Que préférez-vous : l’art pictural ou la photo ? Vous pensez qu’ils sont opposés ? Détrompez-vous : Goldstein & Ramirez vous prouvent le contraire. Quand peinture et photo sont complémentaires…
La semaine dernière, je me suis rendu compte que j’avais accepté une invitation Facebook d’une de mes connaissances : le vernissage d’une exposition dans le 1er de deux artistes que je ne connaissais que très peu. Deux-trois photos entr’aperçues sur Internet tout au plus… L’invitation étant acceptée, comment résister à cette curiosité piquante qui me poussait à aller jeter un coup d’oeil ?
Grand bien m’en a pris! Rue du Garet, juste à côté du 203, une porte cochère. Un chemin de bougies avait été déposé à l’occasion pour guider les regards curieux et les yeux intrépides. Au fond d’une petite cour, un attroupement piétinait déjà devant la grande porte en verre du Pied de biche, la salle d’exposition. Clientèle arty, s’il en est. De quoi me rassurer et m’intriguer un peu plus…
J’entre donc dans la caverne d’Ali Bab’art. J’y découvre des oeuvres singulièrement familières. Suis-je au MAM ? Non pourtant… J’y vois du Picasso, du Klimt… Mais, attendez… Ce ne sont pas des peintures, mais bel et bien des photos! Un Arlequin de Picasso dans lequel apparait un visage humain… Ce Judith et Holopherne semble plus vrai que peinture…
Ni originaux, ni copies, ce sont bien des photos. Non, il n’y a pas d’hallucination. Seulement l’illusion. L’illusion d’une technique détaillée maintes fois par les maîtres de cérémonie.
Goldstein & Ramirez vous l’expliqueraient sans doute mieux que moi. Leur technique est complexe et repose sur deux mots d’ordre : une seule prise et aucune retouche. Comment est-ce possible ?
Par un habile jeu d’ombre, de caches et d’éclairages. Par des tenues réalisées à la main et par un savant maquillage des corps. Tout l’art de Goldstein & Ramirez repose sur, en quelque sorte, un “light painting” amélioré.
Dans une pièce sombre, ils reconstruisent les chefs-d’œuvre pièce par pièce comme un puzzle, cachant ce qu’ils ne souhaitent pas voir apparaître sur la photo et révélant par la lumière ce qu’ils souhaitent graver sur la photo. Une partie de cache-cache complexe devant l’appareil qui capture la plus petite lumière.
C’est au sous-sol du Pied de biche que l’on comprend comment tout cela fonctionne. Dans cette cave sombre et froide, le montage des Deux Frida est toujours en place. On saisit alors la complexité du procédé et la patience requise pour parvenir au résultat escompté.
Bien plus qu’un simple montage photographique ou numérique, le savoir-faire des deux artistes est une reconstruction progressive, s’amusant des moyens technologiques de la photo. Avec peu de moyens techniques mais beaucoup de patience, Goldstein, Ramirez et leurs amis (qui posent pour eux et participent à l’élaboration des œuvres) parviennent à un résultat époustouflant, admirable et d’autant plus intrigant.
L’exposition de Goldstein & Ramirez se déroule au Pied de biche, 9 rue du Garet, dans le 1er. Elle y sera jusqu’au 10 février, mais vous pouvez toujours jeter un oeil aux photos sur leur site ou leur page Facebook.
(Les photos prises pour l’article ne rendent pas grand-chose, j’en suis navré et désolé pour vous. Mais, raison de plus pour vous déplacer et voir de vous-même le rendu de leurs travaux!)
7 commentaires
C’est pas mal la dernière photo, on comprend un peu mieux de quoi il s’agit.
Et oui sinon, je te rejoins pour les expos plus ou moins improvisées, on a parfois de très bonnes surprises, surtout qu’il y a quand même beaucoup de galeries à Lyon
Tiens! Diglee sur la premiere photo!
Enfin je crois… J’ai un doute tout à coup…
Bon cela dit ça a l’air tres interressant comme travail et exposition.
Il me semble aussi 🙂
Oui le manteau peau de léopard à son bras éclipse le doute.
poster l’article le 6 pour une expo qui se termine en fait le 9 et dont le vernissage était le 31… c’est un tard ! vraiment dommage puisque l’info a été peu relayée apparemment …
Ah oui même ce n’est pas de notre faute s’il nous faut une semaine pour cuver après un vernissage…