Levez le doigt ceux qui parmi vous sont capables de situer l’Arménie sur une carte ? …
C’est bien ce que je pensais, on part tous de loin. Attention cette fois je vous garantis une destination hors des sentiers déjà bien battus, une destination surprenante et instructive, d’un pays à peine plus grand que la Belgique. Garanti sans perche à selfies, avec moins de mojitos que d’habitude mais avec un volcan enneigé, des monastères ancestraux, les décors du Caucase et surtout l’immense satisfaction d’avoir beaucoup, beaucoup progressé en géopolitique.
Allez, en route, je t’en dis plus sur le beau pays de Charles Aznavourian, Kim Kardashian, Alain Manoukian (le “ian” à la fin veut dire “fils de”, en perse)…
Go to Erevan, capitale de l’Arménie !
Une destination pas banale
Au départ de l’aventure, Erevan n’était pas une capitale que j’avais inscrite dans ma wishlist, ce voyage s’est un peu organisé au dernier moment, nous partons donc sans trop de repères ni d’images dans la tête. Tout ce que je sais c’est que la ligne Lyon-Erevan est ouverte depuis le 19 avril avec 2 vols par semaine, et ça nous donne une raison suffisante pour stimuler notre envie d’aller découvrir un pays dont je sais si peu de choses.
4h10 de vol plus tard, l’atterrissage permet déjà d’entrevoir le célèbre mont Ararat, le nez dans les nuages, il est 2h plus tard qu’en France.
Jour 1
Résumé de la journée
Matin : découverte du centre culturel de la ville
Midi : déjeuner dans un centre d’accueil pour orphelins
Après-midi : musée des manuscrits Matenadaran
Soir : Pizzeria Arménienne
9h00
On commence par se promener tranquillement dans les rues, afin de prendre un peu conscience des proportions de cette capitale; 6 millions d’habitants vivent en Arménie, dont la moitié à Erevan.
La première étape nous amène devant le théâtre Moscou qui est aujourd’hui transformé en cinéma. Il se situe sur la place Charles Aznavour(ian), où se trouvait une église jusqu’en 1930 avant d’être rasée en pleine période communiste.
point histoire : sous le régime communiste tout ce qui avait attrait à la religion à été lourdement malmené, la croyance pouvant constituer une menace pour les idéaux du régime.
Notre promenade se poursuit à travers les rues aux murs de tuff, la pierre volcanique locale, qui donne à la ville une ambiance rosée toute particulière.
Nous arrivons sur la place de la république qui est le cœur vivant de la ville. Grandiose et accueillante, elle est entourée de plusieurs monuments emblématiques comme le musée d’histoire, la galerie nationale, ou le palais du gouvernement. Au milieu, les 2750 fontaines (on n’a pas vraiment compté) dansent autour d’un joli bassin central. Si vous avez le temps et que vous aimez les musées, la Place de la République mérite bien qu’on s’y attarde une bonne journée.
Des musiciens jouent dès la tombée de la nuit, et nous décidons de revenir le soir, lorsque les jets d’eau s’animent et s’illuminent.
Quelques pas plus loin, nous découvrons un parc un peu particulier aux allure de musée à ciel ouvert, ponctué entre autre de sculptures de Botero ou de Flanagan. Nous sommes sur la place Tamanyan. Une ambiance poétique s’en dégage. Nous nous approchons d’un monument qui ressemble sournoisement à un temple maya ornementé de sculptures d’influence soviétique…
C’est le monument des cascades.
Ce monumental escalier encastré dans la colline, accueille en réalité le Centre d’Art Contemporain.
Un lieu dont la construction avait été abandonnée sous l’époque stalinienne, et de riches mécènes se sont engagés dans l’achèvement des travaux pour transformer ce lieu en centre d’art. Vous pouvez entrer librement par la gauche, (même sans visiter le musée) pour prendre l’escalator qui mène sur les terrasses, sinon par les escaliers extérieurs ça marche aussi mais c’est plus fatiguant ;-). La dernière terrasse est incontestablement le meilleur spot pour observer le mont Ararat.
En haut à gauche la maison de Charles Aznavourian, qui semble avoir un statut proche du demi-dieu dans le cœur des arméniens.
11h00
On continue notre balade pour rejoindre le musée des manuscrits Matenadaran.
Ce musée porte le nom du créateur de l’alphabet arménien, un alphabet de 39 caractères. 22000 manuscrits sont ici réunis, datant du 5e siècle jusqu’au 20e, c’est une des plus grandes collections du monde.
