On n’a pas eu la Cité de la Gastronomie… Et si on faisait un festival ?
Le 11 janvier dernier, les ministères de l’Agriculture et de la Culture annonçaient que plusieurs villes françaises accueilleraient la Cité de la Gastronomie : Dijon, Tours, Rungis… et Lyon au repêchage. Après des mois d’attente et de mobilisation, cette décision laisse l’impression d’un non-choix sans saveur.
Cette histoire aura cependant permis de faire bouger un peu le monde de la cuisine lyonnaise. Il aura fallut qu’on laisse supposer, via ce concours, que la légitimité de Lyon au titre de Capitale de la Gastronomie n’était pas si évidente pour que ça bouge. Ce petit milieu, ainsi que l’équipe municipale, ont enfin réalisé qu’il serait temps d’arrêter de se reposer sur ses lauriers.
Gérard Collomb a indiqué que la Cité de la Gastronomie se ferait à l’Hôtel-Dieu qu’elle soit officielle ou non, mais n’y a-t-il pas autre chose à inventer ?
Faut-il sanctuariser nos traditions comme cela a été fait avec la création d’un label “bouchons lyonnais” par la CCI afin de distinguer les bons des mauvais ? Cette sorte de permis-bouchon (indispensable si vous voulez servir un tablier de sapeur ?) ne me semble pas très constructif. Vouloir trop protéger ses acquis et son passé, n’est-il pas un aveu de faiblesse et la preuve d’une incapacité à innover ? La ville de Lyon doit-elle baisser les bras face aux modes culinaires qui débarquent du monde entier (sushi, burgers, food trucks,…) ou a-t-elle encore quelque chose à dire ?
Il y a quelques années Lyon s’est souvenu qu’elle avait été le berceau du cinéma et a lancé son propre festival de cinéma. Ne serait-il pas temps de faire la même chose avec la bouffe ? Ne faudra-t-il pas affirmer, le temps d’un week-end ou d’une semaine à quel point la nourriture et l’art de la table sont importants aux yeux des Lyonnais ?
Un festival de la bouffe
Outre sa relation à la gastronomie, Lyon possède un atout de poids : sa capacité à proposer des festivals impliquant la ville et la population : La Fête des Lumières, les Nuits Sonores, Le Quai du Polar, le Street Day de l’Original, le défilé de la Biennale de la Danse,…
Ça reste une idée en l’air, mais je pense que Lyon aurait tout à gagner à créer un vrai évènement populaire et ouvert autour de la bouffe (tout le contraire du Sirha en gros).
Alors, zouh ! Sortons les tables dehors, tirons les chefs de leurs cuisines, dressons un banquet sur les Berges du Rhône, ripaillons dans les musées, pique-niquons sur les toits, , revisitons l’esprit bouchon et inventons des nouvelles façons de cuisiner et de manger. Montrons au reste du monde que, le temps de quelques jours, c’est tout Lyon qui est la Cité de la Gastronomie.
Que pensez-vous de cette idée ?
23 commentaires
tu sais ce que j’en penses: OUI OUI OUI ! maintenant faut faire bouger les choses.
@Philippe : quand tu veux pour monter ton projet.
cela existe déjà un peu avec le Sirha mais qui n’est hélas pas ouvert au grand public 🙁 http://www.sirha.com/
Non le Sirha ça n’a rien à voir. C’est plus une foire. L’idée est ici de faire un truc qui s’appuie sur la ville et ses habitants (et non par sur un hall d’exposition en banlieue…)
Le Sirha n’est pas une foire !!! Y êtes-vous déjà allé ? 🙂
Je suis triste de voir les Lyonnais réagir d’une manière assez égoïste sur la décision du cité de la gastronomie. Le fait qu’il y en a plusieurs en France montre qu’il y a une forte savoir faire dans la domaine et que le pays n’est pas en déclin gastronomique. Au lieux de nous réjouir pour nous et nos amis dans les autres villes on râle et on vois les mauvaise côtés.
