Cette semaine, sur Lyon CityCrunch, les lecteurs prennent les commandes et publient des articles. Aujourd’hui, Coolibri, ex-Parisienne, qui nous raconte sa (re)découverte de Lyon.
Un lundi d’automne 2017.
« Paris, c’est fini ».
Comme chaque matin, je déambule dans les labyrinthes souterrains de la station de Métro-RER « Châtelet-les-Halles » et bim ! Le refrain devient certitude… Métro, boulot, dodo, je n’en peux plus !
« Objection votre Honneur, l’argument de la victime est fallacieux. Devrais-je rappeler que ma cliente n’est autre que Paris, capitale de la mode, de la création et de l’art de vivre ; cité de l’amour ; la plus belle ville du monde ?! ».
« Ah ouais ?! Paris, je t’aime. Mon non plus. Plus du tout. Du tout, du tout même.
Les placards à balai à plus de 10 000 euros le mètre carré, je ne le comprends plus.
Les cocktails à deux zéros, je ne les savoure plus.
Le parisien toujours pressé, je ne le suis plus.
Boboland, bling-bling et compagnies, je n’en veux plus. ».
Et c’est ainsi que j’ai mis le cap au sud car oui, Paris, c’était déjà le Nord pour moi.
Pourquoi quitter une capitale pour une autre m’auriez-vous dit à l’époque ?
Oui. Mais non. Lyon, la ville des Lumières, la capitale du saucisson et donc de la gastronomie, la capitale des Gaules ce n’est pas pareil. Il faut vivre à Paris pour savoir que des vacances ou une correspondance TGV nous y suffisent et passer quelques jours à Lyon pour comprendre qu’une vie ne suffira pas à s’en lasser pour tout bon citadin qui se respecte. On dit que les Lyonnais sont chauvins. Peut-être ont-ils raison (pour une fois) ?
Paris, veni, vedi, repartie. Alea jacta est à Lugdunum !
Eté 2018, la mutation professionnelle en poche, je prends mes clics, mes claques et je vous raconte mes déambulations en mode « Lyon pour les nuls », deux ans après mon exil réussi.
Première claque : Les transports en commun
Jour 1. Un vendredi matin.
Arrivée à Part-Dieu, direction place Jean-Jaurès. Fastoche m’a-t-on dit : c’est la ligne bleue. Oui mais à Paris, il y en a plusieurs des lignes bleues : la 2 qui vous permet en un seul voyage de passer de Boboland, à Crackland jusqu’à Cresusland et la 13 qui vous offre, pour la modique somme de 1,90€ le ticket, un aperçu de la galère des déplacements en région parisienne (rames bondées, bruyantes, en panne, en retard).
A Lyon, il vous suffit de connaître les quatre premières lettres de l’alphabet pour comprendre le réseau des métros. En bonus, si tu sais compter jusqu’à cinq, tu maîtrises la carte des tramways.
Je dévale donc les escaliers de la station de métro « Part-Dieu » et ô surprise, ça sent bon ! Pas d’odeur de pipi, ni de vomi même un lendemain de jeudi soir, traditionnel jour de sortie des étudiants. Pour la petite anecdote, j’apprendrai plus tard que des diffuseurs de parfums ont même été installés dans certaines stations. La classe !
Bref, je serre à droite dans le couloir et je comprends qu’il va falloir que je me calme sur le pas pressé. Le pas lyonnais, bien qu’assuré, est moins stressé.
Le métro arrive, je bombe le torse et je sors les gros bras, prête à jouer des coudes… ou pas ! Je crois rêver, le miracle se produit : les voyageurs à quai laissent sortir ceux de la rame avant de s’y engouffrer. Civilisés en plus !
Le voyage est bref mais constitue à lui-seul une expérience dépaysante. Je suis presque émue aux larmes quand je constate que j’ai sans difficulté une place assise puis en sortant, que les lyonnais ont bien compris le concept des escalators. Attendre que la machine mène l’homme au sommet. Ils tiennent leur droite, certes comme les Parisiens. Mais ils ne courent pas, ne poussent pas, ne soufflent pas. Pas comme les Parisiens. Il n’est même pas rare d’entendre un “excusez-moi” si un lyonnais a besoin de grimper plus vite que les autres.
