Le Hamburger, c’est comme les sushis, les protéines en plus, le riz en moins : il fait partie d’une culture alimentaire, il est l’identité d’un bout du monde qu’on tente de toucher du doigt gras. Bref, il nous vend du rêve et de l’exotisme.
Je ne sais pas vous, mais sachez-le, quand je mange un Hamburger, je m’imagine accoudée à un bar un peu crapouillou de type vieux Diners US en compagnie de Raylan Givens (le bogosse marshal de la série Justified).
Avant, quand j’étais pauvre et que Hamburger était synonyme de M***do, on n’en faisait pas tout un plat. Le hamburger passait bien – bien que « glissait » soit plus approprié – que ce soit au niveau de mon porte-monnaie, en passant par mes doigts imbibés de graisse, jusqu’à mon estomac comblé (et ma culpabilité bien tassée au fond).
Que s’est-il passé pour qu’il passe du statut du super coupe-faim un peu dégeu pas cher, à numéro un de la Bobo-bistronomie rarement accessible à moins de 14€ ?
Dans notre monde idéal, le burger s’habille d’un pain bio. Son bœuf, trônant sur un délicat lit de mesclun, aurait brouté les vertes prairies texanes. Un graphiste hipster lui aurait designé son écrin en carton recyclable et la maison Cellerier aurait fourni le morceau de lard croustillant.
Il se boboise, se peopolise, se hipsterise, se régionalise, à coup de foie gras, de fromage des Alpes et de frites bio non épluchées.
Chez City Crunch, on en a écumé des restaurants à Hamburgers, toujours investis d’une volonté sans borne dans notre quête de l’ultime Best Burger in Lyon, tel Marshall Eriksen dans HIMYM. Malheureusement, on ne peut que constater que notre Top 5 d’il y a 6 mois est (même si toujours plein de bon sens) aujourd’hui quasiment obsolète. Qui aurait cru qu’en si peu de temps, le Hamburger s’afficherait sur toutes les cartes de tous les petits bouibouis de quartier, à des prix défiant parfois notre compte en banque ?
J’ai une grosse appréhension aujourd’hui. Moi, je vous le dis. Cette histoire sent la lassitude à plein nez. Et j’en ai bien peur… le burger de demain sera aussi dépassé qu’un cabas à roulettes quais St Antoine. Y’a qu’à voir ce qu’on leur a mis aux sushis.
Allez ! J’avoue, je l’aime encore bien ce monstre calorique. Et pour vous le prouver, je vous confie là où je préfère le dévorer. Mon best burger ever se trouve au Bistrot du Potager : indécent, avec du pain brioché, du véritable fromage bien fondu et un steak gigantesque à la cuisson parfaite (15,50€).
Illustrations réalisées par Milie
37 commentaires
Constat consternant mais bien réel !
En effet, les burgers s’affichent sur toutes les cartes, sous toutes les sauces, sur tous les zincs…. du bon et, malheureusement, beaucoup de mauvais !
Pourquoi tous les bistrots, restos, bobos veulent surfer sur la même la vague ?
A quand des innovations percutantes ???
Oui, c’est un peu dommage. Bars à vin, brasseries chics, snack (là, c’est normal), resto tapas… C’est l’invasion !
Et évidemment, pas qu’en bon…
Il faut quand même qu’il donne l’impression de ne pas pouvoir être meilleur chez sois. ça ne reste qu’un sandwich chaud.
Votre classement est peut-être obsolète mais il a le mérite de faire la différence entre des VRAIS burgers et les deux bouts de pains steak semelle infâmes qu’on trouve un peu partout maintenant. Cela dit mon coeur reste entièrement dévoué au Hawaian supplément oignons du Johnny’s kitchen (Vieux Lyon) qui est une merveille..
Mais promis je vais tester celui du Bistrot Potager car vous m’avez donné vraiment envie!
C’est vrai que les pubs sont les précurseurs du burger. D’ailleurs, c’est complètement légitime.
J’avoue que le burger du Johnny’s Kitchen ne m’a jamais vraiment séduite. Mais je n’avais pas goûté l’Hawaïan. (miam !)
Ah Millie, mais oui! Encore si les hamburgers était genre: très, très bon et un valeur sure mais la, j’ai l’impression que les gens le font…parsque c’est la mode. Mon préféré reste celle de la Café de La Place (sathonay) mais je vais tester le Bistrot du Potager du coup.
ho ho ! moi, c’est celui du café de la place que je n’ai jamais testé.
Celui du bistrot du potager est assez indécent point de vue calorie. Mais c’est une tuerie. Et c’est le seul sur Lyon avec du pain brioché légèrement sucré.
Bistrot du potager : tout y est bon mais le burger surpasse, de loin, tous ceux de la ville !!! mention spéciale pour celui de la Passerelle quand même !
oui, c’est clair, celui de la passerelle, c’est mon autre burger préféré 🙂
Cellerier aura du mal à fournir le lard puisque c’est un fromager. Le cheddar (si on considère que c’est du fromage), à la rigueur, mais pas le lard.