Je trouve aussi qu’ici on a du mal à voir qu’il y a la place pour tout le monde. La tradition, mais aussi les burgers/sushi/foodtruck et je-ne-sais quoi tendances. C’est ça qui diffère par exemple Paris (Stockholm, N.Y, Prague, Amsterdam) de Lyon: la diversité et le manque de peur du nouveaux. Donc oui, je trouve que Lyon se repose sur ses lauriers côté gastronomie, vis sur les acquis.
Voila pourquoi j’adhère tout à fait à ton idée de festival gastronomique, mais loin de Sihra destiné aux pro qu’au finale ne parle pas aux autres. Une festivals pour tout le monde, pour la diversité et pour des niveaux différents. Dans les rues, des battles de chefs, des food trucks parcs, des “chefs pour une journée”, des pique niques sur l’herbe, des portes ouvertes, des rencontres et discutions. C’est quand tu veux je te suis.
@KB : ce que je trouve dommage dans la décision de nommer plusieurs villes n’est pas que Lyon n’est pas été choisie mais que ça dilue complètement la portée du concept.
Sinon tu as bien résumé l’idée que j’avais en tête et tes idées sont géniales. Y’a plus qu’a rassembler toutes les bonnes énergies.
Nantes a fait un truc du genre pendant Le Voyage à Nantes, Une cantine, un dîner sur un pont ou chacun amène un truc à manger, des collaborations avec des chefs, bref, plein de choses qu’on aurait pu imaginer à Lyon et que nous pouvons imaginer à Lyon.
https://www.facebook.com/lesgoutsuniques
Il suffit d’un peu d’imagination et l’envie de faire des choses ensemble…
Oh effectivement ça a l’air très cool ce festival nantais, plein de bonnes idées !
Et sinon oui, je suis d’accord, il faut faire bouger les choses avec plus de fun, du décalé, des nouveautés, des choses créatives et inventives ! Mais je ne doute pas que ça viendra à Lyon, il ne manque rien ou quasi, parce que des personnes dynamiques il y en a plein, il faut juste plus de déclics ! 🙂
Merci Anne-Claire pour le lien, c’est très inspirant !
@Camille : je suis un peu moins optimiste sur le fait que ça viendra : j’ai l’impression que le lobbying de restaurateurs est très puissant à Lyon et je n’ai pas l’impression qu’ils encourageraient ce genre d’initiative…
Je suis une grande optimiste dans l’âme ! 🙂 Les lobbyings dans la restauration n’empêchent pas l’évènementiel et pas les jeunes chefs de se bouger non plus. Il faut trouver des solutions qui ne viennent pas en concurrence directe à la restauration classique, qui valorisent toute la filière, mais je suis sûre que ça s’invente. Question de temps et de motivation et de personnes qui auraient ce temps et cette motivation, surtout. (Oui bon on est d’accord, hein, c’est pas si simple !)
@littlecelt: Sihra ce n’est pas ça, c’est plain de vendeurs de matos lié à la cuisine, quelque concours importants dans le métier, et une opportunité de faire des rencontres professionnelles, mais tout ça n’a riens de convivial ni grand publique. Franchement, si je pouvais éviter d’y aller, j’éviterais.
Zut, moi qui me réjouissais d’y aller ! Là d’un coup je suis moins motivée, tiens ! 😉
Le Sirha c’est un truc à faire. Oui il y a plein de choses dont on s’en fiche quand on ne tient pas un resto, tout le matos par exemple, mais il y a les concours qui valent le détour à eux seuls.
Il y a tout le hall sur les produits, le salon sur les vins, les démos de chefs, le food studio d’Omnivore…
Et ça n’a rien d’une foire dans un énorme hangar de banlieue. Oui j’insiste mais j’y tiens 🙂
A Lyon, je ne pense pas que nous soyons prêts pour des festivals ou event genre Lundi de Fulgurances, les dîners Omnivore ou même ce super event Les Goûts Uniques.