On y découvre des enluminures, des reliures surprenantes. Un vrai plongeon dans l’histoire.
Soyons sincères, les fans de l’ancien testament seront enchantés, les autres …
Infos : Ouvert tous les jours de 10h à 17h, 1000 drams l’entrée.
14h00
Il fait faim non ?
Nous découvrons un bel endroit en tous points, qui au delà de la partie restaurant est aussi un centre d’accueil pour orphelins. Il les accompagne et les aide à trouver ou a développer l’un de leurs talent à travers des ateliers artistiques. Ce lieu est baigné d’une tendre énergie et décoré avec les poteries, peintures, tissages des enfants. Le centre est financé par la restauration, et les dons et le soutien indéfectible des diasporas arméniennes.
Les plats sont tous servis en même temps à table. Salades de crudités type mezzes, et de la charcuterie locale, ici la barsturma, viande de bœuf séchée.
Quelques centaines de mètres plus loin nous entrons dans l’enceinte de l’Echmiadzin Cathedral. Le parc est calme et verdoyant, c’est un peu un lieu de pèlerinage national, à la hauteur d’un Vatican arménien. Le calicot (l’équivalent du pape donc) habite également ici.
Nous testerons ce soir la pizza Arménienne chez Mer Taghe.
Sur une des artères qui mène à la place de la république une terrasse nous attire. La discussion engagée avec le patron de la pizzeria ne nous laissera pas sur notre faim, il parle à peine anglais, mais le langage des signes et la bonne humeur suffisent. A côté du four, nous découvrons amusées l’ascenseur à pizza, et comme on a pas du réussir à se faire comprendre il nous prend carrément par la main pour nous faire visiter les cuisines au sous sol !
>> Plus d’info dans notre rubrique Bonnes adresses
Bilan de la première journée :
Une immersion dans l’histoire du pays, où chaque visite nous amène à mieux comprendre le passé chaotique du pays et pourquoi l’Arménie n’est autonome que depuis 100 ans. Même si d’habitude nos aptitudes sur-développées à faire la fête conditionnent lourdement nos voyages, c’est fois ci l’intérêt historique prend le dessus. Chaque monument donne envie de comprendre…
Jour 2
Matin : photographier l’Ararat, promenade au bord du lac Sevan
Midi : Visite du village de Dilijan
Après-midi : Tyrolienne de l’extrême et visite en camion brinquebalant
7h00
Objectif du jour : voir L’Ararat sous son plus beau profil.
Ce volcan au sommet enneigé, majestueux et imposant surplombe la ville. Un peu déçus de ne pas avoir pu profiter de la splendeur du volcan hier lorsque nous étions sur l’esplanade du centre d’art, nous décidons d’y retourner, de bonne heure cette fois ! Nous voilà parties pour gravir la montagne Inca, heu non… les marches du musée Cafesjian.
Arrivées en haut la surprise est grandiose, nous étions parties un peu sceptique… nous avons été émerveillées par la beauté de ce volcan qui semble protéger la ville.
D
10h00
A une heure de route de la capitale dans la région Gegharkunik, nous découvrons le Lac Sevan, deuxième plus grand lac de montagne du monde à 1900 m d’altitude, après Titicaca. Ce lac d’eau douce aussi appelé la perle de l’Arménie, riche en poissons semble-t-il mais un peu moins en aménagements aux abords. La vraie beauté du lieu s’apprécie du haut de la colline, 240 marches plus loin, au pied d’un monastère du 9eme siècle qui surplombe le lac, avec une vue à 360° sur les belles montagnes environnantes.
Nous n’avons pas pris le temps de découvrir les plages aux alentours, mais on a entendu dire qu’il existe des plages privées pour chiller tranquille.
14h
On reprends la route en direction de la ville Dilijan. Nous feront une petite halte dans un village épargné par l’architecture soviétique.
15h00
Yell extreme Park and Apaga Resort : C’est LE coup du cœur du séjour…
Cet endroit complètement inattendu va redynamiser allègrement notre parcours de pèlerins des dernières 48h.
Le Yell extrême park est un lieu un peu décalé, plus tourné sur le divertissement que sur le passé douloureux du pays. C’est un peu l’endroit idéal pour se poser deux jours et profiter autant de la verdoyante montagne que des structures… L’idée ici est clairement de s’amuser : on prêts pour ça.
