaine.
HIIIIII… Les petites sœurs de Bioshock 😮
Mon pire cauchemar vidéo-ludesque !
C’est vrai qu’elle a l’air chouette cette expo, faut que je me dépêche d’y aller.
En plus, je viens de voir sur facebook qu’aujourd’hui et demain, c’est tarif réduit pour tous
Cool ! J’espère que tu aimeras autant que j’ai aimé 🙂
J’attendais avec impatience d’avoir un peu de temps pour profiter de cette expo. J’ai commis une grave erreur, j’y suis allée avec mes 2 filles âgées de 8 et 11 ans. Arrivée devant la caisse, la dame m’a prévenue que je devrais regarder l’album des œuvres exposées avant d’accéder à l’expo car elle pensait que ce n’était pas approprié pour des enfants bien que rien ne soit mentionné sur le site.
Je suis allée feuilleter cet album et nous avons rebroussé chemin, mes filles ont vu beaucoup d’expo mais là, force m’a été de constater que celle-ci devrait tout simplement être interdite aux mineurs.
Je suis repartie vraiment désolée, si j’avais eu au moins une mise en garde, j’y serais allée seule et j’aurais pu profiter de cette expo. Depuis pas eu le temps d’y retourner… J’ai envoyé un mail à la sucrière, jamais eu de réponse.