Décembre 2024, 3 jours avant Noël. Vous savez ce que je fais trois jours avant Noël, à part gravlaxer une truite pour la rendre gastronomique ou me retrouver malgré moi rue de la Ré pour les ultimes cadeaux ? Quel événement beaucoup plus cool attire toute mon attention ?
Mon anniversaire.
Chaque année, c’est le bon prétexte pour choisir parmi ma liste d’envies inassouvies, une adresse qui me comblera de joie et de gras. L’an dernier, j’avais rendez-vous avec mes supers copines au génial bouchon des 4G. Cette année, autre ambiance, c’est à deux en amoureux qu’on va me faire ma fête, chez Brutal.
Une adresse gastronomique, créative, intelligente et pas hors de prix ?
Et même pas un “Le Fooding” ou un “Michelin” pour en parler ? Je ne comprends pas et décide d’en avoir le cœur net. (Je suis mauvaise langue, en novembre, le Gault et Millau avait placé Alban Joriot parmi les jeunes chefs les plus prometteurs de l’année 2025 dans son hors série Le 109).
L’ambiance de la grande salle un peu sombre et feutrée, associée au très chic quartier d’Ainay, m’impressionne un peu. Mais on nous installe pas loin des cuisines et je me sens tout de suite mieux.
Celle-ci est grande ouverte sur une équipe concentrée mais qui semble bien s’amuser au rythme de la musique tantôt soul, tantôt rock, diffusée par l’enceinte posée sur le passe-plat. Une énergie et une bonne ambiance palpables. C’est ça la hype : un mélange de décontraction et d’excellence.
Beau, bon, créatif
Avant tout, le moment que je préfère : la mise en bouche surprise. Un truc complètement addictif et sensuel : une petite brique de céramique tartinée de beurre fumé à racler au doigt ou avec un morceau de pain. Arrive un dos de caille avec la peau croustillante, tapioca et livèche. Je dévore d’abord l’assiette avec les yeux, flattés par le vert vif des sauces. Une excellente entrée en matière qui se terminera en sauçage dans les règles.
Suivra pour mon ami un délicat filet de maigre, avec une mousseline de poire et une sauce à l’ail noir très concentrée en saveur. Et pour moi, un beau filet de bœuf fondant accompagné de yacon (un tubercule croquant au goût de pomme/poire) et laqué d’une sauce de cascara, le fruit du caféier (qui a lui un goût de fruit rouge/hibiscus).
Pour les desserts, même esprit créatif et gourmand. D’un côté on a un kaki, caramel et amande, qui s’avère être un très joli chou au craquelin épais et fourré de crèmes et de compotée de fruits. De l’autre, c’est citron noir, zaatar et meringue qu’on retrouve sous forme de textures variées. En gelée, en glace, en crème et en biscuit.
Enfin, on a beau être dans un restaurant gastronomique, pas de cachotteries sur les prix des verres de vin. On déguste des petites merveilles pour 8€ le verre, dont ce Côte du Rhône, le No wine’s land, qui a retenu toute mon attention. Et après ça, venez pas me dire qu’on ne fait pas de bon vin en Ardèche.
En résumé
Brutal définit sa cuisine comme simple et authentique. Alors, désolée, mais je ne suis pas d’accord. Si certains produits sont effectivement bruts dans l’assiette, ce sont des aliments étonnants qu’on ne voit pas à tous les coins de tables. J’avoue, j’ai même dû wikipédier une bonne dizaine de fois pour écrire cet article.
On s’est retrouvés face à des assiettes magnifiques, une cuisine fine, surprenante, pleine de malice et pour un très bon rapport qualité/prix.
Je n’aurais pas mieux rêvé pour mon anniversaire.
BRUTAL
Soir en 5 services : 48€ / Midi en 3 services : 28€
Ouvert le mardi soir, puis du mercredi au samedi, midi et soir.
3 Rue des Remparts d’Ainay 69002, Lyon
Métro A, Ampère Victor Hugo
www.instagram.com/brutal__lyon
www.brutal.restaurant/