Pour être honnête, je ne connais pas grand-chose au monde numérique, encore moins à l’art numérique. Je suis par contre très intéressée par l’outil en lui-même et à son impact sociétal. Et c’est un peu ce qui est au cœur de ce projet : créer du lien autour d’une passion commune.
Le Hangar Computer Club (HCC) a pour ambition de mettre en relation des acteurs du monde numérique, en faisant de ce lieu un espace de travail libre et porteur de projets artistiques.
C’est donc dans cet espace, caché entre deux pâtés de maisons dans le quartier des Buers à Villeurbanne que se déroule l’inauguration. J’ai même cru m’être perdue quand mon GPS m’a indiqué être arrivée à destination. Je m’enfonce au fond d’une allée et je découvre alors ce bâtiment pour le moins atypique. Effectivement, ce qui n’était initialement qu’un hangar d’entrepôt, est resté dans son jus : ciment au sol et toiture manquant cruellement d’isolation – tout comme les murs d’ailleurs.
J’arrive pile pour le discours et parmi ceux qui prennent la parole, Daniel Zuluaga, l’un des cocréateurs du projet. Il explique qu’après avoir fondé la compagnie artistique Chicane Nocturne avec Jéronimo Roe, il a constaté un manque d’espaces dans la métropole de Lyon dédiés au foisonnement d’idées et à la recherche autour du numérique. Qu’à cela ne tienne : ils ont décidé de créer le leur.
Discours terminé, on peut alors s’avancer vers les différentes installations présentes pour l’occasion.
Celle qui attire tout de suite mon regard est constituée de néons du bien nommé, collectif NEON. Le principe : chanter, crier, bref, faire du bruit auprès d’un micro. Le son ainsi produit est renvoyé vers un ordi, qui va à son tour renvoyer un signal aux néons qui vont s’illuminer de mille feux selon les ondes sonores.
Je m’arrête de faire joujou avec le micro, intriguée devant un livre signé par le studio de création u2p050. Que fait un livre dans une expo numérique ? Le papier n’est-il pas censé y être has-been ?
Intitulé Moebia, ce roman graphique est en fait expérimental : le point de départ est une simple histoire écrite par Michel Neval mais dont les visuels ont été entièrement réalisés à partir d’une intelligence artificielle grâce à la technique du « text to pic » : on rentre une phrase dans la machine, et l’algorithme la traduit en image. Ici pour présenter le livre, Zoé m’a fait tester une intelligence artificielle un peu similaire et voilà ce que m’a sorti l’IA au bout de deux minutes en inscrivant le mot « paix ».
Stylé non ? En tout cas, j’adore l’harmonie des couleurs qui en sont sorties, moi qui suis nullissime en dessin.
Le champ des possibles
Ce Hangar Computer Club ouvre un véritable champ des possibles. Quelques ateliers seront proposés dans les jours à venir, mais ce n’est rien par rapport au potentiel du lieu. Pensé pour être totalement modulable, ce hangar est voué à grandir au gré des projets qui y naîtront.
Mais pour le moment, il manque de fonds (et non de fond), notamment pour ce qui est de l’isolation du bâtiment, comme je le disais plus haut, mais aussi pour l’achat de matos.
Le budget participatif de Villeurbanne
Car l’argent est le nerf de la guerre. Le HCC figure parmi 54 autres projets sur la liste du budget participatif de la ville de Villeurbanne qui leur permettrait d’empocher la somme de 170 000 €.
Les Villeurbannais sont en effet invités à venir départager les 55 finalistes des projets participatifs via la plateforme « participez.villeurbanne.fr » jusqu’au 24 novembre 2022, alors n’hésitez pas à faire un tour sur la plateforme si vous habitez Villeurbanne.
Le Hangar Computer Club
?82 Rue de Château Gaillard, 69100 Villeurbanne
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