Un petit week-end survie autour de Lyon, ça vous tente ? Laissez-moi vous raconter mon expérience…
Week end de fin d’été. Je suis allé récupérer mes 2 covoits en ville. Direction le beaujolais. La seule info dont nous disposons pour le moment, un point GPS. Ça sera le point de départ d’un stage de survie. 2 jours pour apprendre les rudiments de la vie en autonomie avec l’équipe de Time On Target.
Prémices d’un retour à la nature
9h, arrivée. Timing parfait. Nous faisons la connaissance des autres stagiaires. Et de notre instructeur, Rémi Camus. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il s’agit d’un aventurier des temps modernes dont les expéditions ont un intérêt environnemental. Traversée de l’Australie en courant, descente en hydro speed du Mékong, tour de France à la nage ! Et pour les amateurs d’émissions télé, c’est également un des participants de Wild, la course de survie de M6. Nous sommes 12, l’équipe est au complet.
Première mission : nos sacs à dos. Hop, hop, hop ! On défait tout et on met tout à plat. C’est un peu « montre-moi ce qui est indispensable pour toi et je te dirais qui tu es ». On devine ainsi les priorités de chacun. Papier toilette vital pour certains, doudounes et écharpes alors que c’est la fin de l’été pour d’autres, ou encore de quoi nourrir une famille nombreuse. Mais là pas de restriction, c’est un stage d’initiation. C’est toi qui portes, c’est toi qui avises. Pour ma part, je suis parti plutôt léger. Un pull, un vêtement étanche, une écharpe. En plus des habits que je porte sur moi. Nécessaire pour dormir : duvet, tarp, hamac. Quelques accessoires indispensables : frontale, couverts réutilisables, tasse métallique, couteau, cordelette, boussole, lunette de soleil, crème solaire, petite trousse de bobologie et de quoi prendre des notes. Et mon indispensable à moi, c’est la nourriture. Je ne fais pas parti de la team CityCrunch pour rien ! Je réaliserai après coup que j’avais LARGEMENT de quoi me nourrir. Ça faisait presque la moitié de mon sac. Mais après tout je ne suis sûrement pas le seul à penser que le saucisson est important.
Et c’est parti !
Nous débutons par une petite marche en forêt d’une quinzaine de minutes. Premier stop, premier atelier : l’orientation. On apprend ou on redécouvre comment s’orienter et se situer grâce à une carte et une boussole. Après la théorie, place à la pratique. Rémi nous donne un point de chute. A nous de nous débrouiller pour y aller de la manière la plus directe possible. On coupe ainsi à travers bois, au milieu des ronces et du terrain accidenté (ça descend sec !). Le constat est sans appel, l’azimut direct n’est pas toujours le plus simple. CQFD. J’ai bien retenu la leçon.
On se pose ensuite tranquillement tous ensemble. Et Rémi prends le temps de nous apprendre les bases théoriques de la survie. Par des petites phrases et exercices mnémotechniques, il nous explique les grands principes indispensables à notre survie : la vigilance, la régulation thermique, l’eau, la nourriture, les soins… On comprend ensuite comment va s’articuler la suite du stage, autour d’atelier concernant chacun de ces thèmes.
L’art du feu
Et bien justement, on y vient rapidement. Quelle est la première chose qu’un aventurier en herbe veut connaître ? Savoir faire du feu ! Et comme pour toute science, il y a des connaissances à acquérir. On décortique et on analyse ce qui fait un feu. Et pourquoi il brûle (♫ Et l’eau ça mouille ♫ ). Allez c’est bien beau tout ça mais maintenant place à la mise en situation. Par petits groupes, on part à la recherche de nos matériaux : Paille, petits bois, branches, (troncs ?)… On commence l’exercice : allumer un feu avec 1 seule allumette. Comme si c’était notre dernière chance sur une île de naufragés. On a la pression, si on échoue c’est tout le groupe qui va mourir. Je m’égare un peu ! La réalité est plus légère mais mes acolytes et moi-même réussissons haut la main (malgré une petite frayeur sur un souffle d’air mal géré). On complique un peu la tâche, allumer un feu avec un firesteel. Une pierre à feu pour les francophones un peu tatillons. Composé d’une grande tige métallique et d’un grattoir, il permet de créer des petites étincelles capables d’initier un feu. La tâche est un peu plus ardue mais je finis par embraser mon petit tas de paille. Fierté quand tu nous tiens ! (oui je sais il ne m’en faut pas beaucoup).