Au choix et en vrac vous pourrez : partir faire des balades à cheval, de l’escalade, du paint-ball, de la randonnée, de la tyrolienne.
Le parcours Tyrolienne est juste surprenant, il y en a 8 qui se succèdent de 300 a 750 m de long avec une vue terrible sur la montagne, et le vide. On avance par des petits sentiers d’une tyrolienne à l’autre, et c’est simplement excellent.
Et l’activité délirante du lieu, on en parle ? Ne cherchez pas la même chose en France, on a pas.
On s’installe dans un gros camion de chantier où une douzaine de sièges ont remplacé les gravas. Des grosses roues bien boueuses et une structure renforcée au dessus, ça n’annonce pas dans la finesse, je vous le dis.
Installés dans la benne, ceintures bouclées, nous voilà partis pour 1h à gravir la montagne à tout allure, avec des secousses a te décrocher les bras du corps. Aucun rocher ne nous arrêtera dans l’ascension, et le panorama est magnifique. Comme mes doigts étaient fusionnés avec le siège avant pour me cramponner vous n’aurez donc pas de photo du parcours, il faut y aller.
je déconseille à ceux qui craignent les sensations fortes, les autres vont se régaler.
Au delà des activités sportives, nous sommes tombés sous le charme du cadre, un bel endroit montagneux et calme.
Jour 3
Résumé de la journée
Matin : visite du monastère de Geghard et Temple de Garni
Midi : déjeuner
Après-midi : viande séchée et chou mariné
10h00
L’Arménie possède 8 sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco, et le monastère de Geghard en fait partie. La route qui y mène est dégagée et offre un panorama verdoyant sur la plaine fertile de l’Ararat.
12h00
Le temple de Garni est le dernier temple païen d’Arménie.
Il s’agit d’un temple de l’époque hellénistique, datant de -300 avant JC, le dernier temple païen du pays. Celui ci aurait dû être détruit au moment de la christianisation du pays, mais est finalement devenu la résidence secondaire des rois. Le temple à été détruit par les séismes mais reconstruit avec ses propres pierres pour être aujourd’hui classé par la patrimoine de l’Unesco.
En contrebas du temple, se trouve un canyon et un chemin de rando pour s’user les jambes et accéder à la montagne.
14h00
Festival des Dolmas
C’est un peu le wild pour y accéder, ambiance foire au saucisson… Toutes les familles se pressent, car il s’agit d’élire le meilleur stand de dolma et chacun essaie de se démarquer par une petite originalité dans sa farce… On pourrait comparer ça à notre Lyon Street Food Festival, mais en version camping, et avec que des dolmas donc.
Mais qu’est ce qu’un Dolma ?
Cette spécialité locale est un mélange de viande hachée, et/ou de légumes assaisonnée, le tout enroulé dans une feuille de vigne ou de une feuille de chou bien marinée.
18h00
Visite (et repas) de la fondation Megerian, usine de fabrication de tapis, témoin d’un savoir faire local reconnu à l’international.
A côté du restaurant, nous découvrons l’atelier de pain lavache. A observer la fabrication, ça semble relativement compliqué. Il faut étaler son pâton façon pizza puis l’installer sur une sorte de coussin, pour ensuite le jeter énergiquement contre la cheminée en pierre sans que la pâte ne tombe dans les braises, bien sûr !
Ce pain, quand il est frais, fait de parfaites galettes moelleuses pour les sandwichs.
C’est fini !
Fin des 3 jours de découvertes, nous savons maintenant situer l’Arménie sur la carte mais aussi tous les pays qui l’entourent.
Notre périple est resté dans un périmètre assez proche de la capitale; sur le vol retour, de gentils voyageurs nous ont fait part de leur expériences, et ils avaient vraiment apprécié l’aspect rando et authenticité pour le sud du pays… à vous de voir ce que vous imaginez pour votre prochain voyage.
Comment y aller ?
En avion, c’est Armenia Aircompany qui dessert Erevan à raison de 2 vols par semaine.
Informations et réservations pour votre vol direct à destination d’Erevan.
Nos Bons plans
Payez moins cher votre parking à l’aéroport
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Limité aux 200 premières utilisations, utilisable 1 fois par client.
Informations et réservations sur www.store.lyonaeroports.com
1 commentaire
C’est marrant, ce we ils ont diffusé un inédit de “J’irais dormir chez vous”… en Arménie !
https://www.france.tv/france-5/j-irai-dormir-chez-vous/saison-9/546223-armenie.html
Même Antoine de Maximy vous suit !