Elles sont mes réponses aux questions « pourquoi tu y vis ? » et « pourquoi tu ne pars pas ? » (alors que j’ai un môme, pourquoi je ne quitte pas la ville pour acheter une maison comme tout le monde ?!) Je vous emmène dans mon quotidien, fouler les pavés d’un quartier du Vieux Lyon souvent mal connu des Lyonnais eux-mêmes.
Le charme du Vieux Lyon sans les touristes
Lyonnais de souche ou d’adoption, vous savez ce que signifie le charme du Vieux Lyon : les ruelles pavées chargées d’Histoire, l’architecture Renaissance, les traboules et… la horde de touristes.
Marcher sur la rue Saint Jean un dimanche ensoleillé équivaut à traverser le centre commercial de la Part-Dieu la veille de Noël, option guide touristique en plus. On ne peut pas aller acheter une baguette de pain sans un « excuse me, do you speak English ? ».
Alors, comment vivre dans le charme du Vieux Lyon sans les touristes ?
Habiter à Saint Georges ! (Vous ne l’aviez pas vu venir, hein ?)
Comme le reste du Vieux Lyon, Saint Georges est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Pourtant, le quartier est boudé par les touristes, bien plus intéressés par son voisin Saint Jean. Conséquence : le quartier a baigné dans son jus, il est resté authentique. Traduction : les façades des immeubles sont mal entretenues abordant parfois un aspect insalubre, les rues étroites sont non piétonnes malgré des trottoirs souvent absents, et on trébuche régulièrement sur les pavés déchaussés. Le charme du Vieux Lyon, on a dit, mais avant sa restauration.
Depuis quelques années cependant, les rénovations se multiplient dans le quartier. Un immeuble, puis 2, puis 3. Des locaux abandonnés deviennent restaurant, bar ou espace de coworking et de nouveaux commerces de proximité pointent le bout de leur nez (à quand le Biocoop ?).
Car les commerces, justement, il y en a peu sur la rue Saint Georges, rue principale du quartier. Il faut remonter vers Saint Jean pour les croiser (à 5 minutes à pied, ça va aller, vous pensez ?).
Mais le charme du Vieux Lyon, c’est avant tout son patrimoine historique. Et Saint Georges n’en manque pas : la Place de la Trinité et sa Maison du Soleil, la montée du Gourguillon et ses vieux balcons de bois médiévaux sur l’impasse Turquet, l’église Saint Georges bâtie par Pierre Bossan (également architecte de la plus connue Basilique de Fourvière) et les traboules.
Vous croiserez parfois quelques touristes égarés cherchant un chemin pour monter au Théâtre Gallo Romain (perdu) ou au Jardin des Curiosités (encore perdu), et d’autres venus voir l’église, la Maison de Guignol ou… les traboules, toujours les traboules…
Bref, le quartier Saint Georges, c’est le charme médiéval du Vieux Lyon, mais sans les touristes et avec un peu plus d’authenticité.
Un quartier village avec la proximité du centre-ville
Beaucoup de quartiers de Lyon sont qualifiés de « quartiers village » : Croix Rousse, Monplaisir, Saint Just, Montchat… Mais peu ont le loisir de se vanter d’être à quelques enjambées du centre-ville (je vous entends déjà les Croix-roussiens, mais il faut avoir le courage de remonter chez soi après une soirée arrosée !).
Le quartier Saint Georges est à 5 minutes à pied du Métro Vieux Lyon (ligne D et
funiculaires), à une passerelle du quartier Ainay, à 10 minutes à pied de la Place Bellecour
et moins de 20 minutes de la Place des Terreaux.
Rentrer à pied ou en Vélo’v après une sortie en presqu’île ou dans le Vieux Lyon n’est pas un avantage réservé aux habitants du centre-ville.
Et l’ambiance village ? C’est simple. Tout le monde se connaît. Tout le monde se salue
d’un hochement de tête en sortant de chez soi. Et tout le monde connaît Cyril le boucher,
Thierry le fromager et Romain le caviste (un trio gagnant, rue Monseigneur Lavarenne, à la
limite de Saint Jean).
Comme il n’y a pas de supermarché dans le quartier, les habitants rendent visite plus souvent aux commerçants de proximité qu’au caissier du Franprix.
Bonus : le quartier Saint Georges est calme, loin du brouhaha de la Presqu’île et de Saint Jean. Je dors la nuit, mesdames et messieurs, je ne suis pas réveillée par des jeunes
gens éméchés vomissant sur le pas de ma porte ou par les klaxons post-match de foot.
Et les loyers ? Comme partout dans Lyon : en augmentation. Je suis arrivée dans le quartier plusieurs années avant la hausse significative, mais je sais qu’aujourd’hui il faut compter 700-750 € minimum pour un appartement 2 pièces dans un immeuble non rénové et sans ascenseur.
Acheter ? Je n’y pense même pas. Si je vous dis combien s’est vendu l’appartement à flanc de colline au-dessus de chez moi, vous n’allez jamais vous relever. Forcément, comme partout à Lyon, l’attractivité se paie. On ne peut pas vivre dans un quartier village avec les avantages du centre-ville, sans en payer le prix.