Les apports hydriques
La journée se poursuit et notre promenade aussi. Jusqu’à arriver à un petit étang. C’est ici que nous nous formerons sur le sujet concernant l’eau. Où la trouver ? Comment la purifier ? En apparence banale, cette question s’avère bien plus complexe qu’il n’y parait. D’ailleurs on nous a fait partir avec 2L par personne. Il est 15h et il nous reste 24h d’aventure. Il fait 30°C. J’ai quasiment bu ma première gourde. Pas de ravitaillement prévu. Les calculs sont pas bons Kevin ! Il va falloir trouver une solution… Mais comme Rémi nous le répète si bien depuis le début du stage : « il faut savoir être opportuniste en survie ». Ma petite voix intérieure me hurle qu’il serait judicieux de récupérer cette eau pas si claire qui pourrait s’avérer si précieuse pour la suite.
Savoir se nourrir
Une demi-journée de passée, et je sais déjà me réchauffer et m’hydrater. Maintenant, il va falloir apprendre à se nourrir ! Car c’est bien joli d’avoir le gosier humide et les fesses tempérées, mais si on ne se remplit pas la panse… Je vais commencer à devenir grincheux. Bon on se remet dans le contexte, on est là pour apprendre. Et j’ai du saucisson et du fromage pour le dîner. Ne me juge pas, chacun sa définition de survie. Comme pour le sujet des apports hydriques, on apprend où la nourriture est susceptible de se trouver. Comment la consommer. Et comment préserver la nature avec tout ça.
La mise en pratique arrive de nouveau rapidement. Notre instructeur nous enseigne l’art de faire et de poser un piège. Et ça c’est vraiment fun. Pas de lapin à l’horizon pour le dîner. Nous sommes beaucoup trop bruyants (et pas assez patients). Mais rappelons surtout qu’il est strictement interdit de chasser et de pêcher en France sans autorisation. Tout ça reste de la théorie. C’est pour apprendre, au cas où, un jour, perdu au milieu de nulle part, je me retrouve comme tarzan à devoir survivre en milieu hostile (bien que je ne communique pas encore avec les singes).
Direction le campement
La journée se poursuit mais la météo jusqu’ici si agréable (grand soleil et 30°C), se dégrade. Une bonne averse nous trempe en moins de 5 minutes. On se rend compte que les conditions climatiques peuvent vite dégrader nos conditions. Mais comme le dit le proverbe, à quelque chose malheur est bon. Et hop on déploie les ponchos, on ouvre les gourdes, et on ravitaille ! Une source simple et efficace de trouver de l’eau presque potable directement. C’est quoi le mot du week-end déjà ? Opportunisme !
Donc pas de chasse !! Et pas de pêche ! Et la capture d’insecte dans tout ça ? Et bien ça, tu peux. Nous voici donc partis à la recherche de l’apéro du soir. A défaut de cacahuètes, les sauterelles seront de la partie. Tout le groupe s’y attelle. Et prend cette nouvelle mission très à cœur. 30 minutes et les pieds bien mouillés, nous en avons ramassées suffisamment pour notre collation entomophile.
Nous poursuivons notre circuit jusqu’à atteindre l’endroit où nous allons camper. Et là 2 groupes vont se distinguer. Sois on dort par terre, sois on dort en l’air. Mais les infos sont les mêmes pour tout le monde. Que l’on ait choisi le hamac ou le tapis de sol. On apprend les rudiments d’un campement avant de lancer nos propres installations. Perso, j’ai rejoint le groupe de la couchette suspendue sans aucune hésitation. Et j’ai franchement eu raison vu la nuit que j’y ai passé.
Le camp installé, le soleil tombé, il faut faire le feu et penser au dîner. Et tout est trempé… Mais rappelle-toi ce qu’on a dit plus tôt. OPPORTUNISME. On avait mis de côté de la paille, du petit branchage. Ces précautions auront été plutôt très judicieuses sur ce coup-ci. Quelques coups de firesteel et le tour est joué. On va pouvoir faire bouillir notre eau. Et griller les sauterelles. J’ai hâte de les goûter. Et je ne suis pas le seul. Un premier service un peu timide et quelques essais du bout des lèvres. Mais au deuxième tour, on veut tous du rab. Y’a un sérieux goût de « reviens-y ».
Tout le monde se retrouve et se rassemble autour du feu. Un pur moment de convivialité avec le repas. On se refait la journée. On continue de se découvrir un peu plus. L’ambiance est chaleureuse. Les estomacs remplis. Les soifs étanchées. Et nos corps un peu fatigués de cette escapade au grand air.
Deuxième journée et pour une fois, je n’ai pas besoin de réveil pour sortir de mon lit. Non, pour ça j’ai le bruit de la nature et le soleil. C’est tellement agréable ! J’en profite un maximum. Et débute gaiement et calmement en rangeant mon campement. Une vraie petite blanche neige, les nains en moins. Chacun se prépare à son rythme. Et à 9h tout le monde décolle. On randonne vers nos prochaines missions.
