Cette semaine, sur Lyon CityCrunch, les lecteurs prennent les commandes et publient des articles. Aujourd’hui, Mélanie, vous explique sa rencontre avec les nouveaux composteurs qui ont fait leur apparition dans le 7e arrondissement de Lyon.
Tous les matins, la mine encore ensommeillée, je traverse une partie du 7ème direction la Presqu’île pour le boulot. Depuis quelques jours, je constate que de nouvelles boites marrons ont poussé tels des champignons à l’automne.
Premier jour : « Tiens c’est nouveau ça… »
Deuxième jour : « Mais ces bornes à compost ça n’existe nulle part ailleurs que dans MON quartier?? » Oui, j’habite le 7 depuis un an et demi et c’est presque comme si j’étais du cru (main sur le cœur).
Troisième jour : « Est-ce que réellement je pourrais me trimballer avec mes épluchures de légumes du marché pour les jeter là ?? (en vraie bobo du 7, j’essaie de privilégier les producteurs du coin et n’achète que des fruits/légumes de saison au marché du quai Augagneur) Fin de la discussion avec moi-même, c’est presque l’aube faut pas déconner…
Quatrième jour : Je m’approche et remarque les dessins de part de pizza, trognon de pomme, des arêtes de poissons… « Ils sont bons quand même en com » me-dis-je, « idéal pour les gamins de l’école d’en face ».
La nouvelle génération sera écolo ou ne le sera pas mais dans ce cas-là on est très mal barrés. Je lis les consignes. « Mais en fait, c’est quoi l’idée ? Chacun y va avec sa mini poubelle ? Ahhhh mais ils fournissent les seaux et les sacs de papier kraft ?!! C’est un minimum réfléchi leur initiative …».
Se mettre au compost
L’idée chemine un peu plus dans mon esprit embrumé, parce qu’en bonne citoyenne que je suis, je trie déjà le verre, les matières recyclables et j’ai une aversion profonde pour celles et ceux qui considèrent que des agents sont payés pour ramasser leurs déchets « en ville ». Expression utilisée uniquement par les personnes nées comme moi à la campagne. Dans mon ancien chez-moi, on triait les déchets, on compostait, les légumes se ramassaient directement au potager et ma grand-mère avait des poules de compet’ à qui on filait nos restes avant de finir sur la rôtissoire (pas folle la guêpe). Sauf que transposer ça en plein Lyon, ben c’est un peu compliqué.
Bon, je ne suis pas là pour vous faire la leçon et j’avoue honteusement que je suis aussi adepte des douches brûlantes à rallonge et des avocado toasts, personne n’est parfait. Sortir la poubelle « jaune » de mon immeuble me procure néanmoins une petite fierté quand bien même je serai en Birk voire pire en ballerines (shame on me).
« Et tiens, si j’apportais aussi ma pierre à l’édifice ? » Je m’imagine cape de Bio(wo)man au vent. C’est pas tout mais on est jeudi et faut aller taffer avant de sauver le monde.
Cinquième jour : « Non mais ce serait une bonne chose, finalement les déchets organiques ça représente une partie non négligeable si on met de côté ce qui est recyclé ». Je me figure les usines d’incinération en train de cramer les peaux de fruits et légumes (j’ai beaucoup d’imagination le matin), alors que tant de petites bestioles pourraient s’en délecter et fournir du compost aux agriculteurs qui nous nourrissent. Faut être honnête, je n’avais jamais regardé les composteurs existants avec réel intérêt… « Je vais me renseigner tiens ! »
On va gagner du temps, je vous livre le résultat de mes recherches sur les internets :
Où et quand ?
Le 7e fait office de quartier-test à Lyon (Fierté). De septembre à novembre, 150 bornes à compost vont être installées dans l’arrondissement, à moins de 150m en moyenne.
Qui ?
La Métropole de Lyon assure le ramassage (1 à 2 fois/semaine) et la valorisation.
Combien ?
Les déchets alimentaires c’est en gros 1/4 de nos poubelles grises
Quoi ?
Tu peux y mettre ton thé, ton café (marc et filtre, pas tes capsules malheureux.se !), tes restes de repas, tes vieux croûtons, coquilles d’œuf, les produits alimentaires périmés le tout sans emballage cela va de soi.
Comment ?
Les « bio-seaux » et les sacs sont à retirer gratuitement en mairie du 7 et sur certains stands dans les marchés. Les bornes sont accessibles 24/24.
Dans quel but ?
Les déchets alimentaires sont acheminés sur des sites locaux de compostage. Sur place, ils sont broyés, mélangés et dégradés gentiment pour finir en engrais 100 % naturel utilisé par des agriculteurs, maraîchers ou particuliers.
Ah mais je te vois venir avec tes idées moroses :
« blablabla les nuisances, les rats, les odeurs » : Ils sont nettoyés régulièrement et fermés hermétiquement, donc pas de rat, pas de petites bêtes.
« blablabla de toutes façons, les gens jettent déjà leurs déchets n’importe comment, ne trient pas leur verre blablabla , je vais pas sortir de chez moi et faire 150m pour jeter mes 4 épluchures » : Si toi ça te passe au-dessus, peut être que ton/ta voisin.e, lui/elle est prêt.e à faire l’effort.
« blablabla ça va encore coûter une blinde cette histoire » : Certes, mais la nouvelle équipe de la Métropole a été élue sur un programme et elle le met en œuvre. Fou hein ?! Cette solution de tri découle même d’une obligation légale. Mais nooon ??? Mais si. Juste la Métro anticipe. Si si. Et c’est prévu pour le 31 décembre 2023.
Et si on voyait un peu le verre ou la poubelle à moitié plein(e) ?
2 commentaires
Bonjour, concernant le composte, est ce que les restaurateurs le fond aussi car évidemment à mon échelle c’est environ 1 sac kraft par semaine mais à la leur c’est plusieurs dizaines. Ce serait bien de savoir ça ? Merci
Personnellement, je ne jette quasiment jamais de croûtons de pain. Ils servent pour le pain grillé du petit dej’. Pas de produits alimentaires périmés, ça sert à quoi les réfrigérateurs ? A moins qu’il y ait beaucoup d’illettrés qui ne savent pas lire les dates de péremption, … et puis dépasser de quelques jours (voire plus) ce n’est pas un drame. Pour les restes de plats trop copieux, une fois de temps en temps un « repas de restes » ! Résultat : mes déchets compostables font bien moins que la quart de la poubelle grise. La cata c’est le jour du choux-fleur : les fanes font la moitié du poids ou presque, mais ce sont elles qui le protègent de la flétrissure et permettent de le stocker facilement en été.