J’eus presque manqué ce concert, sans une intervention divine d’Une fille à Lyon, qui m’a gracieusement proposé la veille même d’y aller à sa place . Joie céleste! Timing un peu serré sachant que je finissait le boulot à 19h30 et que la soirée commençait à… 19h30. Mais, après une course effrénée dans le métro, j’arrive au tant espéré Grand Théâtre romain.
Acte I : Lescop, la touche new-wave
Je l’avoue : je ne suis pas grand fan de Lescop. Pas trop déçu, donc, de n’avoir pas assisté à l’intégralité du concert. Pourtant, les quelques morceaux que j’ai pu entendre ne m’ont pas déplu. Lescop en première partie, ce fut une mise en bouche suave ma foi très agréable. A croire que la mélancolie, c’est contagieux…
Acte II : CocoRosie, la psyché transcendante
Tout d’abord surpris. Entre en scène un vieux sage chinois, dans le style de celui de Kill Bill, qui met en marche les machines à sons du duo. Puis arrivent les deux autres musiciens, dont le merveilleux Tez, magicien du beatbox. Enfin, tant attendues, les deux soeurs apparaissent, dans des tenues dont l’excentricité est à la hauteur des attentes. Le voyage commence.
Tales Of A Grass Widow n’est peut-être pas leur meilleur album, mais il est diablement efficace en live. La rythmique, l’alternance hip-hop/lyrique, le jeu scénique (notamment la danse ultra-hot de Sierra) et les petits “Meurci beaucuw” de Bianca à la fin de chaque morceau : la projection dans l’univers fantasque, enfantin et pourtant quelque peu lugubre, propre à CocoRosie, est totale. Une musique vibrante, qui saisit, comme un écho à l’intérieur de chacun des spectateurs et le charme rend finalement le concert beaucoup trop court. Sans compter sur le solo beatbox époustouflant et Werewolf en grand final pour nous achever…
Acte III : Sinéad O’Connor, la puissance folk
Alors, désolé d’avance pour les puristes et autres fins connaisseurs : je sais qu’on ne peut pas réduire Sinead O’Connor à la seule folk et que son répertoire est bien plus étendu. Cependant, c’était la note dominante de son concert. J’ai été très étonné de voir arriver cette petite bonne-femme au crâne rasé et en tenue de prêtre. Je l’ai été d’autant plus quand elle a commencé à chanter : une voix sublime, puissante, magistrale. Et ces sonorités propres aux chanteuses irlandaises : un régal pour les oreilles!
La capacité qu’a Sinéad O’Connor à moduler les genres et les rythmes est impressionnante. Qu’elle soit seule sur scène, avec son groupe au complet, a capella, en trio de voix, tout est harmonieux. Le passage de la folk basique guitare/voix au reggae old-school se fait sans anicroche. Pour notre plus grand bonheur.
Enfin bref… Cette soirée 3 concerts était un pur moment de plaisir. Et vous, vous en avez pensé quoi ?
3 commentaires
J’ai adoré Lescop qui a gagné en puissance rock sur son set depuis son dernier passage à Lyon en décembre.
Cocorosie, je n’ai jamais aimé quand la voix de Bianca se faisait entendre, je n’ai donc pas été charmé.
Sinead O’Connor, j’ai trouvé ça extrêmement fort. Comme tu le dis, sa voix sait se faire aussi douce et grave que forte et rock. Et j’ai moi aussi beaucoup apprécié les différents registres de son set. Même si je regrette un peu une trop grande place accordée à la religion mais bon, c’est le personnage qui est comme ça.
Je n’y suis pas allé, mais à force de lire des commentaires et de voire quelques vidéos, je commence à regretter.
J’avais déjà bien aimé Lescop la dernière fois, mais j’ai effectivement entendu dire qu’il avait bien progressé.
C’est surtout Cocorosie que je regrette, car si je n’aimais pas les précédents albums, j’aime beaucoup le dernier et les extraits que j’ai pu voir du spectacle me l’ont confirmé.
Super ton article ! jOn s’y croit !
Et du coup, je regrette de ne pas avoir fait cette nuit aussi.