Est-ce que les boites de nuit nous manquent pour autant ? Cette question fut l’objet d’une discussion d’apéro avec mes amis et je me suis dit qu’il serait intéressant de partager nos réflexions (certes un peu imbibées). Voici ce que nous nous sommes dit.
A-t-on vraiment encore envie de se coller aux gens ?
6 mois de distanciation sociale ne seront pas sans séquelles sur notre rapport aux autres et aux contacts physiques. Se coller à des inconnus et mélanger nos effluves de sueur apparait aujourd’hui comme un comportement dangereux. Même quand ce virus aura disparu, aura-t-on envie qu’un individu vienne nous glisser un mot à l’oreille. Ses propos auront beaux être agréables, on ne pourra s’empêcher de songer à tous les microbes, bactéries et autre miasmes qui l’accompagnent.
A-t-on vraiment encore envie de sortir de soirée avec des acouphènes ?
Après 2 mois et demi de confinement et de silence dans nos villes et dans nos vies, le bruit nous est devenu insupportable. Si on avait pensé, jusque là, qu’une soirée d’anthologie valait une petite perte d’audition, on en est beaucoup moins sûr aujourd’hui. Et ce d’autant plus qu’on a quand même l’impression que plus la musique est pourrie plus le DJ tient à pousser les boutons à fond…
A-t-on encore envie de trouver l’amour à 4h du matin ?
Il fut un temps (que les moins de vingt ans, etc.) où sortir en boîte était la solution Number one (c’était à peu près à la même époque où mettre des mots en anglais dans des phrases était cool) pour trouver l’âme sœur. Certes, aujourd’hui, passer par Tinder ou Grindr n’est pas tellement plus glorieux, mais c’est beaucoup plus pratique et ça permet d’élargir le périmètre de choix (oui, parce que ramasser ce qui reste passée une heure avancée n’est jamais une bonne idée).
A-t-on vraiment encore envie de payer 80€ pour avoir une bouteille et une place assise ?
Avec le recul, on se demande comment on a pu accepter de payer autant de rhums-cocas tièdes à 15€. Ou bien lâcher presque 100€ pour avoir une bouteille et débloquer ainsi le Saint-Graal du noctambule : une table et de quoi s’assoir pour pouvoir faire des pauses entre 2 séances de dancefloor. Alors, oui, à travers ses tarifs, on finance aussi le lieu, le DJ et les surcouts dus à l’ouverture nocturne, mais quand on voit les économies qu’on a pu faire depuis que les clubs et boites de nuit sont fermés, on se dit qu’on ne nous y reprendra plus !
Qu’est ce qui nous manque réellement ?
On veut retourner danser
Pas dans son salon en faisant le ménage, pas dans une salle de sport avec un prof autoritaire criant des encouragements, pas seuls dans son salon devant un DJ en streaming. Non, on veut danser tard dans la nuit, quand la fatigue, l’alcool et l’ambiance nous poussent dans une sorte de transe guidée par les sonorités endiablées d’un DJ doué.
On veut communier de nouveau avec la foule
Certes on n’en est pas encore au stade de se jeter dans les bras du premier venu, mais l’élan collectif qui jaillit quand débarque un son qui met tout le monde d’accord nous manque terriblement. On veut pouvoir lever les bras avec la foule, poussez des cris d’excitation et sentir faire parti d’un tout.
On veut se plier de nouveau au jeu des regards
En boite de nuit, la communication verbale étant rendue difficile par le volume sonore, beaucoup de choses se passe par le regard. On observe les autres, on se jauge, on se juge… On lance des œillades à un individu convoité, on regarde et copie les pas de danse de son voisin… Sortir en boite ou en club, c’est se lancer dans une arène de regards mais aussi avoir un milieu de choses à regarder.
On veut revoir l’aube se lever
Les lieux de sortie fermant désormais en début de nuit, les noctambules errent sans point de chute dans les rues. Aucun port d’attache n’est disponible pour déverser leur trop plein d’énergie festive. Certains continuent de s’ambiancer dans la rue, squattant parcs, jardins (voire la plage, en vacances), mais la plupart retournent se coucher. Depuis combien temps n’avons nous pas vu le jour se lever après une fabuleuse soirée nous ayant fourni assez de bonnes ondes pour nous tenir éveillé jusqu’au lever du soleil ?
La nuit du monde d’après…
Mais l’envie de sortir et de s’amuser quand la nuit est tombée depuis longtemps, reste selon nous intacte et, à bien y regarder, il semblerait que ce soit davantage le concept de lieu fermé et codifié qui soit périmé, plus que le concept de soirée.
Quand on voit le succès des événements organisés par Le Cercle ou celles de Garçon Sauvage, on se dit que l’avenir de la nuit tient davantage dans les collectifs que dans les lieux. Ce sont eux qui ré-inventent les façons de faire la fête. On compte donc sur eux pour apporter la bonne réponse à cette situation unique et pour nous donner envie de retourner sur le dance floor.
Donnez-nous votre avis dans les commentaires pour qu’on puisse échanger sur ce sujet plus longuement.
7 commentaires
Je suis bien d’accord, Danser me manque carrément, mais ça fait longtemps que j’ai délaissé les boites de nuit ou passé 30 ans je me sentais plus à ma place, au profit d’évènement dansant et aux peniches… Il est temps que le monde de la nuit se réinvente!
Merci pour ton commentaire Delphine. J’espère aussi que le monde de la nuit aura assez de force pour se réinventer après avoir été à l’arrêt pendant si longtemps.
Ca manque ,bon courage pour les tenanciers des boîtes de nuit espérant que ça va ouvrir .
Oui on l’espère tous !
Oui ca manque bcp . Danser est aussi une façon de bouger communiquer se faire des amis . Pourquoi nous priver de ça…
De + il y a plein de soirées,sauvages ce serait mieux a mon avis de rouvrir les dancings et boites de nuit avec des restrictions.
Ils semblent quand même impossible de rouvrir ces lieux dans des bonnes conditions sanitaires.
Ça fait bien 15 ans que danser me manque ? passé l’âge canonique de 30 ans à Lyon c’est boîte pour les djeuns ou ambiance coiffeuse et gourmettes… note, je n’ai rien contre les brushings…