Quand on habite en ville depuis plus de 20 ans, on rencontre parfois ces moments de semi-blues où on a la très forte impression qu’on fait une grosse connerie. Une connerie sur le long terme, vous voyez ?
On sait que l’air citadin pourrit nos poumons, que notre chi-interne est saccagé par les agressions sonores et on ne peut plus s’encadrer la tête des gens grognons dans le métro. On sait BIEN qu’on prend cher et qu’on atteindra jamais, même pas en rêve, la même espérance de vie que notre papi au fond de ses Cévennes ardéchoises.
Alors j’ai eu envie d’emprunter une voiture (mais le train c’est bien aussi) et de foncer sur l’A47 direction Le Sud de l’Auvergne (la seule grosse portion d’autoroute encore gratuite au départ de Lyon d’ailleurs).
Comme ça, on dirait que je suis allée me perdre très loin, mais en fait non. La sortie Monistrol sur Loire est à quelque km après Firminy qui est à quelque km après Saint-Etienne (qui est… presque la banlieue Lyonnaise). En moins d’1h30 (en évitant les heures de pointe), c’est bouclé. Je suis dépaysée.
Et me voilà sur la route sinueuse longeant la petite Loire, traversant les nappes de brumes matinales et les étendues de champs ensoleillés.
Et alors ? Qu’est ce qu’on fait en Haute-loire ?
En deux mots : on mange et on marche. Mais je me permets d’affiner un peu la description.
La journée débute par une première halte à Beauzac, à la table de Sandy Caire, chef passionné qui a eu l’envie de partager son métier en donnant des cours dans sa grande cuisine professionnelle. La recette du matin sera un velouté de lentilles du puy au grillaton de canard (le grillaton, c’est le graton local et c’est hum… miam).
J’apprends quelques petites choses à propos de la cuisson des lentilles :
- – Ne saler l’eau qu’à mi-cuisson au bout de précisément 8 mn (sinon, les lentilles durcissent trop).
- – Préparer un bouillon à base de carotte, oignon et laurier
- – Couper le velouté avec ce bouillon, de la crème et… (un peu) de gras de canard, c’est délicieux
Le programme des cours est super complet et assez teutchi. « Lever un filet de truite en mode zéro arête » ou « désosser un lapin » me tenterait bien. Certains stages sont même adaptés aux juniors et pas chers du tout.
La maison fait aussi chambre et table d’hôte le soir.
Chambres d’hôtes le Barret & L’Atelier by Sandy Caire
? Bransac, 43590 Beauzac
☎ 07 86 01 08 40
? www.chambresdhoteslebarret.com
La journée se poursuit par la découverte du petit village de Solignac-sous-Roche et principalement par son auberge, Lou Pinatou. Le village, accroché sur une colline, offre une superbe vue sur la vallée de la Loire et les sucs du Meygal au loin.
Voir mon autre escapade gourmande dans un autre coin de Haute Loire
Lou Pinatou, lou coup de cœur
Voilà une semaine que je bassine mes amis Lyonnais avec cette Auberge au rapport qualité/prix indécent. Ce couple de jeunes chef·fe·s (elle en pâtisserie, lui en cuisine) officie depuis 5 ans dans l’auberge familiale. Respect du produit, du terroir et du consommateur.
On me sert un menu copieux et inventif, composé d’un plateau d’amuse-bouches, d’un pressé de dinde au foie gras et figue beau comme tout, d’un filet de merlu au bouillon de porc et fortement aillé >> à tomber<<, du tonneau de fromage sec de la région et d’un dessert au potiron. Pour…
roulement de tambour…
23€.
Le secret ? pas de perte, pas de produits trop luxueux, quelques touches de fleurs et feuilles comestibles issus d’un jardin en permaculture d’une voisine. Les assiettes sont vraiment stylées, légèrement surannées, très copieuses.