Cerise sur le gâteau : les transports fonctionnent. Et ça tourne plutôt pas mal. Le constat est sans appel. En deux ans et demi de métro B, j’ai connu deux pannes notables… résolues en 15 minutes. Finis les trafics ralentis en raison des feuilles d’automne soi-disant accumulées sur les rails du RER ; terminées les annonces glaçantes “d’accident voyageur sur la voie” laissant indifférent chaque Parisien, trop occupé à pester pour trouver un itinéraire bis ; oubliés les petits malins qui parcourent les voies « pour le fun » et bloquent des milliers de voyageurs.
Bon ok, il y a aussi des grèves dans les transports lyonnais. Mais Lyon, c’est la France, non ?!
Second déclic : L’architecture et la culture des Gones
Jour 2. Samedi matin.
Me voilà partie à pied découvrir cette ville où j’ai tant aimé étudier. Une autre vie certes mais cette ville conviendra-t-elle à la nouvelle jeune active et citadine que je suis ?
En l’espace d’une décennie, la ville n’a pas changé d’âme mais elle a clairement changé de visage.
Ils sont vite oubliés les quelques quatre kilomètres des quais de Seine où se côtoient « Paris plage » l’été, les péniches servant des glaçons au Coca à 10 euros et toutes sortes de sportifs (aguerris ou non), d’engins à une, deux ou trois roues ; le tout devant se partager un si petit territoire.
Lyon est clairement parti à la reconquête de dizaines de kilomètres de quais, réaménagés pour citadins, écolos, trottinettes, patins et bambins. Pas de jaloux, ses deux fleuves sont bien dotés.
Le fleuve « Rhône » est sauvage et la couleur de sa robe oscille au gré des saisons. Issu du cœur des glaciers des Alpes, il borde des quais où parcs, espaces de jeux et de détente sont accessibles à chacun, chaque jour de la semaine. Du Parc de Gerland au Parc de la Tête d’Or, la balade vaut le détour.
La rivière « Saône » qui nous vient des Vosges se fait plus discrète mais méfiez-vous des apparences… Du Vieux-Lyon dont elle vient lécher les pieds à la promenade artistique et végétalisée qu’elle offre jusqu’à Neuville-sur-Saône, elle n’a pas dit son dernier mot.
Lyon, c’est aussi le plateau de Fourvière qui domine et surveille la ville ; les pavés, ruelles et traboules de Saint-Just et du Vieux-Lyon où l’on se remémore les Romains comme les Canuts ; la Presqu’île piétonnière (ou presque) où se succèdent petites et grandes boutiques, places, statues, fontaines ; Croix-Rousse et ses bonnes adresses !
Lyon se réinvente et se transforme. En témoignent le nouveau quartier futuriste de Confluence, les quartiers de Vaise et de Mermoz intégralement réhabilités, le 7ème qui n’en finit plus de grandir et Villeurbanne, ancienne cité ouvrière où les cadres supérieurs se disputent à présent les Gratte-Ciel.
A chaque arrondissement, son ambiance, ses bonnes adresses, un cinéma, un musée ou un théâtre. Niveau culture et évènementiel, les Gones se sont bien améliorés. Des plus petits aux grands concerts au Groupama Stadium en passant par les cafés théâtres de Saint-Paul jusqu’aux créations des artistiques des théâtres lyonnais sans oublier l’Opéra, il y en a pour tous les goûts.
La touche finale : La gastronomie lyonnaise
Jour 3. Dimanche midi.
Mes escapades m’ont ouvert l’appétit. Lyon dénombre le plus grand nombre de restaurants par habitant. De quoi aiguiser ses papilles à chaque coin de rue !
Il est temps de parler des bouchons. Je ne parle pas du cauchemar des Parisiens qui se chiffre en kilomètres mais bien de l’institution lyonnaise.
Je pousse la porte d’un de ces bouchons secrets du Vieux-Lyon où l’on partage la table et parfois même, la conversation des voisins (choquant pour un Parisien). Dans un joyeux brouhaha dans la cave de pierre, on me propose une fillette : si c’est du Côtes-du-Rhône, j’accepte bien volontiers ! Il faut bien cela pour accompagner salade lyonnaise suivie d’une quenelle et de la fameuse la cervelle de canuts, tous servis dans la tradition sur une nappe à carreaux. Ah, le terroir ! Voilà ce qu’il manque à Paris. Bravo les Gones !