L’animation du quartier par les Dragons de Saint Georges
Quand j’ai emménagé dans le quartier, c’était le week-end du Carnaval de Saint Georges (début du printemps). J’ai observé les festivités avec un œil amusé, mes cartons sur les bras. J’ai vite compris que c’était une véritable institution ici.
Mais qui est derrière cet événement à l’ambiance familiale et bon enfant ? L’association Les Dragons de Saint Georges créée à l’initiative des habitants du quartier, il y a près de 30 ans. Depuis, « les dragons », comme on les appelle, organisent chaque année le Carnaval du printemps mêlant animations, défilé déguisé, repas convivial en pleine rue, concert et feu d’artifice.
Plus tard, au début de l’automne, les pavés de Saint Georges accueille le vide-grenier des Dragons pour une ambiance conviviale à l’odeur de fripes et de vinyles.
Une ambiance village, on a dit ? Oui. À 100% pendant ces événements. Il ne manquerait plus que les dimanches matin tripes et boudin pour parfaire le tableau.
Alors certes, des animations de quartier, il y en a dans tout Lyon. Mais celles menées par cette association de riverains armés de leur buvette dessinée façon kermesse et de leur dose de bonne humeur, je n’en ai pas vu ailleurs. Quand j’ai posé mes valises à Saint Georges, j’ai compris ce qu’était une vie de quartier.
Elle est galvanisée par les événements portés par ses habitants, dans le but de mieux se connaître et de mieux vivre ensemble.
L’accès facile à la nature en ville
Comme je le disais plus haut, Saint Georges est un quartier calme. Pour preuve, le chant des oiseaux me réveille le matin, et non pas les klaxons des voitures ou le bruit horrible des trolleybus.
Est-ce que je suis en train de vous parler de nature en ville en plein cœur du Vieux Lyon ? Tout à fait.
Comme pour beaucoup de Lyonnais, la carte « accès facile à un coin de nature » s’est avérée très utile pendant le confinement et sa fameuse règle des 1 km. La colline de Fourvière offre plusieurs coins de verdure en plus d’une belle vue sur Lyon.
En 10 minutes en funiculaire ou en 20 minutes à pied pour les plus courageux, vous pourrez lire allongé sur l’herbe du Théâtre gallo romain, profiter de la vue en surplomb panoramique au Jardin des Curiosités ou vous promener dans le Parc des Hauteurs. Bonus : une vue sur le Mont Blanc depuis l’esplanade de la Basilique de Fourvière ou le Jardin du Rosaire.
Vous avez la flemme de grimper sur la colline ? Traversez la passerelle Saint Georges et profitez d’une balade en bord de Saône. Avec ses 15 km de promenade piétonne au fil de l’eau, vous avez de quoi occuper vos jambes et votre esprit.
C’est vrai que le quartier Saint Georges possède plus de pavés gris que de parcs arborés. Pourtant, sa situation géographique entre colline de Fourvière verdoyante et bords de Saône piétonnisés, permet d’accéder facilement et rapidement à un coin de nature.
De super adresses
Voici pour terminer mes 3 adresses coups de cœur dans le quartier :
Le Johnny’s Kitchen
Un pub irlandais à l’ambiance chaleureuse où le staff vous parlera dans un délicieux franglais. La sélection de bières ravira les amateurs, pendant que les burgers et le fish & chips épongeront efficacement. Ambiance animée les week-ends et terrasse toujours pleine l’été.
? 48 rue Saint-Georges, 69005 Lyon
⏰ Ouvert tous les jours de 12h à minuit.
La Cuisinerie
Diane et Julien ont tout compris. Servir des tapas à la française, voire à la Lyonnaise. Dans un décor vintage où casiers industriels côtoient tables en bois et canapé Chesterfield, l’heure est à la convivialité, entre cocktails, tapas maison et apéro qui s’éternise.
? 16 rue Saint-Georges, 69005 Lyon
⏰ Ouvert du lundi au samedi midi et soir et le dimanche midi.
La Crèmerie Lyonnaise
En plus de sa sympathie, Thierry saura vous trouver LE fromage à découvrir ou qui fera l’unanimité auprès de vos potes à l’apéro. Un commerçant passionné qui prend le temps de discuter avec vous. Plutôt rare dans le Vieux Lyon. En plus, sa Cervelle de canuts maison est à tomber.
? 11 rue Monseigneur Lavarenne, 69005 Lyon
⏰ Ouvert du mardi au vendredi, de 9h à 13h et de 15h30 à 19h, et le samedi de 9h à 19h.
Voilà, vous connaissez désormais au moins 5 bonnes raisons d’habiter à Saint Georges, un quartier où il fait bon vivre, loin du tumulte du Vieux Lyon.
Alors, est-ce que vous vous imaginez fouler ses rues pavées tous les jours en vous rendant au boulot ?
2 commentaires
Fais gaffe Lara, à trop vendre le quartier, tu vas te retrouver avec trop de nouveaux voisins !
Mais effectivement, c’était une bien belle vie de quartier ! Un village dans la ville. Toujours plein de bons souvenirs !
A partir de combien d’années on commence à devenir un.e ancien.ne du quartier ?? ?
Q.
Chhtttttt n’ebruitez pas nos secrets… vous allez attirer les touristes 🙂