Mise en scène de Patrice Chéreau, texte de Jon Fosse, avec Tom Brooke et Jack Laskey.
Après le spectacle : « We were Horses » la semaine dernière, c’est à la pièce « I am the wind » d’être chroniquée.
N’étant pas une grande amatrice de théâtre (encore moins contemporain), c’est avec une vraie appréhension que je me suis rendue à Fourvière Mercredi dernier. J’avais essayé de me rassurer en lisant quelques articles déjà parus sur la pièce. Des comédiens talentueux, une très belle scénographie… Juste de quoi me donner gentiment envie. C’était sans compter le moment où j’ai découvert que la pièce serait entièrement en anglais sous-titré.
Bon…
Pas facile de parler de quelque chose que l’on connaît mal. Mon attention se fixe donc naturellement sur des éléments qui me parlent : Un décor épuré mais techniquement bluffant, une scénographie fluide, mon fessier qui souffre sur les marches en pierre du théâtre antique, le jeux des acteurs d’une grande précision, l’éclipse de lune en fond de tableau…
Et voilà… Je décroche par trois reprises. Je me tortille sur mon mini-coussin plat (que je n’aurai même pas l’exaltation d’envoyer planer pendant les applaudissements), ma bouteille d’eau part valser sur ma voisine du dessous, la lune devient rouge…
Malgré tout, mon absence d’implication et le texte en anglais ne nuit pas à ma compréhension de la pièce. Grâce à un procédé de phrases répétées régulièrement, ponctuées de longs silences, je n’ai quasiment pas eu besoin de lever le nez vers les sous-titrages. (I did it !… You did it ?… Yes ! I did It…)
Finalement, difficile pour moi de savoir si j’ai aimé, je n’ai pas réussi à me plonger dans l’histoire et à ressentir quelque chose de fort. Je n’ai été ni troublée, ni transportée… J’ai adoré la scénographie et le langage corporel des comédiens, mais j’ai trouvé l’ensemble lisse et techniquement trop parfait.
La semaine prochaine, Quyrool nous fera un live blogging en direct du concert d’Agnes Obel (le veinard).
Vous faites quoi dimanche 10 juillet ?
Non parce qu’il y a quand même du très lourd à Fourvière : on ne serait que trop vous conseiller Rain Dogs revisited, une création inédite d’après l’album culte de Tom Waits, au Grand Théâtre à 21h avec des chouettes artistes comme Arthur H ou encore Camille O Sullivan.
2 commentaires
Tiens on y étais le même jour ?!
Moi j’ai beaucoup aimé. Peut-être que la pièce est un peu « légère » malgré son thème (seulement 1h10) avec finalement peu de texte (et à cause des redites dont tu parles), mais l’histoire m’a vraiment parlée. L’un, cet homme dépressif, qui ne supporte pas les bruits des autres gens, mais en même temps ne veut pas être seul, ce marin attiré inexorablement par l’eau, alors qu’il sait que c’est ce qui le perdra (le sauvera ?). L’autre, cet ami qui veut le raisonner et essaie de lui redonner gout à la vie. Je trouve que l’auteur a vraiment su retraduire cet ambiance grave notamment à la maitrise de ces deux acteurs.
Côté anglais, je n’ai pas de problème mais je pense effectivement que tout était compréhensible sans avoir trop à lever la tête.
Merci pour ta participation Anthony. C’est une bonne chose que ton avis soit très positif. D’ailleurs, le public avait l’air conquis en sortant.
Concernant la pièce, j’y ai vue la métaphore d’une seule et même personne sur ce bateau. Une partie de lui se perd, l’autre s’accroche, puis se sent abandonné et seul.
La vie quoi 🙂