Comment ça ? Notre chère ville fut, en son temps, capitale du rock ?! Génial ! J’accours tout naturellement pour déambuler à l’exposition (GRATUITE!) qui relate cette période fol(k)le. C’est la Bibliothèque Municipale de la Part Dieu qui accueille l’événement du 14 Mai au 21 Septembre.
Lyon, capitale du rock bon sang !
Voilà, de 1978 à 1983, Lugdunum est sacrée musicalement. De nombreux groupes, commencent à gratter quelques cordes et donner de la voix dans les cours des bahuts lyonnais.
Dans un contexte disons le tendu, émerge un courant un brin révolté, inspiré d’Iggy Pop ou de David Bowie. La scène lyonnaise se déchaîne, et avec elle, radios pirates, groupies, et autres vendeurs de 45 tours qui tutoient la sédition pour faire valoir un nouveau genre.
Fin 70, on ne compte pas moins d’une centaine de groupes formés de gones, qui enflamment les foules. La nuit lyonnaise, progressivement, se dévergonde.
Si pour certains, la gloire ne franchit pas la colline de la Croix-Rousse, d’autres, en revanche, connaissent des carrières internationales.
Cette ambiance grungy est allègrement soutenue par Jacques Higelin, protagoniste incontournable à l’époque de la déferlante rock sur la France.
Un exposition immersive
L’expo se veut interactive et variée, enrichie de pièces d’époque, d’authentiques places de concerts et de line up. Des répliques de billets d’entrée sont même à piocher, pour garder en souvenir.
Dans plusieurs coins de l’expo vous pouvez mettre un casque sur les oreilles, et vous laissez secouer par les 45 tours de Ganafoul ou Starshooter, véritables stars de l’époque.
Personnellement, je me pose dans le canapé moelleux pour me laisser happer devant de vieux clichés en noir et blanc.
Je suis ensuite interpellée par l’affiche sympathique de la série de films intitulés “saloperie de rock’n’roll”. Shame on me ! Je n’en avais jamais entendu parler ! Trois films de J.N Delamarre qui mettent en lumière les fameux groupes rock qui réveillent la France de 80. Note à moi-même : à mater de toute urgence !
Pour ne pas tout spoiler, j’ajouterai qu’en guise de “cerise sur la caisse claire”, des bacs de vinyles sont disponibles pour emprunter celui qu’il vous manque (on reste dans une bibliothèque, donc même système que les livres) afin de parfaire votre culture musicale !
En conclusion
Cette expo est une balade dans le Lyon indiscipliné dont je n’avais jamais eu vent. J’ai pris plaisir à découvrir ce rugissement musical. L’expo s’étend sur plusieurs mois durant lesquels différents événements sont planifiés.
Le prochain cool en date ? Le 13 Juin à 19h30 au ciné UGC Confluence le film “Sauvage ! chroniques de Lyon, ville rock” sera projeté en avant première. Documentaire corrélé à l’exposition, l’entrée est GRATUITE mais pensez à réserver !
Lyon Capitale du Rock’n Roll de 1979 à 1983
? Bibliothèque de la Part Dieu, La galerie, 30 bd Vivier-Merle, Lyon 3
? Métro Part-Dieu
⏰ Ouverture mardi au vendredi de 10h à 19h et le samedi de 10h à 18h
?Entrée GRATUITE
? Site web de l’expo
3 commentaires
Excellente expo ! J’ai particulièrement aimé les courriers des élus de l’époque.. Ca vaut le détour ??
Ah mais j’ étais à ce festival en 79 ! j’ étais venue de Paris en stop, je venais de rater mon bac… Mémorable !!! la première fois que je voyais Higelin <3
Plus juste de parler 1973-1983. Il est aussi nécessaire de rappeler qu’au début 70, Lyon lénéficiait de l’arrivée des grosses machines anglo-saxonnes avec semi-remorques (LedZeppelin, Deep Purple, Pink Floyd….). Or le concert des LZ (lundi 26 mars 1973) a été émaillé du bris des portes vitrées du Palais des Sports pour entrer gratuitement. Vu la casse, à la charge des contribuables lyonnais, le maire Louis Pradel a décidé de ne plus louer le Palais des Sports pour ces concerts rock (sauvages !).
Durant cette décennie, toute la scène artistique locale était en mouvement: TNP, Théâtre du 8°, Opéra, Elac (performances….) même de petites salles comme les salles Rameau 1°, Molière5°, Bourse du Travail3°, plus calibrées et à l’acoustique meilleure (Patti Smith, Moon Martin, Motels….). La décennie suivante a vu arriver les radios dites libres, (vite regroupées en sociétés de diffusion commerciale), la nouvelle vague new wave et d’autres salles en ont été les vecteurs: ENTPE (OMD), stade de Gerland (Rolling Stones). Si la demande du public était forte, la scène musicale locale existait plus ou moins facilement, bien avant 1981. Lyon a été à la charnière de ces années mouvantes et jouissantes.