Note de Qyrool : après avoir adoré ses articles ” Cauchemard en banlieue ” qu’elle avait publiés ici même en tant qu’invité, on a décidé d’intégrer Clémentine à la team de chroniqueurs du blog. Voici son premier article ! Bonne lecture !
Que vous fréquentiez le parc de la Tête d’Or en soirée, avec vos potes, votre bouteille de rosé (attention ! la police municipale veille…), votre saucisson et votre tupperware de taboulé ; ou le dimanche après-midi, après le repas dominical chez mamie, une blanquette de veau et une tarte aux pralines dans le bide (et les dents du fond qui baignent…), le phénomène n’a pas pu vous échapper : le yogging revient en force !
Ils sont chaque jour un peu plus nombreux à courir sur la piste de la grande boucle qui entoure le parc, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre (Attention, c’est important ! Toujours dans le sens inverse des aiguilles…).
Ils la connaissent par coeur, la vilaine, dans ses moindres détails : son revêtement rouge-marron qui salie les chaussettes, ses flaques boueuses des lendemains de pluie, les emplacements de ses fontaines et de ses commodités (souvent en panne…) et surtout : son tour de taille – 3,8 km exactement – parfois même dans le secret espoir de diminuer le leur, de tour de taille…
Attention, si le terme “jogging” était volontiers employé depuis les années 80 pour définir la course à pied pratiquée en milieu urbain, depuis que la pratique revient à la mode (je vous rassure, c’est récent : CityCrunch est un webzine dénicheur de tendances !), il convient désormais d’employer le mot “running”. Les “joggers” sont donc devenus des “runners”.
Mais qui sont les runners du Parc de la Tête d’Or ?
Après une étude poussée (3 tours chaque semaine…), un début de typologie a pu être défini. Nous vous en proposons une synthèse :
Le “runner minimaliste vintage” : c’est souvent un bonhomme qui approche la cinquantaine, qui est super sec et qui court super vite ! Sa panoplie : short en polyester brillant (souvent rouge, bleu ou vert) bien échancré sur les cuisses (nécessite le port d’un slip) et marcel en coton. Leur digne représentant : la star des runners lyonnais : Jean-Pierre, le coureur des berges !
Sa déclinaison, le “runner technique vintage” : porte une panoplie un peu plus technique : un cuissard et un tee-shirt en lycra moulant façon cycliste – souvent dans des camaïeux de couleur passées, qui ont dû être fluos le siècle dernier – et siglées avec des noms d’associations sportives type “ASPTT Lyon 1972”, “ASCH Lyon”, “ASVEL”…
Le “runner technique” : également appelé le “Bioman de la course à pied”. A la pointe des dernières technologies : il porte un ensemble short et et tee-shirt supra moulants en gore-tex-clima-cool respirant et thermo-sismo-régulant d’une marque spécialisée, des chaussettes de compression qui remontent jusqu’aux genoux, un brassard avec son smartphone connecté sur une application de course à pied pendant que sa montre-cardio-gps énorme lui indique son rythme cardiaque en temps réel. Pour éviter de s’arrêter aux fontaines, il a même une ceinture avec bidons intégrés.
Une de ses déclinaisons, le runner “technique low-cost” ou “samouraï Kalenji” : même style que le runner précédent, sauf qu’ils sont beaucoup plus nombreux… à porter le même caleçon et le même tee-shirt noir et fluo ! (J’avoue, j’en fais partie…).
Un autre déclinaison, le “runner technique : je pars à la journée” : le même que les précédents auxquels vous ajoutez un sac à dos camelback avec une réserve d’eau de 8 litres, un foulard noué sur la tête et des lunettes de soleil (alors qu’il pluvine…). Le parc n’est que le début du long trail qu’il a l’air de préparer. Lui, tu te dis qu’il va sortir du parc, traverser le Rhône, la Saône, monter les pentes et parcourir les Monts d’Or et le Beaujolais. S’il est pas trop mort, il fera un petit détour par Miribel avant de rentrer à la tombée de la nuit…
Le “runner AOC labélisé” : lui, il porte les tee-shirts qu’il a récolté au grès des courses officielles, histoire de bien montrer que c’est un vrai ! ça va du “Jogg’Île 5 km” (petit joueur…) au Marathon du beaujolais (mon rêve !) en passant par l’Ultra Trail du Mont-Blanc (168 km : respect !).