C’est vrai, ils ont un rayon fromage excellent. Mais aux Halles ils ont aussi un rayon charcuterie assez dantesque.
Au temps pour moi. J’ai perdu une occasion de me taire.
Y’a pas d’mal 🙂
Ouep : http://www.cellerier-halles-de-lyon.com/charcuterie-cellerier-halles-lyon-69.htm
quelle belle plume ! C’est egalement ce que je constate sur les modes et tendances culinaires qui passent et s’estompent de plus en plus vite et sont copiées de plus en plus frequement et intensement. Sushis, bar à pates, burgers, bagels, la duplication abaissant constemment la qualité, ne subsitent au bout de 2-3 ans q’une impression de raz le bol chez le consommateur :/
Merci Philippe.
Bien d’accord avec ton commentaire. Déjà, il faudrait se contenter d’approfondir un savoir-faire et de le maîtriser avant de vouloir doubler tout le monde avec des fausses bonnes idées.
Tient, je m’en vais lire un peu ton blog moi 🙂
Chouette article, Milie ! Et je suis bien d’accord, commence à y en avoir ras le bol de tous ces nouveaux burgers qui surfent sur la tendance et ne sont même pas bons ! Du coup mon Top 5 d’il y a 6 mois n’est pas obsolète, je reste sur Passerelle, Café de la Place et Butcher pour mes préférés, et je n’ai même plus envie d’en tester de nouveaux (hmm si, THE FAMOUS Rem’s mais il était déjà là il y a 6 mois aussi !)…!
Oui, bien d’accord avec toi.
Mais je te juuure, tente quand même celui du bistrot du potager.
Bon, prends en un pour deux, parce que ton appétit de moineau (hihihi) ni survivra pas !
Eheh, OK, c’est bien parce que c’est toi ! (Et le Bistrot du Potager !)
Et comme je suis une chouette copine, je peux même t’accompagner (pour t’aider à finir).
Vendeuse de rêve, j’ai nommé Milie.
Je suis sûr que tu as envie de viande maintenant 🙂
Je ne sais pas si Chloé a envie de viande mais moi oui ! 😀
Comme c’est bien dit dans l’article le gros défaut des bons burgers, c’est le prix trop élevé, c’est pourquoi le burger reste un très bon produit quand on le fait soit même!
Oui, c’est tellement facile à faire sois même.
MERCI Milie pour cet article.
Les gros problèmes de burger reste avant tout le prix !!
Si autant des restaurateurs s’y mettent c’est que les marges doivent être très juteuses !
En effet finalement à part faire cuire la viande et les frites (souvent surgelées), il n’y a pas énormément de chose à faire par rapport à un plat classique.
Comment on est arrivé du burger à 4€ au Mac Do au burger, certes meilleur, frolant les 20€ ?
Vivement que cette mode cesse ( la lame de fond Food Trucks qui s’annonce y contribua probablement) et qu’on retourne manger nos bons vieux burgers dans les Pub du Vieux Lyon comme jadis…
ça serait intéressant de comparer le coût d’un même hamburger chez sois, en food truck et en restaurant.
Évidemment, les charges ne sont pas les mêmes pour les trois.
Ah oui, je suis d’accord avec toi et après avoir testé des burgers à 15€ un peu partout à Lyon ou ailleurs, ben, j’avoue que mon préféré reste le Royal Deluxe de McDo (suis-je normal ?) ! Et je vous jure ce n’est pas le prix que je préfère, c’est vraiement le burger. Bon, il faudra que je teste tous les burgers de votre Top 5 parce que bon, quand même, McDo, on sait comment ils sont faits, hein !
houlala ! Rosa, mais c’est interdit de dire qu’on aime le M***Do !
🙂
Non, en fait, le Delux a été mon préféré pendant des années (en alternance avec le Bacon).
Le diagnostic est clair et précis: c’est la fin du burger chic. Mais c’est pas grave! Au contraire: c’est génial, réjouissons-nous!
Nous nous sommes pavanés devant des burgers appelés gastronomiques depuis bien trop longtemps… nous avions tort. Le burger est une merveille de simplicité et il aurait dû le rester. Non pas qu’un peu d’innovation culinaire soit forcément mauvaise de temps en temps, mais le burger chic doit être l’exception, pas la norme!
Pour autant, n’ayons crainte ce ne sera pas la fin du burger. On trouve au Royaume-Uni / USA des burgers parfaitement comestibles à moins de 3 euros en food truck, à moins de 6 euros au pub. Ils sont les héros du quotidien. La “patty” juteuse et l’allure modeste; un “simple sandwich chaud” habillé de quelques apparats de fortune: une tranche de fromage, une sauce moutarde un peu sucrée, quelques oignons, parfois une tranche de bacon… un régale. Quant à ceux qui réussissent vraiment le pari de le magnifier, ils prennent souvent le parti pris de rester dans la recette traditionnelle et de ce concentrer sur la qualité de chaque produit. Ceux-là sont souvent proposés entre 9 et 12 euros. Bon ces prix n’incluent pas le service, on est d’accord.
