Maintenant lyonnaise depuis presque 8 ans, je n’établis bien heureusement plus autant de comparaisons avec mon ancienne ville de résidence. C’est même plutôt l’inverse… Lyon est ma référence et c’est ici que je me sens bien ! Cependant, je n’oublie pas la confusion ressentie vis à vis des bars et cafés lyonnais lorsque je suis arrivée ici…
Où je veux en venir exactement ? Et bien les bars et cafés à Lyon sont toujours soit trop soit pas assez !
Du PMU au bar hyper branchouille baroccoroccoco (ou au contraire café indépendant bourgeois-bohème voire trash concerto funk ça marche aussi !) il n’y a pas de juste milieu. Des bars “normaux”, agréables et dans lesquels on a envie de revenir à plusieurs heures de la journée ça n’existe pas à Lyon, ou si peu qu’il faut les chercher longtemps.
Ici, il faut toujours que le moindre bar soit assorti d’un concept (fumeux ou réussi là n’est pas là question).
Je me souviens de ma vie d’étudiante à Clermont : il m’arrivait de partir de chez moi pour travailler sur mes cours toute l’après midi dans un Café ! Bruits légers du bar, banquette confortable, cafés servi à table, c’était vachement mieux que la bibliothèque ! Et je ne parle pas là d’un seul bar duquel j’aurai été une habituée. Non, j’avais cette habitude dans pleeeeeein de bars différents (et pas seulement des cafés étudiants, loin de là). A Lyon, où je suis pourtant arrivée avec l’étiquette étudiante également, cela ne m’est jamais arrivée… J’aurai pu tenter, mais je n’ai pas eu envie, et je pense sincèrement que cela aurait pu être mal vu par les propriétaires de l’établissement qui se seraient demandés quelle mouche m’avait piqué… Oui, à une époque de ma vie, je passais mes journées dans les cafés à bosser, à glander, à papoter. Or on dirait que cela n’est franchement pas l’usage dans la Capitale des Gaules. A Lyon, un bar c’est pour se désaltérer, éventuellement passer un soirée, et parfois se montrer, mais pas pour passer du temps au quotidien.
Autre petite digression régionale : une amie alsacienne qui vit à Lyon depuis plusieurs années m’expliquait que lors de sa première soirée dans un bar à Lyon, elle s’est mise à danser avec son conjoint… Les autres clients du bar les ont dévisagé comme si ils étaient complétement alcoolisés… Confus, ils ont arrêté de danser même si la musique était entrainante. A Strasbourg (et certainement dans d’autres villes), danser dans un bar est tout à fait dans la norme, pas à Lyon, exception faite des bars latinos ou des bars-boîtes de nuit. On ne sort pas des cases !
Autre chose, les bars de Lyon confondent souvent selon moi convivialité et musique trop forte. Des bars calme il y en a, mais ils sont souvent glauques malheureusement…
Ce qui se rapproche le plus de “ma” définition du bar que je peux trouver à Lyon, c’est le pub irlandais. Oui mais voilà, encore une fois il s’agit d’une thématique de bar particulière et non pas d’un bar “standard”. Certains thèmes de café sont intéressants aussi bien entendu, je ne suis pas anti-concept 😉 Je pense par exemple à “Chez Thibault” dans le 7ème, mais là encore l’appellation de “bistrot” est justifiée par le propriétaire ! Un comble, mais qui résume parfaitement à quel point “le bar à Lyon” confond sa nature et sa fonction ! Dans quel monde un débit de boisson doit-il se justifier de son nom de “Bistrot” ? Sérieusement ?
Pourquoi tant de prise de tête par les lyonnais pour ouvrir un simple café-bar ? Est-ce si compliqué de proposer un établissement simplement accueillant ? Est-ce la faute du public Lyonnais ? Je l’ignore… Et au font cela ne me gène plus vraiment. Je ne me plains pas je constate 🙂
Pour conclure, je reconnais qu’au fil des ans j’ai trouvé tout de même quelques adresses de cafés ou bars à Lyon qui correspondent à “ma” définition : Le Café Jaurès, Le Toï Toï, Le Gonzo, Le Broc Bar, le Troquet des Sens, Chez Thibault (justement…) ou encore feu l’Escal’in… Le fait est qu’il sont bien peu nombreux pour une ville comme Lyon. Il a fallu les chercher, tâtonner et se les préserver, là où dans d’autres villes le plus quelconque des cafés répond à ces critères de convivialité simple.