La régulation thermique
Nouvelle halte pour de nouvelles informations. Savoir apporter les nutriments et l’eau nécessaires à son corps est une chose. Mais savoir maintenir sa chaleur corporelle en est une autre. Et c’est là que la régulation thermique entre en jeu. Nul n’est sans savoir qu’un humain normalement constitué et en bonne santé a une température de 37,5°C. Avec ou sans thermomètre dans les fesses. Il faut donc apprendre à ne pas avoir trop froid. Sinon c’est l’hypothermie. Donc si maman te demande de mettre un pull et un bonnet par zéro c’est pour une bonne raison : te garder vivant et continuer à te dorloter le soir.
Il existe plusieurs techniques pour ça. On les passe toutes en revue. Oui, se coller tout nu à ton partenaire peut sauver des vies. Non, on n’a pas eu besoin d’utiliser cette pratique (petit vicieux). Même si ça fait de jolies scènes à Hollywood, ce n’est pas ce qu’il y a de plus efficace. Le froid est donc l’ennemi de ton corps. Mais le chaud peut également l’être. Donc on apprend aussi à savoir gérer l’hyperthermie.
La science des nœuds et du franchissement
Maintenant que l’on sait subvenir à ses besoins et rester en vie suffisamment longtemps, il faut apprendre à se déplacer dans ce milieu hostile. Mais avant de traverser les rivières et les torrents sauvages au bout d’une corde, il faut savoir l’utiliser, ce gros bout de ficelle. C’est donc l’heure de l’enseignement des nœuds. Avec plus ou moins de dextérité, on s’entraîne et on apprend. Les différentes sortes, leur utilisation. C’est pas encore gagné pour tout le monde! Va falloir pratiquer encore un peu…
Pour la suite, c’est simulation de franchissement. Mais avant de franchir, il faut installer. Il n’est pas très courant que dans la nature il y ait des cordes déjà posées pour passer chaque obstacle. Donc nous mettons en place le dispositif entre 2 gros arbres distant d’une dizaine de mètres. Et ce n’est qu’une fois cette corde bien tendue qu’on peut s’exercer. Plusieurs techniques, plus ou moins académiques. Mais souvent sans style. Une chose est sûre, c’est très inconfortable. Et pour une fois c’est du côté masculin où les inconvénients sont les plus importants. Si tu vois ce que je veux dire…
Premiers secours
C’est bien joli tout ça, de savoir se débrouiller comme un vrai explorateur, mais les questions de sécurité ne sont pas à négliger. Et c’est non négociable. Il suffit de 3 secondes d’inattention, et c’est le drame. Donc jouer à l’aventurier on est pour, mais toujours avec raison. La plupart des infos sont des questions de bon sens, mais n’empêche qu’il faut y penser. Le B-A-BA est de préparer au maximum ton expédition. Et de prévenir quelqu’un de ton itinéraire. Ça n’empêchera peut être pas l’accident, mais on saura où te trouver. C’est un sujet assez sérieux. Mais on déride tout ça en improvisant un brancard pour notre hypothétique blessé. Et maintenant il faut le déplacer. Ben oui c’est pas sous les arbres et habillés en noir qu’on va pouvoir être vu par les hélicos. Alors on trouve un endroit bien dégagé où l’on pourra être secouru. J’espère que je serais plus performant le jour où ça m’arrivera vraiment. Car mon pauvre cobaye n’a pas toujours été ménagé.
Cette micro-aventure touche à sa fin. Retour aux voitures. Nous terminerons ce week end dans la joie et la bonne humeur en partageant quelques bières. Agréable retour à la civilisation. En douceur. Au bar.
Verdict
C’était une expérience IN-CROY-ABLE. Même si pour certains ça pourrait ressembler à du scoutisme pour adulte, j’ai eu cette sensation fantastique de retour à la nature. J’ai adoré le groupe avec qui j’ai vécu ces 2 jours. Un grand moment privilégié d’avoir pu partager cette aventure avec vous. Et une standing ovation pour Rémi Camus. Un gars d’une bienveillance extraordinaire. Il a cet amour du partage et de la transmission. J’étais comme un gosse qui buvait ses paroles. Tant pour les récits de ses aventures que pour les connaissances qu’il nous apportait. Cet épisode hors du temps a été au-delà de mes attentes. Je repars comblé par ce retour à la simplicité et cette connexion avec la Terre qu’on oublie parfois trop facilement. Mais je ne m’attendais pas à recevoir autant d’émotion. Ce sont des moments à part, suspendus, où l’Humain avec un grand H se recentre sur des valeurs simples. Alors oui, on apprend à écouter la nature et ce qu’elle à nous offrir, mais on dialogue aussi avec soi-même. Et on s’enrichit des autres.
Un ENORME merci à Time on Target pour toute cette organisation et ces moments inoubliables!
TIME ON TARGET – stages de survies, expéditions internationales
160€ le stage Niveau 1, 2 jours
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1 commentaire
Les prochains stages dans le beaujolais se dérouleront les week end du 11 avril et du 9 mai.
Il existe d’autres dates pour des stages dans le doux ou dans le massif des Bauges. Info http://www.t-o-t.fr/agenda/