L’automne arrive, et avec lui ses journées pluvieuses… Alors oui, ça veut dire moins de terrasses, mais ça veut aussi dire plus d’expos, non ?
Je ne sais pas vous, mais de mon côté j’ai déjà ma petite To Do à ne pas manquer à Lyon pour cette fin d’année. Et la première exposition sur la liste était celle du CHRD (Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation). En général je suis plutôt art contemporain, galeries de peintures et compagnie, un peu à la recherche de créativité et d’exotisme quoi, mais là, cette exposition a piqué ma curiosité !
Cette exposition temporaire, qui se tient jusqu’en mars 2021, s’intitule « Une étrange défaite ? », titre repris (à un caractère près) de l’ouvrage du célèbre Marc Bloch qui, en tant qu’historien et témoin de la Seconde Guerre mondiale, avait fait de cette dernière son sujet d’écriture. Elle questionne la défaite de la France en 1940. Le parti pris est ici d’exposer une période courte, de mai à juin 1940… Fort intéressant, courageux je dirais même, d’aller aussi loin dans le microscope… Bingo-banko j’ai pris mon vélOoooo (à lire avec l’accent de Bourvil… vous comprendrez plus tard dans l’article) et j’ai filé dans le 7e à toute berzingue.
Une drôle de guerre
Vélo garé, hop, je rentre dans le musée !
Il faut dire que je suis bien accueillie, par … un side-car qui fait immédiatement surgir en nous le souvenir de notre De Funès et Bourville national dans la trilogie de la 7e compagnie ! Wow ! (A noter : Le side-car n’est pas tout seul, il est accompagné par une affiche, mais je ne vous en dis pas plus. Vous le savez bien, je n’aime pas spoiler les expos.)
Une ambiance en ligne avec l’époque
Allez, je descends les marches pour atteindre le sous-sol du musée et rentrer dans le vif du sujet. Je ne vous le cache pas, le thème de cette défaite paraît “compliqué”. Moi-même je me suis demandée si je n’aurais pas dû réviser mes cours d’histoire du lycée… Et puis finalement, je suis à nouveau tombée sur une référence à la 7e compagnie, un clin d’œil plutôt sympa qui m’a poussée à continuer.
Bon, ce n’est plus un secret pour personne, je suis très visuelle, j’aime les BD, les ambiances tamisées et les voûtes de pierres. Bingo-banko, on m’a tout servi sur un plateau.
Dans un premier temps, je découvre qu’en fil rouge de l’exposition il y a des cases de la fameuse BD La Déconfiture de Pascal Rabaté. Top !
Ensuite, je découvre les différentes salles voutées avec différents décors. Une sorte de tunnel introductif pour me remettre dans le contexte de l’époque. Sauvée ! (Refermez vos bouquins, vous aurez toutes les infos pour appréhender l’exposition avec les dates clés et tutti quanti.)
3 points de vue pour aborder la défaite
Après cette introduction, j’arrive dans la salle de l’exposition. A nouveau, petite crainte sur la complexité du sujet mais que nenni ! Un vrai jeu d’enfant. Mon côté visuel à tout de suite apprécié le fait de pouvoir s’y retrouver d’un coup d’un seul. Comment ? Grâce aux 3 panneaux introductifs à l’entrée de l’exposition. De 3 couleurs différentes, chacune représente un point de vue, une piste d’exploration de cette fameuse défaite.
La couleur jaune moutarde pour le point de vue militaire. Le bleu pour celui de la politique et le rouge pour celui des civils.
Ce que j’adore dans cette exposition, c’est que selon son envie, ses affinités, chacun peut choisir de suivre une piste de réflexion ou plusieurs. L’entremêlement de différents points de vue est la force de cette démonstration. Je ne préfère pas donner de détails historiques ni même donner de préférences de points de vue car selon moi, la meilleure manière d’apprécier une expo est d’aller la découvrir 😉
(En plus, je dois l’avouer, j’ai eu un gros coup de coeur pour ce magnifique micro de l’époque… un beau bébé de quelques kilos qui ferait pâlir mon micro de podcasteuse des temps modernes.)
En bref
Je vous la recommande fortement car, tout comme les précédentes au CHRD, elle est remarquablement scénographiée. La diversité des supports la rend indéniablement riche mais pas moins compréhensible, grâce à l’éclairage de qualité sur les légendes et les tables très épurées. Le mélange d’objets de collections, de reconstitutions, de cartes postales, vidéos, extraits audio et BD traduit une volonté de rendre l’exposition pédagogique mais aussi, dans un sens plus confidentiel, une volonté de montrer la diversité des récits et représentations nés de cette invraisemblable défaite de 40.
Bravo au CHRD et Go go go pour aller visiter l’expo !
On vous met la vidéo de présentation ci-dessous, qui devrait achever de vous convaincre !
Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation
? Espace Berthelot, 14 avenue Berthelot, Lyon 7
? Métro : Jean Macé / Tram : Centre Berthelot
⏰ Ouvert du mercredi au dimanche de 10h00 à 18h00, du 23 septembre 2020 au 21 mars 2021
? Entrée : 8€ plein tarif / 6€ tarif réduit
? Aller voir le site du CHRD