Les lyonnais pur souches auront certainement un peu de mal à comprendre cet article ou me trouveront de mauvaise foi mais j’espère bien trouver d’autres camarades néo-lyonnais partageant mon point de vue dans les commentaires 😉
Et que cela ne vous empêche pas de voter pour le meilleur bar de Lyon surtout !
33 commentaires
Étant à Lyon depuis 5 ans je dresse exactement le même constat. “Est-ce la faute du public Lyonnais” j’en suis persuadé. Dans les bars sympas on a oublié le Cassoulet ,Whisky, Ping Pong .
Ça me rassure ;à
merci :))))
En tant que lyonnaise quasi de souche, je comprends tout de même ton avis, et je le trouve drôlement intéressant, même ! Je relaye ! 🙂 …Et sinon faut arrêter avec ce “public lyonnais”, par contre, les villes sont différentes et c’est comme ça, bon sang ! (pardon, c’était mon coup de gueule du jour ! ^^)
Oui oui bien sûr, mais justement si les bars de Lyon sont ce qu’ils sont c’est peut être parce que c’est ce que les lyonnais en attendent… Y avait pas de jugement de valeur dans mon propos 🙂 (surtout maintenant que j’ai vécu 2 fois plus de temps à Lyon qu’à Clermont :D)
Ah mais je sais bien, t’inquiète pas ! Mais oui, je pense que les bars de Lyon correspondent à ce que sont les lyonnais, c’est à dire pas forcément les plus extravertis du monde, et en même temps c’est chouette aussi comme ça ! 😉
Clermontoise de souche aussi, et lyonnaise depuis 8 ans aussi, je partage ton avis à 200% (et en toute objectivité) ! #63power
\o/
Vive Boudu !
De toutes façons, Clermont, c’est bien plus tendance que Lyon.
Je suis lyonnaise et pour avoir déménagé un certain nombre de fois, notamment à Clermont, Paris ou Avignon, je partage complètement ton point de vue.
Par contre, est-ce que ça tient au lyonnais, je ne suis pas certaine… Je pense qu’on serait nombreux à apprécier de se sentir plus à l’aise dans les cafés ! 🙂
Je cite : ” Oui, à une époque de ma vie, je passais mes journées dans les cafés à bosser, à glander, à papoter. Or on dirait que cela n’est franchement pas l’usage dans la Capitale des Gaules. A Lyon, un bar c’est pour se désaltérer, éventuellement passer un soirée, et parfois se montrer, mais pas pour passer du temps au quotidien. ”
Et bien apparemment tu n’as pas du aller dans les bons bars, il aurait suffit que tu ailles au 203 ou au Baryton, tu aurais poser la question à chaque personnes et tu aurais sûrement eu plus de la moitié qui t’aurais dit le contraire . Maintenant il faut bien évidemment connaître et fréquenter souvent les mêmes lieux pour savoir .
J’aimerais bien voir un bar où danse à n’importe quelle heure à Clermont tiens!?! Ca me ferait bien marrer!
Le bar des beaux art? Les augustes? (s’ils existent encore)
Je ne parlais pas de Clermont pour la danse mais de Strasbourg pour signifier que justement il y a des habitudes régionales (et c’est tant mieux) 😉
Ceci dit effectivement, ça aurait bien été le genre de la clientèle du Café des Beaux Arts (ou de n’importe quel bar du bd Trudaine :D) 🙂
Je n’y avais jamais songé sous cet angle, mais tu as raison. Et j’allais commenter en nommant les pubs irlandais, mais tu les as cités toi même. Je me retrouve souvent au Flannigans apres le boulot pour réviser mon japonais avec une pinte en attendant un ami. Et j’adore ce moment. En fait a Lyon ca ne se fait pas trop de rentrer dans un bar tout seul. C’est peut etre ca aussi.
