Réconcilier l’Histoire avec le quotidien, ne pas rester sur la touche, démontrer que d’un passement de jambes la passe peut être décisive pour viser la lucarne : réconcilier les extrêmes pour s’envoler vers la finale d’une capitale goalienne.
Goal #1 : emmener un supporter de St-Etienne au Groupama Stadium
Suite à un mercato au sein de mon entourage, j’ai décidé de convoquer la fine équipe : Le défenseur Raymond supporter invétéré de l’ASSE : premier coup de sifflet . Floqué de son maillot vert il va devoir assister à un match de l’équipe dont une des devises : « Lyonnais ici ou d’ailleurs, fiers de nos couleurs »a vite eu raison de la couleur de sa mine déconfite. Sortir du chaudron pour aller bouillir au sein du virage nord, entouré d’une vague bleue et rouge, il n’aurait pas imaginé pire cauchemar. On le cuisine (hommage à l’émission) afin de connaître ses motivations. Il explique alors que tel un digne héritier d’une devise tant scandée « Aimer Servir Soutenir Ensemble » il va essayer de dupliquer ces valeurs sportives de manière universelle. Premier but marqué : la chaleur et l’effervescence communicative de ce raz-de-marée humain lui fait vite oublier les couleurs des maillots. L’essentiel demeure l’adrénaline suscitée par ces
gestes sportifs. Résultat, 1-0 pour les Good Gones mais le match ne fait que commencer et la victoire des Gaules est loin d’être terminée.
Goal #2 : convier un boucher à une soirée vegan
Un second but est en ligne de mire : convier le temps d’une soirée le boucher charcutier de mon quartier à une soirée Vegan ou comment troquer son andouillette contre une saucisse de seitan à base de haricots rouges. Cette fois c’est lui qui voit rouge et la simple idée de se passer de sa dose quotidienne de protéines animales tant à faire ressortir un eczéma lié au stress. Une plaque
rouge (là encore une thématique !) envahit le côté gauche de son visage. Tant bien que mal, il croque malgré le tiraillement d’une peau abîmée par cette réaction cutanée dans cette forme allongée, dodue mais sans saveur à ses yeux censée être une alternative à ce qui fait la fierté de sa médaille obtenue en 2018 pour son andouillette truffée à la pistache. C’est alors que Myrtille, ma voisine toujours prête à défendre les opprimés, l’invite à utiliser sa crème végan à base de plantain achetée lors de son dernier jeûne sur les plateaux du Larzac au sein de la communauté des Joyeux Drilles. Une application plus tard sur la zone endommagée et l’application Tinder n’avait plus lieu d’être. Le soulagement obtenu fût tel que les barrières hissées par ses préjugés ancrés depuis tant d’années tombent. Un charcutier aiguisé et une jeune fille affûtée ,une aile de pigeon nécessaire à l’obtention d’un deux -zéro pour les Good Gônes.
Goal #3 : rendre aimable une vendeuse
Nous entrons alors dans les dernières minutes de ce match décisif au suspense des plus haletants. La victoire est au bout…
Un dernier contrôle suffirait à prouver que Lyon regorge de contradictions qui ne demandent qu’à être démontées. Je sors de ma botte secrète l’attaquant vedette, ou plutôt attaquante, icône (loin d’être une e-conne) de nos soirées festives. La Florence Foresti locale (encore une lyonnaise !) : Candice, celle qui ne peut imaginer une journée passée sans brûler l’équivalence calorique d’un steak haché (notre boucher – charcutier n’est jamais très loin). Sa meilleure attaque : le rire. Son cheval de bataille ? Démontrer que le lyonnais n’est pas une espèce protégée ayant pour seul chromosome le visage figé, froid, dur, glacé. Mais alors comment conclure ce penalty ? Quelques dribbles plus tard et on file tout droit direction les Grands magasins du centre-ville. De lobs en lobs à travers les usagers blasés du métro on arrive dans la surface de réparation. Cible visée : la vendeuse acariâtre, coincée dans son tailleur orné du badge faisant foi de son appartenance à une grande multinationale. Une communauté de plus, composée de clones chics, postés dans chaque rayon, prêts à dégainer d’un sourire forcé le fameux : « que puis-je pour vous ? » Bien loin de ces convenances sociales, Candice armée de sa
bonhomie tente une aile de pigeon pour atteindre le micro servant à faire les annonces au sein du magasin. Et dans un ultime shoot vocal : « Chers clients ! Aujourd’hui, journée spéciale : promotion exceptionnelle sur la douceur de vivre à la lyonnaise. Profitez de notre offre inédite avec le bon plan du mois : « Manger boire bouger se cultiver se détendre s’évader ». Ces quelques mots résonnant dans les rayons suffirent à redonner le sourire aux personnes présentes qui quittèrent les lieux en vue d’autres priorités.
Les Goals sont atteints : Croquer votre ville- City Crunch !