Quelques phénomènes plus rares ont pû être observés
Le “runner american sport heroes” : un de mes préférés ! Il est plus rare mais Lyon compte quelques beaux phénomènes. Quand j’en vois un, j’ai direct la chanson de Rocky dans la tête (And he’s watchin’ us aaaall in the eeeeeeeeeeye of the tiger !) : il porte toujours un ensemble sweat-shirt et pantalon en coton gris-chiné (là aussi j’insiste : toujours gris-chiné !), bien larges et logotypés genre “University of Indianapolis”. Même quand c’est la canicule et que tout le monde publie “Oulala, 42° à l’ombre aujourd’hui !” sur son statut Facebook. L’american Heroe court, mais il saute également à la corde, monte les escaliers de la cité internationale 2 par 2 et fait des pompes dans la pelouse. Il ne rentre pas chez lui tant que son immense sweat-shirt ne soit pas entièrement auréolé de son héroïque transpiration !
Le “runner touriste” ou “runner fashion” : c’est souvent un runner étudiant, mais aussi parfois un runner des bonnes résolutions de janvier ou de la rentrée. Il est rare car il passe rapidement dans une autre catégorie ou… abandonne la pratique à la troisième sortie ! Le runner touriste n’est pas foncièrement mauvais coureur (il est souvent jeune), c’est juste qu’il a un style… trop urbain pour être vrai : tee-shirt Hollister, short en jean, Converse aux pieds, énorme casque de DJ sur les oreilles et lunettes de soleil Ray-Ban sur les yeux.
Le “runner qui crie” : lui, il fonctionne au mental et a besoin de s’auto-encourager. Alors il beugle : “Allez, Michel, tu peux le faire !”. Soyez “sport”, vous aussi, encouragez-le : “Vas-y Michel ! On est presque aux girafes !”.
Le “runner macho : me ferai pas dépasser par une gonzesse !” : il peine un peu et quand – par malheur – il se rend compte que vous portez un soutif renforcé, une queue de cheval et que vous êtes gentiment en train de le doubler, le runner macho accélère. Lorsqu’il se met à souffler bruyamment et à devenir tout rouge, c’est le moment de s’amuser et de pousser un petit sprint ! Généralement, le runner macho s’arrêtera à la prochaine entrée pour faire des étirements contre la grille, façon “Ouh, j’ai fini mon tour ! J’ai bien couru !” alors qu’il est arrivé par l’entrée précédente…
Le “runner homme des bois” ou “runner bûcheron” : la piste ne lui suffit plus. Le runner “homme des bois” est en manque de nature et de grands espaces. Lui, son truc, c’est d’arpenter l’extrême limite du parc, le long des murs et des grilles, tout en montée et en descente, dans la terre et à travers les plantations…
Mais après quoi courent ils ?
Il semblerait que ces lyonnais s’entraînent massivement pour le “Run In Lyon” qui aura lieu le dimanche 7 octobre prochain à Lyon. Au programme de cette course mythique, 3 parcours : Marathon (42 km), semi-marathon (faites le calcul…) et 10 km.
Imaginez un peu : la ville réservée aux coureurs, sans voitures, un parcours touristique sympa et une ambiance fun et conviviale… Moi j’en serai !
Plus d’infos sur www.runinlyon.com
Et oui, LyonCityCrunch ce n’est pas que le Top 5 des pires kebabs de Lyon, on a pas l’air comme ça, mais on est aussi des sportifs (du dimanche…).
Et vous, vous avez choisi votre style ?
24 commentaires
Ah ah, brillant ce top ! Et ça change, oui des tops 5 junk food 😉
Je me situe dans la catégorie “technique low cost” mais alors très très low cost avec une incursion dans le “fashion”. Je n’ai même pas encore investi dans du vrai matériel : mes pompes sont des baskets multisport, j’ai un caleçon coton qui marque toujours aux endroits les plus honteux et même pas de chaussettes de running dignes de ce nom. L’aspect fashion, c’est la pochette en bandoulière avec ipod et smartphone pour faire mon checkin Yelp au parc 🙂
Merci pour le compliment !
