À la manœuvre : deux sœurs, Aïda et Kenza Tazi, anciennes diplômées de Bocuse. À l’origine, elles avaient commencé leur aventure sur internet, mais depuis juillet, elles se sont lancées dans le grand bain et ont ouvert leur établissement.
Bon, rentrons dans le vif du sujet. C’est donc plein de curiosité que l’on se rend dans le quartier des Brotteaux peu avant 17 h ; nous sommes les premiers clients et nous sommes accueillis par le large sourire de Kenza. Dès le pas de la porte franchi, j’ai l’impression de rentrer dans un petit havre de paix, une douce musique jazzy parvenant à mon oreille.
La décoration n’est pas chargée, mais au contraire très épurée et très soignée. Çà et là, des objets nous rappellent les origines marocaines des deux sœurs tout en restant dans les codes des coffee-shop classiques. Tous ces tajines en terre, ces jarres et ces paniers en osiers entreposés me donnent soudain des envies de voyage…
Des cigares aux mille saveurs
C’est la grande spécialité du lieu : les cigares ! Cette fine feuille de brick fourrée et délicatement enrobée de miel est déclinée en plusieurs saveurs. On se laisse tenter par le cigare à la pâte de pistache parfumée à l’eau de rose et par un autre fourré d’une pâte de noix de Grenoble et de figues parfumées à la cannelle – car oui, les produits, en plus d’être de qualité, sont dans la mesure du possible, locaux. Chapeau !
L’équilibre des saveurs était savamment calculé ; en effet l’eau de rose, une saveur d’habitude très discrète dans ce type de plat, apporte ici des notes florales intenses en bouche. On regrette un peu que les cigares soient si petits, car on aurait bien eu envie de prolonger le plaisir.
Des fabuleuses crêpes
Gourmande, je craque pour le mssemen : une sorte de crêpe feuilletée marocaine généreusement tartinée de miel et d’amlou. Cette pâte à tartiner d’origine berbère est pour moi une vraie découverte. On retrouve encore dans sa composition des inspirations locales et maghrébines : amandes de Provence torréfiées, l’huile d’argan pure d’Agadir et de miel de fleurs sauvages des Monts du lyonnais. Lorsque le plat est arrivé à notre table, j’ai craint un peu de friser l’overdose de sucre. J’avais parlé trop vite ! Ni fade, ni écœurant. Là encore, l’équilibre est parfait et plutôt copieux. L’amlou fond sur mes crêpes chaudes qui ont un furieux goût de «reviens-y».
Des boissons tout aussi succulentes
Côté boisson, j’ai choisi à la carte un Pumpkin Spice Latte à base de cannelle, de gingembre et bien sûr de citrouille. Une très belle idée de recette puisqu’il n’y en pas partout et c’est de saison. Malheureusement, le bon goût de la citrouille mériterait d’être un peu plus assumé pour le coup.
L’addition s’il vous plait
C’est l’heure du passage en caisse. Il faut compter 2,75 € par cigare sucré, 5 € pour le Pumpkin Spice Latte, 8 € pour le mssemen. Pas mirobolant vu la qualité des produits, mais quand même pas donné.
Verdict
Tout y est délicat, de la décoration aux recettes, les deux sœurs transforment littéralement le miel en or. Ou l’or en miel. Je ne sais plus.
L’établissement décline également sa carte version salée avec au menu : un buddah bowl, du poulpe, du butternut ou encore du poulet frit. Ça vous donne l’eau à la bouche ? Eh bien moi aussi, donc si vous croyez que je ne vais pas courir pour y goûter, vous vous mettez le doigt dans l’œil.
l’Ormiellerie
?34 Rue Juliette Récamier, 69006 Lyon
? Métro B, arrêt Brotteaux
? Ouvert du mercredi au vendredi de 11h à 19h et le week-end de 10h à 15h pour le brunch
?Site internet de l’Ormiellerie
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