L’été est arrivé et, avec lui, ses apéros en terrasses, ses soirées aux bords des Berges du Rhône et ses dé-pendaisons de crémaillères d’apparts avec balcon.
Toutes ces soirées sont autant d’occasions de briller en société.
Comment ? En plaçant avec habilité, ces quelques anecdotes lyonnaises au cours des discussions.
Les ponts de Lyon lors d’un apéro sur les Berges
Vous avez invité votre copain parisien, Stanislas, à venir boire un verre sur une des péniches amarrées sur les quais du Rhône. Tout se passait bien quand celui-ci vous a fait remarquer que les ponts de Lyon étaient plutôt moches. Alors qu’à Paris…
Pour calmer les ardeurs de son parisianisme assuré, racontez lui la triste histoire des ponts de Lyon. En 1944, quand les nazis quittèrent Lyon, ils firent exploser tous les ponts du Rhône et de la Saône (oui, absolument tous, sauf une petite passerelle). Il a donc fallu les reconstruire assez vite et pour pas trop cher. Rajoutez en une couche sur le coté Lyon, capitale de la Résistance (Jean Moulin, Klaus Barbie et autres joyeusetés). Votre pote trouvera toujours que la ville possède des ponts pas terribles, mais il ne pourra qu’être impressionné par sa résistance héroïque… Et tant pis pour le point Godwin…
Le soi-disant esprit rebelle des canuts lors d’une fête dans un appart des Pentes
Vous avez été invité à une soirée dans l’appart d’un mec que vous connaissez vaguement. Celui-ci vante l’esprit de rébellion qui souffle sur son quartier depuis les fameux Canuts qui s’étaient révoltés contre un patronat oppresseur au 19ème siècle.
Apprenez-lui gentiment que les Pentes n’ont pas le monopole des Canuts et qu’on retrouve des immeubles “canuts” datant de cette époque dans de nombreux autres quartiers de Lyon. Achevez-le en précisant que les plus virulents n’était pas ceux des Pentes (qui ne s’étaient pas mis en grève au début), mais ceux de la rive gauche. La bataille la plus sanglante a même eu lieu à la Guillotière en avril 1834 faisant plus de 300 morts.
L’esprit rebelle des Pentes toujours vivant lors d’une fête dans un appart des Pentes
Vous avez organisé une super soirée dans votre appart des Pentes quand un petit malin (mais qui a invité ce c*n ?) vous fait remarquer que les Canuts n’étaient pas de vrais rebelles et qu’en plus, c’était y’a super longtemps. D’après lui, les Pentes sont empreintes de conformisme depuis des années.
Rappelez-lui qu’il n’y pas si longtemps, les Pentes étaient un vrai quartier d’alterno-punk-anar. Et que cette ambiance a inspiré de nombreux artistes et écrivains de l’époque. D’ailleurs, l’auteur et cinéaste rebelle, Virgine Despentes s’est fait appeler ainsi à cause du quartier des Pentes où elle a vécu pendant quelques années.
Les immeubles autour de Bellecour lors d’un afterwork sur la place
En sortant du boulot, vous buvez une binouze avec votre copain Stanislas (encore lui). Celui-ci vous demande pourquoi on fait tant de foin autour de cette place alors qu’elle n’a rien de particulier et que les immeubles qui l’entourent sont, comme les ponts à Lyon, plutôt quelconques.
Racontez-lui la triste histoire de la place Bellecour. Avant la Révolution, la place Bellecour était un plaisir pour les yeux et faisait pousser des cris d’émerveillement aux passants. Mais Lyon s’est un peu rebellée (et pas que dans les Pentes) contre le pouvoir jacobin en 1793. Lyon trouvait que la Convention organisait un peu trop les choses à sa façon et que, finalement, garder un roi pouvait être une bonne idée. N’étant pas d’accord et ayant une tendance à la susceptibilité, Paris décida d’envoyer les troupes des Alpes sur Lyon pour assiéger la ville. Comme ils étaient vraiment super vénères, les soldats détruisirent les immeubles autour de la place et fusillèrent quelques gens. Avec une telle histoire, votre copain Stanislas trouvera toujours que les immeubles et les ponts de Lyon sont moches, mais les Lyonnais passeront pour des héros ET des martyrs. Respect assuré !
L’inespérée reconnaissance du Vieux Lyon lors d’une virée dans un pub
Vous rentrez d’une tournée des pubs du Vieux Lyon avec votre bande d’amis. Cette pénible de Marie-Kimberley râle parce que ses talons se coincent dans les pavés de la rue St-Jean et la font trébucher (l’alcool n’étant bien sûr pour rien dans la situation).