Lyon, c’est aussi la capitale du saucisson : brioché, cuit, en Jésus, en rosette. Il y en a pour tous les goûts ! La cochonaille s’éclate sous toutes ses formes : les gratons à l’apéro, le gnafron à l’entrée, le tablier de sapeur ou le boudin aux oignons en plat de résistance. Qui dit cochonnaille dit fromage… Cervelle de canuts, Saint-Marcellin, le Saint-Félicien, la rigotte de Condrieu, le fromage charolais, le caillou lyonnais. Vous salivez ? Attendez la valse des desserts : la tarte à la praline, les bugnes, les coussins lyonnais.
Lyon vous attend à moins de 3h de Paris pour un aller sans retour. Venez. Et vous resterez !
18 commentaires
Alors c’est très gentil … mais non merci ne venez pas. Vous avez choisi paris restez-y. Si tous les Parisiens viennent à Lyon ça va devenir aussi pourrie que le reste ! Vous gentrifiez et détruisez l’âme de tous les lieux sympas de France ça devient relou.
Ps : je sais pas à quel heure tu prends le métro mais chez moi les gens ne laisses pas passer, son malpoli, et bloque les passage à gauche dans les Escalators.
Idem pour moi ..
Que les parisiens restent à Paris !!
Je ne diffuse pas ….je suis lyonnaise et veut vivre en paix…
C’est exactement le genre de propos que les laudateurs de Paris aiment entendre.Ou lire,bien sûr. Paris d’un côté, ville de bruit, d’angoisse et Lyon en face ,où pour son peuple ce serait le calme et la sérénité. Si c’est le cas,tous les gens de l’agglomération parisienne vont venir à Lyon!!
J’avoue rester à Paris c’est magnifique y a Disney et la tour
Merci pour ce très bel article, plein de vie. La liste des atouts reste assez synthétique, mais suffisante, parce que si on dit tout, on va récupérer les parisiens opportunistes ?
Oui, le lyonnais est un peu chauvin, mais qu’elle est chouette, cette ville !
Bienvenue à Lyon chère parisienne éclairée, et bonne visite des lieux, il y a tellement à (re)découvrir ?
Quand les parisiens auront compris que les problèmes de Paris ce sont les parisiens eux-mêmes, on aura fait un grand pas.
Article plein de lieux communs et qui indirectement encense Paris. L’histoire de la ville stressée, encombrée, invivable, sauf si on est masochiste,mise en regard de Lyon,le paradis,ça ne peut que parler aux personnes naïves, peu informées de la réalité, tant parisienne que lyonnaise.
Pas de parisiens à Lyon, restez là où vous êtes. Vous ramenez votre mauvaise éducation et vos mauvaises manières avec vous et y’en a marre. Contrairement à ce que dit cet article, vous n’êtes pas les bienvenus non !
Pitier, dites moi que cet article passera inaperçu des bobos paridien, sinon on va voire deferler ces fous furieux chez nous !!
HEEEEELP !!!!!
Déjà l’article est soigné et très agréable à lire, bravo ! Ensuite je vois beaucoup de haine contre Paris dans ces commentaires, je pense que si on est d’accord avec elle sur le civisme de Lyon la propriété pas impeccable mais sûrement plus présente qu’a Paris, on peut s’améliorer et incité les autres a s’améliorer si des parisien comme l’auteur de cette articles viennent à Lyon apprennent à ce détendre a mettre ne avant la communauté plutôt que l’individualisme on peut avoir espoir que cette mentalité s’étende ! Je suis né à Lyon et j’y vis toujours et pour avoir visité par mal des villes de France je ne quitterai pas Lyon pour aucune autre ville de France. Et si les parisiens sont près a devenir de vrai Lyonnais alors moi je vous dis bienvenue !
PERRACHE, l’enfer ?????? 11 ans que je vis à Confluence et j’ai découvert le quartier de Perrache : un vrai village avec des commerçants accueillants, des habitants attachés à leur quartier, de la mixité, une belle place pleine de vie autour de l’église Ste Blandine et jamais d’appréhension pour prendre le train de jour comme de nuit. Vraiment, il faut se renseigner avant de critiquer !