Et oui, il faut que tu investisses dans de bonnes chaussures !
“Vas-y Michel ! On est presque aux girafes !”
Faites-moi penser à la ressortir, celle-ci.
🙂
Moi aussi je suis dans la catégorie Kalenji, et effectivement, on est trèèèèèèèès nombreux 🙂
Han ce n’est pas sur Eye of the Tiger que Rocky fait son footing mais sur Gonna Fly Now !
http://www.youtube.com/watch?v=MR6FXpaECY8&feature=fvwrel
J’avoue Pierre, c’était cette chanson là que j’avais en tête ! Mais c’est vachement dur à faire comprendre à l’écrit… “La chanson de Rocky qui fait Tadadaaaam”…
Rah là là là mais elle fait aussi “Getting strong now / won’t be long now / getting strong now” C’est presque aussi bien que “On est presqu’aux Girafes” !! comme encouragement. 😉
Et t’as pas la “runneuse fashion bobo”, genre celle qui utilise ses t-shirts Transbo, Nuits Sonores et autres lieux et manifs culturelles pour courir ?! Parce que là je plaide coupable ! 😉
oui mais celle là on doit pas la voir beaucoup 😮
C’est ça, c’est effectivement un modèle très rare !
Ah, j’en ai jamais croisé mais on peut étoffer la liste !
@Camille : toi, tu demandes à ce qu’on te créer une catégorie rien que pour toi non ? 😉
Je propose La runneuse d’essayage.
Ben quoi, honneur aux anciens de Lyon CityCrunch, bon sang ! :p Je valide totalement la runneuse d’essayage !
Je survalide ! Je n’ai d’ailleurs même pas parlé de la “runneuse fashion” qui court avec un legging imprimé navajo et des baskets roses fluos… Comme quoi, la liste était non-exhaustive…
et la catégorie de ceux qui regardent les autres courir en se disant qu’ils sont fous ? ..et qui préfère la zumba )
Ah mais je valide aussi ! Il en faut pour ramener les glacières et les packs de bière pour la “récupération” (un mot très sérieux pour justifier l’apéro-post-course) parce que clairement : la galcière, pour courir, c’est pas très pratique !
Comme Camille j’aurais ajouté la runneuse-modeuse … bon, d’accord, elle court pas après la performance, celle-là, mais elle a un bon look !
Et euh je suis dans la même catégorie que chocoladdict, mais je me dis qu’il faudrait que ça change …. un jour !
Ton blog est nettement plus chaleureux que ta ville. J’y ai été particulièrement malaccueillie (remarques méchantes et inutiles dans la rue).
Rhoo, bah alors Marguerite, faut pas généraliser comme ça ! Moi à la base je viens du Nord où les gens sont très chaleureux, ben ça empêche pas de temps en temps de se faire insulter par un mec bourré dans la rue…
Les lyonnais, sont certes, assez farouches de prime abord mais il en existe néanmoins quelques jolis specimen fort sympathiques ! (voir l’équipe qui tient ce, site…)
Mince Marguerite, désolée que tu aies dû subir cet accueil. Mais tu sais, il y a des cons partout. Retente une fois et cette fois-ci, envoie un faire-part à LyonCityCrunch pour une haie d’honneur et une visite privée de la ville 😉
Haha, perso je ne cours pas à la tête d’Or, je marche juste en mode kalenji :p
J’ai reconnu toutes les catégories, très chouette classification 😀
Je n’ai pas encore défini mon style de “runneuse” mais en effet je prépare le RUN IN LYON au parc mais…. je cours dans le sens des aiguilles d”une montre!! lol C’est vrai que nous sommes pas nombreux à braver cette règle
Excellent ! Merci pour ce bon moment de lecture sur un blog que je ne connaissais pas.
On a tous dans nos potes un exemplaire de chacun des listés, et on s’est même reconnu dans une des catégories. Même pas honte ! ;-))