Dites lui qu’elle a bien de la chance de pouvoir se coincer le talon car il s’en est fallut de peu pour que le Vieux Lyon soit complètement rasé pour être remplacé par des voies sur berges. Heureusement, André Malraux prit la décision de préserver le secteur. Alors que ce bon vieux Louis Pradel (à qui on doit déjà cette merveille qu’est l’échangeur de Perrache) voulait tout détruire pour laisser place à une voie express, le Vieux Lyon devient en 1962 le premier site classé de France. Sans ça, Marie-Kimberley aurait marché sur du bitume bien plat et n’aurait trouvé aucune excuse à son alcoolisme avancé.
En espérant que ces quelques anecdotes vous permettront d’attirer l’attention et l’admiration de vos amis ou de clouer le bec à quelques beaux parleurs.
Vignettes réalisées avec wittycomics.com
20 commentaires
Ahhhhhh
Excellent article, interessant et amusant (bravo pour les vignettes aussi). J’adore
Love it !
Par contre, si vous voulez vraiment briller en société, évitez de dire que les Allemands ont quitté Lyon en 1945, vu que la quasi-totalité du territoire français a été libéré en 1944… Pour Lyon, c’était plutôt en septembre 1944 ! 🙂
Merci Romain, on corrige cette bourde.
Y’a quelqu’un qui relie le texte dans les vignettes ? Non parce que c’est bourré de fautes !
C’est un peu la marque de fabrique de LCC, les “fôtes” 🙂
qui relit ? hello Maître !!
+1 laurence 🙂
“Les hommes qui relisent les hommes” 😛
Vraiment désolé maitre Capello. J’ai créé les vignettes dans le TGV assis à coté d’un gamin turbulent, en plus il faisait presque nuit on voyait plus rien du tout. Sans compter que notre relectrice est en arrêt maladie. Ses yeux ont tellement saigné suite aux fautes dans mon dernier article que son cerveau s’est noyé.
aHA !
Une erreur historique s’est glisée dans cet article… 🙂
Ça tombe bien parce que j’ai un article prévu bientôt qui corrige cette erreur ! (Mais tout le monde fait toujours cette faute, vous n’êtes pas les seuls.)
SUSPENSE…
Clémence
Si ça c’est pas du teasing !
Et maintenant vous allez me faire le plaisir de laisser Pradel tranquille !!
http://www.cybele-arts.fr/anecdotes-sur-lyon/
Merci pour l’article !
🙂
Autres anecdotes…
– Le métro A ne passe pas sous le Rhône, mais dans le tablier du Pont Morand.
– Le « bateau-mouche » que l’on trouve à Paris, est Lyonnais… Il a été créé dans les ateliers du quartier de la Mouche, près de Gerland, d’où son nom…
– La tour métallique de Fourvière est le monument qui marque le point culminant de Lyon. Elle est inspirée du 3è étage de la Tour Eiffel. A l’origine elle était ouverte au public et abritait un restaurant ainsi qu’un point de vue panoramique de la ville. Depuis 1975 elle fait fonction d’antenne de télévision et de radio.
– La papillotte a été créée à Lyon au XVIIIè siécle. Elle doit son origine à une histoire d’amour qui s ‘est déroulée à Lyon dans les années 1790. A cette époque, le sieur Papillot, confiseur de son état, tenait boutique rue du Bât d’Argent dans le quartier des Terreaux. Cet homme de biens, que le sucre et les produits dérivés avaient enrichi, employait un jeune homme qui s’était épris d’une jeune et belle fille. En bon commerçant, le sieur Papillot constata la disparition suspecte de ses chocolats. Il surprit en flagrant délit son jeune apprenti subtilisant quelques douceurs dans le stock patronal pour les envelopper de billets doux et messages enflammés de sa composition qu’il glissait à sa belle pour gagner ses faveurs. Après avoir renvoyé le joli cœur, Papillot conserva l’idée en remplaçant les déclarations d’amour par des histoires drôles et des rébus. La papillotte était née et sa commercialisation avec. Il faudra néanmoins attendre les années 1898 et la création de l’entreprise Révillon, pour que la friandise prenne l’ascension commerciale qu’on lui connaît.
– Le premier funiculaire du monde fut inauguré à Lyon le 1er juin 1862.
Je ne les trouve pas si moche que ça les ponts de Lyon, bien au contraire !
Ou alors c’est du second degré et j’ai pas calé ! ^^
Y’en un quelqu’uns de sympas, mais globalement (entre le Pont de la Guill, le Pont Morand, le Pont Churchill, etc…) c’est pas la panacée. Heureusement que les derniers construits sont très classes.
Oui enfin, ça reste quand même pas non plus dégueux, après j’imagine que c’est une question dr goût et peut être aussi d’un peu d’objectivité ! 😉
Parce qu’avec Lyon malheureusement j’ai tendance à être peu objectif.. J’aime tellement Lyon que je n’en vois pas les defauts ! ^^
Très intéressant cet article ainsi que les anecdotes de Florale 🙂
Et je me suis bidonée en lisant les mini bd ^^