Sympa votre article mais lyon la semaine c est comme Paris… arrêtez de faire rêver les gens … Lyon a bien changé
Tout à fait d accord avec vous.. Lyon a bien changé et c est bien dommage car j adore cette ville…
Je suis arrivée sur Lyon en 2002 et moi en tant que Parisienne j étais émerveillée par cette ville, la gentillesse des Lyonnais /ses , pas de stress, le respect des personnes et bien d autres choses encore … Malheureusement tout cela tend à disparaître et j ai l impression de revenir au point de départ « Paris »
C est désolant une si belle ville mais qui se dégrade sans parler des rodéos la nuit dans la presqu’île….
Cela me rend profondément triste ? car j adore Lyon mais elle restera toujours dans mon cœur ♥️
Rodeos, insécurité, impunité, voitures haute gamme conduits par des gamins qui accélèrent et dérapent autour de Bellecour/Jacobins/Cordeliers un samedi à 16:00
Le prix de l’immobilier qui augmente +10% an à cause, entre autres, des investisseurs parisiens pour qui 6000€/m2 est bon marché…
Avant ville de référence pour les familles et les étudiants, maintenant les familles s’enfuient, les étudiants ne peuvent plus s’installer dans la ville à cause des prix de location.
La pollution à cause de la M6/M7 (seule ville à avoir une autoroute de ce type qui traverse la ville, toujours bouchonnée, avec tout le trafic lourd qui va avec).
La circulation qui ne cesse de se dégrader, attention si tu vis dans l’ouest et travailles dans l’est ou vice versa et tu utilises la voiture.
Perrache = l’enfer. Choulan = tu risques ta vie. Part Dieu = surprise assurée. Perif = lequel?
J’ai déménagé sur Lyon en 2011 et cette ville n’est plus la même. Plus DU TOUT.
Merci beaucoup de cet article, quelques lieux communs mais aussi beaucoup de vérités. Nous sommes à Villeurbanne depuis une dizaine d’années, après avoir vécu dans différentes villes, Paris compris. Lyon est une superbe ville, très agréable, la culture est à tous coins de rue et accessible, les Lyonnais sont courtois et le climat très agréable. Des arbres sont en ce moment plantés dans notre rue (à Villeurbanne) et nous avons beaucoup plus de postes cyclables qu’avant, que du bonheur !
Un énième article de Parisien.ne, qui décrit Lyon comme une bourgade qui n’a que 4 lignes de métro, ouuuh !
La condescendance parisienne, j’en peux plus.
Merci pour ces éloges de notre belle ville où je suis né.
Cependant, depuis une décennie je remarque que plus le temps passe et plus j’ai l’impression que Lyon devient Paris.
Incivilités, prix de l’immobilier, surpeuplement, pollution,…
Pour ma part j’ai vite compris que pour vivre heureux, il faut vivre cacher. Pour vivre cacher il faut s’éloigner des fous. Donc à la campagne on est bien.
A part mon cas qui est loin d’être isolé s’il on demande à mes voisins pourquoi ont ils déménagés près de chez moi.
Lyon est une belle ville avec sa gastronomie de renommée mondiale coincée entre deux fleuves ce qui est unique en France et sa proximité de la montagne et de la mer en même temps. (Comme Bordeaux)
Finalement s’il on compare Paris a n’importe quelle ville de France on se rend compte que Paris est merdique et tragique mais en aucun cas magique. Et comme Lyon est la 2e ville de France et que Marseille est inhabitable aux vues des exactions qu’on voit tous les jours à la TV. Il est facile de dire qu’il fait bon vivre à Lyon finalement.
L’article est agréable à lire, mais il faut modérer. J’ai habité 3 fois à Lyon au cours de ma vie. J’ai habité dans plusieurs autres villes françaises dont une en région parisienne (je n’avais pas les moyens de loger ma (assez grande) famille à Paris-ville. Mon retour à Lyon en début de retraite (compromis facilités de vie – coût du logement)m’a permis de retrouver une ville qui a changé, parfois en bien, parfois en mal. Mon premier jour de piéton, je me suis demandé si j’allais rentrer vivant à la maison tant le trafic de trottinettes et vélos était anarchique et occupait certains trottoirs utilisés comme piste cyclable à contre-sens. Côté culture, faut pas rêver, oui il y a quelques théâtres, mais avec des directeurs et metteurs en scène qui souvent “pètent plus haut que leur cul” comme on dit dans ma campagne d’origine. Les musées,… il faut moins d’un trimestre pour en faire le tour. Par contre les métro et tram sont effectivement peu surchargés et les lyonnais me font rire quand ils se plaignent d’être serrés et que je pense au RER parisien.