L’idée de cette mouvance : ramener le lieu de production au plus près des consommateurs.
Le vin ne fait pas exception et certains aventuriers se sont lancés le défi d’amener la vigne à la ville.
En bons curieux que nous sommes, nous avons voulu aller à leur rencontre.
Echanges avec une passionnée entêtée : Géraldine Dubois
Nous avions pris rendez-vous avec Géraldine à 10h.
Un peu tôt pour boire du vin ? Ok nous attendrons 11h, le temps pour elle de nous parler de ce projet un peu fou sous l’oeil attentif (ou presque) de Roméo, le gardien des lieux.
Après près 10 ans dans le monde du vin dans plusieurs régions (en Bourgogne et dans le Roussillon), Géraldine souhaitait donner vie à un nouveau projet.
Lyonnaise d’origine, elle est venue se réinstaller à Lyon en septembre 2020 avec l’envie de continuer à travailler dans l’univers viticole mais sans trop savoir encore comment.
C’est en visitant un local commercial très haut de plafond que l’idée du Chai Urbain s’est imposée à elle : “ Je voyais déjà les cuves installées et j’ai su que ce que je voulais c’était rapprocher la vigne des consommateurs dans une démarche de circuits courts.”
La Têtue a ainsi vu le jour officiellement en octobre 2021.
Un vin 100% lyonnais
L’idée n’est pas juste de faire du vin en ville pour faire du vin en ville.
Pour Géraldine, le coeur du projet est de rapprocher le lieu de production du consommateur. Elle nous explique ainsi que pour elle, il était inconcevable de réaliser ce projet dans une ville qui ne dispose pas de vignes à proximité.
Avec des vignes à 20-30 km en appellation Coteaux du Lyonnais, Lyon se prêtait particulièrement bien à son projet. Elle a donc fait l’acquisition d’un demi-hectare de vignes à Brindas en avril 2021 et plus récemment à Thurins qu’elle est actuellement en train de convertir en bio. A l’issue des vendanges, les raisins sont directement acheminés au chai pour être pressés puis vinifiés.
Pour aller jusqu’au bout de son idée et également favoriser la consommation du vin en circuits courts, elle a eu l’idée du vrac en bouteilles consignées. La boucle était bouclée.
Concrètement comment ça se passe ?
Avec le chai urbain et le vin en vrac, Géraldine a imaginé le vin du quotidien : “On vient, on remplit sa bouteille directement à la cuve, on la ramène à la maison, on la consomme assez rapidement et on la ramène”.
L’accueil des lyonnais est très positif même si l’usage de la consigne commence seulement à s’installer ou devrait-on dire à se réinstaller car l’idée de la consigne et du vin en vrac ne date pas d’hier.
Le discours plait également aux restaurateurs ravis de pouvoir proposer un vin made in Lyon. Ils sont quelqu’uns à faire confiance à Géraldine qui enfourche son vélo à la demande pour les livrer dans la journée.
Qu’est-ce qu’on boit ?
Assez discuté, Géraldine nous propose de déguster ses deux cuvées actuellement à la vente qu’elle tire fraîchement de la cuve pour nous.
On découvre deux Coteaux du Lyonnais : un Gamay et un Chardonnay.
- Le Rouge d’Ici
Un gamay avec du corps qui sera idéal à table pour accompagner un plat traditionnel comme un boeuf bourguignon.
Prix : 12€
- Le Blanc de Là
Un Chardonnay fringant et gouleyant avec une belle amertume en fin de bouche qui donne envie d’y revenir.
Idéal à l’apéritif ou avec le poulet rôti du dimanche midi.
Prix : 12€
Ces deux cuvées sont réalisées avec des raisins acquis auprès de viticulteurs des Coteaux du Lyonnais car les vignes de Géraldine n’étaient pas prêtes lors les vendanges 2020 mais c’est bien Géraldine qui les a vinifiés selon sa philosophie : vinification naturelle avec des levures indigènes, pas ou très peu de sulfites et très peu d’intervention.
Nous avons également eu la chance de déguster les futurs vins issus de la vendange 2021 qui sont en train d’être élevés. De belles pépites avec un très beau potentiel !
Si pour le moment, l’ensemble de la production est élevée en cuves inox, l’ambition de Géraldine ne s’arrête pas là et elle imagine peut-être dès 2022, vinifier une partie des vins en fûts pour proposer différents profils de vins.
Si vous aussi vous êtes amateurs de vins, sachez que Géraldine propose des ateliers : dégustation, découverte du travail dans les vignes ou encore découverte des étapes de transformation du vin. Vous serez incollables après ça !
? On aime :
- L’idée d’un vin made in Lyon
- La cohérence de la démarche avec un circuit court du producteur au consommateur – Une aventure à taille humaine : au Chai la Têtue tout est réalisé à la main en cave comme dans les vignes même si, dans les vignes, Géraldine pourra bientôt compter sur l’aide de Rafale une jument qui lui permettra de travailler les sols différemment et pourra également se rendre utile lors des vendanges.
- Une production confidentielle avec 2700 bouteilles environ disponibles
? On aime moins :
- Les prix un peu élevés. Ils restent raisonnables vu le mode de production mais pourront paraître un peu chers pour les petits porte-monnaie.
? 3 rue Grobon, 6900a Lyon
? Métro Hôtel de Ville
⏰ Ouvert du mardi au vendredi de 17h à 20h et le samedi de 14h à 19h
? Plus d’infos sur leur page Facebook
☝️ Réservation d’un atelier avec Géraldine
Que pensez-vous de ce concept ? Avez-vous déjà eu l’occasion de le tester ?
Teasing : on continue nos découvertes des chais urbains à Lyon avec le Chai Sainte Olive la semaine prochaine.
To be continued…
1 commentaire
Fabuleux! Une vraie vocation rassemblant le goût et le bon goût… Bravo à cette vigneronne têtue et à son vin tentant.