Et le goût… Honnêtement, ça faisait vraiment longtemps que je ne m’étais pas autant régalée, avec des produits de saisons et des recettes simples. Le tout dans un cadre authentique de vieille auberge familiale. D’ailleurs pour contenter la clientèle locale et rester dans l’esprit de ce que doit être une auberge de campagne, le restaurant propose aussi un menu unique du midi à 12,50€ (E + P + D) avec des produits venants des fermes alentours.
Auberge Lou Pinatou
?Eyssard, 43130 Solignac-sous-roche
☎ 04 71 65 21 54
? www.auberge-loupinatou.fr
Le village de Chalencon et le pont du diable
Chaque région a son pont du diable et la légende qui va avec. Au pied du village de Chalencon, se trouve un pont du 12ème siècle. Du petit parking surplombant l’Ance, on peut en apprendre plus sur cette légende, avant de descendre un joli sentier à travers bois qui débouche sur le pont. Si on ne croise pas le diable lors de sa traversée, on peut remonter sur l’autre versant, et visiter le petit village (presque abandonné en hiver) de Chalencon. Sa particularité, c’est son château féodal sur le piton rocheux dominant la vallée.
Cette visite historique et bucolique peut se faire au départ de Saint-André-de-Chalencon et fait l’objet d’une petite promenade facile d’1h30.
Descriptif de la rando – château de Chalencon et pont du Diable
Comme si j’avais encore faim
Direction la “grande ville” de Monistrol sur Loire pour découvrir l’atelier de pâtisserie et chocolat de Bruno Montcoudiol. Pile-poil ce qu’il me fallait avant de reprendre la route vers Lyon.
Ce MOF propose des cours de pâtisserie à base d’entremets, de pâte à choux et de recettes autour du chocolat. Mais plus simplement, sa boutique est pleine de gourmandises devant lesquelles c’est dur de se contenir. J’ai craqué pour un excellent pain d’épice aux oranges confites super léger et pas sec du tout avec son fin glaçage (disparu avant d’avoir eu le temps de prendre une seule photo), ainsi qu’un petit pot de confiture Pomme-poire-verveine, qui sera parfait pour accompagner les toasts au foie gras.
Pâtisserie Bruno Montcoudiol
? 1 Rue du Commerce, 43120 Monistrol-sur-Loire
☎ 04 71 56 18 91
? www.patisserie-montcoudiol.fr
À voir et à manger
Je ne connaissais pas ce coin de la Haute-Loire qui est finalement très accessible de Lyon (pas de routes sinueuses de montagnes, peu de neige, une autoroute gratuite…). J’y ai découvert un enchaînement de collines, de très charmantes routes forestières, et des vallées sauvages creusées par le passage de la Loire et de ses confluents.
Venir de Lyon à la journée est tout à fait envisageable (1h20 de route si tout va bien). Ça laisse amplement le temps pour une jolie balade, la découverte de quelques lieux emblématiques (comme le château des Évêques de Monistrol, ou le village médiéval de Chalencon) et un bon gueuleton bien terroir.
Et si vous partez pour le weekend, il FAUT aller jusqu’au Puy-en-Velay pour grimper par les ruelles moyenâgeuses jusqu’à sa surprenante cathédrale, et « escalader » le rocher Saint Michel d’Aiguilhe.
Plus d’infos :
– Plus de randos autours de Monistrol-sur-Loire
– Des activités pleine nature en Haute-Loire
Merci à Laure de la Maison du Tourisme de Haute-Loire sans qui cet article n’aurait pas été possible, ainsi qu’à Odile et Céline de l’Office de tourisme Marches du Velay – Rochebaron
7 commentaires
Mais…mais…c’est beau et ça fait envie !
Mais amis OUI !!!
Mais OUI !!!
Et si vous disposez d’une ou deux journées de plus, poussez les portes du Cantal, département auvergnat situé à l’ouest de la Haute-Loire, où les grands espaces et les volcans d’Auvergne sont à perte de vue.
Bonne balade !
ça mériterait même un autre petit article.
Bel article sur endroit très sympa dont on ne parle pas assez !
Merci !
C’est vraiment une belle escapade à faire. Je me re-planifie ça pour les beaux jours.