Le 17 mars, quand le confinement total du pays a été annoncé par le gouvernement, le charme a été rompu. La ville sans ses bars, ses restaurants, ses lieux culturels et les nombreux événements qui rythment son quotidien révéla un visage maussade et ennuyeux. Privée de ses atours et de ses atouts, elle nous est apparue telle qu’elle est vraiment, et plusieurs vérités crues nous frappèrent alors.
Nos appartements sont quand même vraiment petits
Jadis, on se moquait de nos amis partis vivre en lointaine banlieue et de leurs longues heures passées dans les embouteilles. Aujourd’hui, on les envie à la vue du décor qui les entoure lors de nos visio-apéro. Jardin immense, salon aussi vaste que l’intégralité de notre logement et … Oh ! Ne serait-ce pas une piscine que j’aperçois là au fond ? Pour le même prix que leur villa digne des plus grandes stars d’Hollywood (mais vivant à Meximieux la star…), nous, on habite l’appart des Polly Pocket ! En temps normal, on se fiche pas mal de vivre dans une cage à lapin, parce qu’on n’y est jamais (à part pour dormir, se laver et faire la grosse commission). En ces temps de confinement, c’est une autre histoire.
La ville est quand même vraiment bruyante et polluée
Même si le confinement a gommé certains défaut de la ville, leur absence les rend encore plus criants. On avait fini par s’habituer au bruit et à la pollution, ou du moins on faisait semblant de ne plus les voir. Mais ouvrir ses fenêtres et sentir une odeur de printemps accompagnée de chants d’oiseaux a été une expérience révélatrice pour un grand nombre d’entre nous. La vie loin du vacarme et des hordes de bagnoles, c’est chouette !
C’est quand même vraiment cool d’être chez soi
A l’annonce du confinement, on a pleuré toutes les larmes de notre corps en pensant à tous nos lieux de sorties préférés qui se voyaient contraints de fermer. Adieu bars, cinés, concerts, expos, restos et autres plaisirs simples de la vie. Mais 4 semaines après, force est de constater que notre deuil a été de courte durée. On a ainsi pu découvrir les joies de traîner le soir sur son canapé avec un bon livre, de préparer TOUS ses repas ou encore d’apprendre une nouvelle langue (“Watashi no namae wa Qyrool desu”). On s’imagine alors vivant à la campagne et pouvant ajouter à ces activités l’entretien d’un potager ou la confection d’un nichoir dans son garage… Et tant pis si on rate la dernière expo cool du moment…
C’est quand même vraiment agréable la nature
Même si je ne suis pas du genre à m’évader tous les week-ends à la campagne pour prendre mon shoot de chlorophylle, j’aime savoir que la nature est accessible à coup de virée au parc ou de balade dans la lointaine banlieue. Aujourd’hui, j’en suis à faire des détours lors de mon unique sortie alimentaire de la semaine pour passer devant un maximum d’arbres (mon record est de 4 pour le moment ?). Je me mets à rêver d’un lieu où je pourrais ouvrir mes fenêtres sur de grandes étendues d’herbes folles bordées de forêts.
C’est quand même vraiment bien quand il ne se passe rien
Finalement, ce confinement permet, à nous autres citadins, de goûter aux joies de la vie à la campagne. Certes on ne profite pas de tous les avantages de ce mode de vie (on repassera pour la nature et les loyers au rabais), mais on expérimente le quotidien dans un endroit où il ne se passe jamais rien. Et finalement, ce rythme lent, presque figée ce n’est pas si mal !
Le 11 mai, la ville devrait s’animer davantage et on retrouvera un peu de ses atouts, mais aussi de ses inconvénients. Ce déconfinement générera-t-il une ruée de citadins vers la campagne ? Ou nous laisserons-nous de nouveaux séduire par l’agitation et le tumulte urbain ? J’ai hâte de le savoir !
7 commentaires
Alors ayant grandi de l’autre côté du périf, je suis un urbain depuis quelques décennies et j’ai fait l’expérience de “vivre entre parenthèses” dans la campagne iséroise pendant 2 ans environ au milieu des années 2000. La nature à portée de main, c’était bien mais je crois qu’on est jamais autant sorti/venu sur Lyon que pendant cette période.
Le besoin d’entendre notamment :.
– le bruit du trolley
– s’entasser dans les transports pour humer les douces effluves
– trouver un lieu qui ne fermait pas à 19h (même un bar)
– voir du peuple
C’est certes des lieux communs que je dresse entre Ville VS Campagne mais à l’instar de votre slogan, je suis un peu le gars bien urbain (au sens propre et figuré, je l’espère ^^)
Le confinement vous fera aimer Vaise !
Des arbres, de l’eau, des vues dégagées … le tout à moins d’une heur… 10 mn de la maison ! OUF!
Je valide Vaise ! Si j’avais mieux étudié la question j’aurais cherché un appart’ là-bas plutôt qu’à Charpennes (même si j’aime beaucoup son côté très pratique et le cour Émile Zola rénové qui rend la balade agréable)
Je valide à 1000 % Vaise et Valmy, avec ces magnifiques quais de Saône à 3 stations de métro de l’hyper centre et une vraie vie de quartier !
Agréable d’entendre les petits oiseaux. Agréable de ne plus entendre les voitures. Agréable de ne plus entendre au coeur de la nuit des groupes qui “prolongent” bruyamment à la terrasse du café voisin. Agréable de ne plus avoir régulièrement les effluves du pakistanais et du chinois qui flottent sur le quartier,…
Je suis tout à fait d’accord avec l’analyse de l’article. Il me semble que beaucoup d’individus vont revoir leur critère d’habitation.
Je ne connais Lyon qu avec ses rues bondées, son métro, sa vie urbaine intense,agitée, bruyante…J aime y venir voir les musées, les expos,les balades le long du Rhône …mais j ai la chance de vivre loin de chez vous , au Pays Basque..et en lisant votre article ,je me sens plus que privilégiée de vivre entre mer et montagne dans une maison à la campagne..
Je pense beaucoup à vous et surtout à mon fils étudiant à Lyon 3….
Bon courage à vous tous…….et d aventure venez dans le 64 prendre cette douceur de vivre simplement mais au calme