Non mais t’inquiète, hein, j’ai super hâte d’y être !! 🙂 Effectivement plutôt pour les concours, mais comme je n’y ai jamais mis les pieds, je jugerai sur place !
Si Dauville était prêt pour Omnivore il y à 5 ans, dans une ville de presque 1/2 million d’habitant comme Lyon on y est aussi. Riens que le grand nombre de Lyonnais qui se sont déplacé l’an dernière.
Hello ! Il existe déjà la Fête de la gastronomie pourquoi ne pas s’appuyer sur cette fête pour créer un festival?
@Marjorie : bon Ok j’ai un peu exagéré le coté foire, mais les 2 fois où j’y suis allé je n’ai pas aimé. Ca s’adresse principalement aux pros ou aux fans de cuisine gastro.
Et le gros hic, c’est Eurexpo. Est-ce que la Biennale de la Danse, Nuits Sonores ou Quai du Polar serait aussi fun si ça se passait dans un hall d’expo ? Le Sirha est complètement déconnecté physiquement de Lyon. Faudra pas qu’on vienne pleurer le jour où il déménagera Portes de Versailles…
Après c’est cool si certains y trouvent leur compte, c’est juste pas ma tasse de thé (idem pour le diner Omnivore ou les lundis de Fulgurence qui, me semble-t-il, s’adressent plus aux foods addict qu’au commun des mortels). Les Gouts Uniques à Nantes ou les Estivales à Montpellier correspondent plus à ce que j’avais en tête : un évènement très populaire, très bonne franquette et très ancrée dans la ville.
@Sof : oui la Fête de la Gastronomie, c’est pas mal mais c’est un évènement national dont la visibilité en local est encore faible. De plus la cuisine n’y est pas trop bousculé. La plupart des évènements consistait principalement à une carte spéciale dans un restaurant.
Il existe déjà un évènement national qui permettrait à Lyon de démontrer ses capacités, ses talents et son rôle incontournable dans la gastronomie : la fête de la gastronomie, les 20/21/22 septembre 2013. Cette fête est portée par la ministre de l’artisanat, du commerce et du tourisme (qui n’a pas de rôle dans le choix de la cité de la gastronomie)…une manière de prendre sa revanche, non ?
@Qyrool : je crois que vous n’avez pas bien compris ce qu’est la fête de la gastronomie. Il faut d’abord lui laisser le temps de s’implanter : son objectif est de mettre en lumière les produits, le personnel, les chefs, les artisans … et offrir au public des évènements pour les découvrir. Les collectivités doivent saisir cette fête nationale (portée par le gouvernement) pour mettre en lumière leurs spécificités, leurs richesses …le problème est peut-être que Lyon souhaite être unique et refuse de ne pas être mise au centre de cette fête. Or, il y a de la place pour tous dans le respect de chacun et que Lyon à elle seule ne représente pas toute la gastronomie française.
C’est ce manque d’humilité qui lui a coûté sa place !
@Cparici : Je n’ai jamais dit que Lyon représentait la gastronomie française. Je trouve juste dommage qu’il n’existe pas à Lyon un festival qui ne célebre par la culture de la bouffe très présente dans cette ville.
à Qyrool :Tout à fait d’accord avec toi ! je suis pour que Lyon profite d’un évènement national pour montrer cela : effectivement un beau festival gastronomique à Lyon pendant la fête de la gastronomie serait formidable et pourrait donner envie à d’autres villes de s’impliquer ! et surtout montrerait que Lyon n’est pas rancunière : ok vous ne voulez pas de nous comme cité de la gastronomie (encore que ce ne soit pas réellement le message, il faut juste que Lyon réajuste son projet qui a probablement pâti de l’investissement tardif de la ville) mais on va vous démontrer lors de la fête de la gastronomie que l’on a notre place !
il faut être positif et saisir les occasions !