Cette Semaine, ce sont les lecteurs de CityCrunch qui prennent les commandes du webzine !
Aujourd’hui, Laura, une gone trotteuse, épicurienne, mélomane, critique passionnée, (elles sont nombreuses dans sa tête) vous parle d’un petit paradis fromager…
Pressée ou en balade, j’adore lire les dictons fromagers griffonnés sur l’ardoise posée devant la Crémerie du quai St Antoine. Et puis un jour, mon addiction au fromage me pousse finalement à franchir la porte.
Rappelez-vous cette boutique de bouquets de sucreries, eh bien voilà deux ans que les tagada ont cédé leur place à plus odorant, et ce n’est pas pour me déplaire !
Je découvre une boutique tout en longueur avec un petit coin épicerie en contrebas, dans laquelle je fais la charmante rencontre de Catherine, maîtresse des lieux. J’engage la discussion avec cette lorraine dans l’âme qui m’explique volontiers son parcours bien rempli.
Catherine la crémière
Commerciale puis grossiste dans le fromage au Québec, je sens qu’aujourd’hui c’est un véritable aboutissement que de pouvoir au quotidien faire valoir sa passion du produit au travers d’une boutique très personnalisée. Catherine choisit Lyon (capitale gastronomique pardi !) qui lui est inconnue, pour mener à bien son projet. Le destin est parfois bien hasardeux, il aura fallu beaucoup de ténacité à notre lorraine pour que la Crèmerie voit le jour dans un emplacement qui fait sens pour elle. J’ai beau être une gone, c’est elle qui m’apprend qu’elle s’est installée dans « le ventre » de la ville, car ce sont les quais du bord de Saône qui voyaient autrefois se déverser les marchandises alimentaires acheminées jusque-là. Elle est fière de donner une vraie «légitimité » à son choix d’emplacement.
Une conversation intéressante avec une dame de caractère, tout ce que j’aime ! Et je vais être servie, du caractère j’en retrouve tout autant dans ses « crémeux » ou ses « bien fait » ! La crèmerie adore s’y piquer … à frotter ses fromages à l’alcool ! Un bout de Langres au Kirsch ou une tranche de munster lorrain embelli avec la mirabelle du tonton dévoilent leurs intensités en bouche.
Plus exotique encore ? la seule AOP belge, l’Herve, est pimpé à la bière locale ou encore le Stilton aromatisé au Rivesaltes, bref de quoi en faire tout un fromage !
Ce que je trouve vraiment fort (outre ces saveurs qui vous gâtent le palais des heures durant) c’est donc l’empreinte maison laissée sur ses fromages : sélectionnés en direct, mis de côté expressément pour ceux estampillés « réserve ». L’affinage des petites pièces type St Félicien, Pérail, Brie est prolongé sur place parce que je vous le répète, on ne lésine pas avec le tempérament.
D’ici et d’ailleurs
Avec la crémière on est bien d’accord sur un point : le fromage est aussi une façon de voyager ! Dans cette échoppe on est fou de la diversité du terroir et même d’autres contrées. Passé de 70 à 150 références, elle constate qu’avec une gamme large, il n’y a pas que les gones qui peuvent s’y retrouver ! Fromages suisses, italiens, des fois même américains ou portugais jouent des coudes, de la singularité je vous dis que ça !
J’ai fini par passer un bon bout de ma matinée avec Catherine et je me rends compte qu’elle aime prendre du temps et partager ses connaissances avec tous les intéressés qui entrent. Lorsque les mots sont trop fades pour donner corps à un fromage, elle préfère très volontiers le faire gouter. D’ailleurs, je retiendrai une dernière réflexion livrée entre deux tranches, parait qu’on achète aujourd’hui avec les yeux mais aussi beaucoup avec le palais.
Crémerie Saint-Antoine
? 20 Quai Saint-Antoine, 69002 Lyon
? Métro Cordeliers
⏰ Ouvert tous les jours fermés le dimanche après-midi et le lundi matin
? Suivre la Crémerie Saint-Antoine sur Facebook