Ce n’est pas une nouvelle, Lyon n’est pas une ville très développée pour ce qui est de la vie nocturne par rapport à d’autres villes européennes de son importance (voyez Barcelone). Quant aux cafés, en tant que lyonnais de génération en génération, je n’ai jamais vraiment fais attention à la question, mais c’est vrai que ayant déjà voulu travailler dans des cafés, je m’y suis toujours refusé de peur d’être mal vu par les gérants. Est-ce que le problème vient donc des habitudes des lyonnais ? Je ne l’ignore.
Et si le cout de l’immobilier était en partie responsable de l’absence de “bistrots” normaux à Lyon ?
D’une part la clientèle des bistrot n’a plus les moyens de se loger dans Lyon intra-muros. D’autre part le tenancier doit vraiment faire tourner sa boutique pour payer son loyer, alors l’étudiante qui reste toute l’après-midi en ne commandant qu’un café c’est pas très intéressant financièrement.
Les villes moyennes du type Clermont ont une population beaucoup plus homogène et proposent surement de cout de fonctionnement pour un établissement bien moindre qu’une grande ville.
Mais bon comme beaucoup de choses à Lyon, ville qui regorge de secret, quand on cherche on trouve de très bons endroits pour se poser à la cool 🙂
J’ai grandi et j’ai effectué une partie de mes études à Lyon, j’ai ensuite étudié puis commencé à travailler dans d’autres villes de France, mais je reviens régulièrement pour justement retrouver mes bon vieux amis dans les bars et cafés. Je suis de la presqu’île, donc mes habitudes qui remontent à la période du lycée ont connu leurs débuts au “café clos jouve” et “café chantcler” qui parfois étaient l’un et l’autre concurrencés par la “brasserie des écoles” quand il s’agissait de rester sur le plateau de la Croix-Rousse, là où j’étais scolarisée.
Il m’arrivait d’aller au “café de la Marie” place Sathonay car j’aimais particulièrement la vie autour de cette place, magnifique place au printemps ! Je pense notamment au café “le Chenavard” lorsqu’il s’agissait de boire un coup en sortant du CNP, tu as cité l’Escal’in à Saint Paul, mais il y a aussi les nombreuses brasseries vers l’université (Quai Claude Bernard) dont j’ai oublié les noms, ou bien au niveau de Perrache. En somme, dans ma mémoire, la géographie de Lyon se définit selon les bars et le type d’amis que j’y retrouvais.
En bref, il s’agit de simples bars, avec des banquettes en similicuir usées, voire percées par les longues conversations menées à travers les années par les habitués. Ces bars que je cite n’ont rien d’exceptionnel, et c’est peut-être là la raison qui explique pourquoi tu ne t’es pas nécessairement arrêtée dessus. Lorsqu’on arrive à Lyon on se retrouve plus rapidement propulsé dans des lieux à l’identité tellement travaillée qu’ils en deviennent aseptisés, dans ces lieux-là tu ne trouveras d’ailleurs pas beaucoup de lyonnais.
100% d’accords avec Jeanne et si on ne voyait pas les simple bar à cause de tous ces bars à concept qui accaparent un peu trop notre attention.
Et re-100% avec le quartier des facs, près des quais c’est rempli de petits bars sympas 🙂
Je pense qu’il faudra sérieusement envisager un Top 5 des bars “normaux”.
En fait non… ça serait dommage que des Hipsters viennent nous piquer nos banquettes usagées.
Tout à fait d’accord avec le constat. Cela reflète peut être un peu la population de Lyon. Mais il faut reconnaitre que sur Clermont (que j’ai connu il y a 10 ans, ça a sans doute évolué) il y avait également beaucoup plus de bar par rapport au nombre d’habitants. A Clermont, j’avais tendance à dire qu’il y avait un bar par habitant! Mais je reconnais que du coup on y trouve plus facilement des bars “normaux” ou à notre gout.
Il faut reconnaitre également que la population lyonnaise est un peu plus bourgeoise que celle rencontrée en Auvergne! Après je ne suis ni lyonnais ni auvergnat… chez moi pour trouver un bar sympathique il fallait sortir dans les années 90 (rien n’a survécu depuis).
Je partage ton analyse.