Et puis après tout, cette histoire de craquage autour du burger est-il la seule faute des restaurateurs? Depuis des années déjà McDonald et Quick déclinaient le burger dans toutes ses formes proposant des gammes de burgers événementiels de plus en plus souvent et désormais quasiment toute l’année. Et nous autres amateurs de burgers sommes rentrés dans ce jeu.
Ô amateur de burger, souviens-toi:
-T’en penses quoi du McArgentine?
– Ouai, il est trop dément!
– Ah ouais? Je vais le tenter au plus vite!
Nous avons tous eu cette conversation. Sauf que le McArgentine, tout le monde l’a oublié depuis longtemps. Et pourtant il état pas mal. Alors si McDo innove dans ses burgers, pourquoi les vrais chefs, eux n’en auraient pas eu le droit? A l’époque, c’était une demande forte des clients. De nous. (soupir)
Aujourd’hui, nous nous réveillons lassés et réalisons que le bistrot lyonnais a beaucoup mieux à nous proposer que ces burger baroques et décadents. Et que pour nos envies de burgers doivent se finir au pub comme le dit si bien Qyrool! C’est ce burger là qui nous fait voyager bon sang!
Du coup je ne comprends pas la fin de l’article, pourquoi finir sur cette appréhension, cette note de peur? Alors que nous devrions nous exclamer:
“Le burger est mort, vive le burger!”
\o/
Bon je m’emporte un peu quand on parle burger, désolé!
Au passage, il y a juste un tout petit détail qui me chiffonne dans cet article: voilà, “une délicate feuille de mesclun” ça n’existe pas. Un “mesclun” est un terme précis désignant un mélange de salade, et non pas une variété de salade. Donc il est physiquement impossible d’avoir en une seule et unique feuille – aussi délicate soit elle – un mélange de salade.
Cela étant dit, le reste de l’article était délicieux.
Alors merci Milie!
Ca c’est du commentaire ! Prenez en de la graine les autres 🙂
Merci Alex pour ce super commentaire (quoi que à ce niveau, c’est plus un article en fait).
Je m’en vais corriger de ce pas la “feuille” de mesclun. Évidemment que c’est un mélange et non pas une sorte de salade.
totalement has been me concernant il est resté cantonné à l’adolescence rebelle pour faire suer les parents
quite à manger un plat qui nous vient du continent américain je prefere la poutine mais celle de chez” frites alors” je suis passée devant la vitrine le soir des lumières et entendre le cri de la frite grasse dans le bac noir de graisse cramé tout autour qui appelle à l’aide “sortez moi de là!!”, non merci!!! Niveau hygiène pas glop.
Je prefere encore un plat de “bacon and eggs” avec son pain en triangle comme mouillette pour les eggs du Walace ou les croc n’ roll regressifs nutella à l’huile de palme et poire !
Lyon est une ville qui se suffit à elle même sans aller chercher de la cuisine “exotique” dont on s’est très bien passé jusqu’ici
Aleyx en mode [mangeons local]
Oui enfin le Nutella, c’est pas trop local non plus :))
le bacon and eggs non plus…
c’etait du second degré…
tellement second que je suis la seule à me comprendre? ^^
Merci pour cette précision. Même si on est les chantres du 2nd degré (au grand regret de certains lecteurs terre à terre) sur LCC on a parfois besoin d’explication 🙂
Bonjour
Merci pour votre top 5 des burgers et surtout pour le commentaire d’un internaute qui a fait un récapitulatif presque complet de tout ce qui existe et qui a classé en TOP le street art et le rem´s
J’ai fait les deux cette semaine ce qui permet de comparer.
Sans conteste, le rem´s était plus goûteux. Super pour sortie du soir, on y va aussi pour le whisky, la bière, les shooters, pour des desserts ou un autre plat moins américain que le burger (on peut venir avec quelqu’un qui a envie d’autre chose. Le steak est un peu plus gros qu’au street art 150 g au lieu de 120, ce qui fait qu’on est pas obligé de prendre un XXL.
Par contre, l’avantage du street art est pour ceux qui veulent du 100% US, avec burger ou bagels, et des desserts style Us. egalement le street art est bien placé pour un repas de midi, les prix sont plus mini, pas obligé de prendre les frites. Et si on veut frites et boissons, il y a un supplément menu de midi qui n’est pas cher. C’est ce qui manque au Rem´s, trop cher pour midi. Ils pourraient mettre un burger en promo à midi, ou faire un forfait boisson dessert, ou boisson café avec le burger.
Merci Phil pour ce super commentaire. Je ne connais toujours pas le “Street arts” et il est temps pour moi de le mette sur ma liste.
En tous cas, quelques semaines après mon articles, je commande toujours un burger quand je rentre dans un resto. C’est devenu une petite drogue… Et à apparemment, je ne suis pas la seule !