Une adresse tout de même où j’ai pu passer des heures à étudier en me sentant à l’aise, autant vis à vis des gérants que des clients, “Les vengeances tardives” sur Gambetta à Lyon 7ème (mais c’est vrai que c’est aussi un bar-concept)
Je ne suis pas sûr d’être d’accord. Et si les bars “normaux” n’étaient juste pas connus, car habituellement on chercher quelque chose de “différent”, justement ?
Je ne suis pas du tout un habitué des bars, mais dans ta description d’un bar où on pourrait passer du temps, il me vient tout de suite des noms à l’esprit, comme le République, le Moulin Joli (place des Terreaux), la Poule au pot. Et encore, je répète que je ne vais pas souvent dans les bars, donc je n’en connais vraiment pas beaucoup.
Pour le coup, le Toï Toï est l’exemple même du bar à concept, mais bon…
Je suis lyonnais depuis l’âge de 8 ans…
J’adore danser mais à Lyon cela ne se fait que dans des lieux dédiés (boites, soirées…) ou lorsqu’il y a des batukadas à la Croix rousse pour les grandes occasions. Les lyonnais ne dansent pas dans la rue même pour la fête de la musique-j’ai testé à Clermont Ferrand, à Paris, à Aubenas… On y dansait ! C’est je crois du au tempérament très policé des lyonnais. Un bar ou les gens dansent juste pour le plaisir le soir à Lyon: l’Atmosphère, montée des Carmélites, sur la Croix Rousse.
Je suis artisan et souvent j’aime m’arrêter dans des cafés pour travailler sur l’ordi.
Je recommande le spleen, rue des remparts d’Ainay; le café sur la place Antoine Vollon (tous les deux dans le 2° arr); de nombreux cafés sur al Croix Rousse…
Bonne continuation à vous ! J’apprécie beaucoup Clermont mais il y a tant d’avantages à Lyon, cette ville ambigüe. La vallée du Rhône remonte des vents du midi, les Monts du Lyonnais hument ceux du Massif Central, des hauteurs on voit les Alpes; au nord la Dombe prépare son humidité; tous ces ingrédients mélangés donnent à Lyon sa saveur si contrastée.
Auvergnate de souche, ayant vécu 3 ans à Clermont-Fd également, sur Lyon depuis septembre je partage ton avis… Sauf que quand je vais dans un bar, c’est pour papoter avec un pote ou pour danser aux sons des rythmes latinos, donc je ne suis pas gênée au quotidien…
Peut-être pourrais-tu ouvrir un bar “classique” afin qu’on s’y retrouve à toute heure de la journée pour flâner?… 🙂
Je signalerai juste qu’au café-bar “Le Moulin Joli” très près de la place des Terreaux, quand je passe devant il y a très souvent des tablées entières d’étudiants/lycéens avec tout plein de cahiers étalés 🙂
“Complainte” ??? Tu veux dire que tu vas chanter à la fin de l’article ? 😉 On connait la chanson.
Et puis bon, qu’est-ce que c’est que ces gens qui passent leur vie au café ?! Pas étonnant que la France va mal.
“que la France aille mal” est peut être ce qui pousse les gens à passer leur vie au café!
Il y a juste en bas de chez moi le Cabana Café qui correspond bien à la typologie de bar recherché dans l’article, et pas tres loin le TSF et angle rue de Marseille-rue Cheuvreul, à 2 pas,une floppée d’etablissement sans concept si ce n’est celui de servir des cafés et de la biere.
En presqu’ile le Ninkasi Ferrandiere qui tient une place à part dans la galaxie Ninkasi: les canapés de la salle du fond sont ideaux pour y converser.
Le Wallace à St Paul vous acceuillera sans probleme.
Je pense pour faire simple qu’il suffit de trouver tous les bars à proximité d’un lycée ou d’une fac…
Bonjour
Je suis a la recherche de bar justement pour étudier dans la journée, quels sont le plus appropriés? Cet article est il encore valable?
Je vous remercie
Bonjour Ange,
Oui l’article reste en partie vraie. Mais comme tu as pu le lire dans les commentaires, il existe pas mal de bars accueillant si on cherche bien.
Le quartier des facs sur les quais du Rhône regorge de petit bar sympa pour réviser.
A+:)
Je suis d’accord avec toi