Cette semaine, sur Lyon CityCrunch, les lecteurs prennent les commandes et publient des articles. Aujourd’hui, Cyril vous fait découvrir avec ses yeux de fans le festival Hallucination Collective.
Je vais tenter dans cette article de vous expliquer pourquoi et comment je suis devenu fan du festival de cinéma Hallucination Collective. En ce qui me concerne je ne suis pas un passionné acharné de cinéma, j’ai vu et aimé certains classiques mais aussi des superproductions Hollywoodiennes pas trop niaises, je n’ai même pas de carte illimité. Si j’ai aimé ce festival c’est parce qu’il m’a donné l’occasion d’avoir une autre vision du cinéma.
A l’origine il y a une rencontre, à l’époque du Bac je croise la route d’un certain Cyril Despontin, passionné de cinéma, qui me propose de voir une sélection de 2 films et court métrages le temps d’une soirée. Projeté avec les moyens du bord à l’étage du Nebuchadnezzar (dans le vieux Lyon), il y avait un concert de métal au sous-sol, 10 personnes tentaient de visionner le film sur des chaises en bois, mais pour moi l’alchimie a fonctionné. Quelques années plus tard, les réseaux sociaux aidant il me recontacte et me dit que son association (ZoneBis) a pris un peu d’ampleur et qu’ils organisent leur premier festival au Comoedia ré-ouvert un an plus tôt. A l’époque le festival s’appelait l’Etrange Festival Lyon et Je ne suis allé qu’à une soirée pour, entre autre, (re)voir le cultisime Braindead sur grand écran et je me suis alors juré de revenir l’année d’après me faire l’intégrale. Et ce fut le cas pour les cinq éditions suivantes.
Pourquoi c’est bien
Ce n’est pas un festival prétentieux, la sélection est faite par une équipe de bénévoles passionnés qui ne choisit pas ses films et leurs invités par hasard. Au premier abord on pourrait penser que c’est un n-ieme festival de cinéma gore qui cherche à flatter nos instincts les plus primaires et décérébrés, et oui il y du gore et du décérébré !!!! Mais il y a surtout bien plus que cela, il y a pendant les six jours du festival une programmation plus large que pendant un mois de films sur Arte ou 10 ans de TF1 !!!
Pour certains films, ce festival est souvent une occasion unique de les voir en grand écran car non distribués, pour d’autres leur visionnage est un parcours du combattant car seulement édité en VHS ou sur les bonus d’un DVD sortie dans l’anonymat 15 ans auparavant aux USA. Mais ce festival c’est aussi un voyage dans le temps et l’espace qui vous fera passer par toutes les émotions accessible à l’humain. Je n’oublierais jamais la tension et le silence de la salle à la fin de la projection du film « Enter The Void », les rires tonitruant durant « For Y’ur Height Only » ou l’ambiance pesante de « Schraam ». J’ai vu la quasi-totalité des films proposés et même si je n’ai pas aimé tous les films, il n’y en a pas un seul que j’ai regretté avoir vu.
Et puis un festival amateur c’est aussi les petits à côtés, le micro qui ne fonctionne pas, les lumières qui elles, ne veulent pas s’éteindre, les pellicules qui cassent, brulent, sautent, deviennent flou, bref un festival à l’image de ses films, imparfait mais attachant.
Comment débuter avec le festival
Je peux comprendre que tout le monde ne veuille pas voir l’intégralité du festival (ne serait-ce que pour une question de budget) mais le comoedia propose des cartes de 5 séances à tarif réduit pour les films du festival ce qui est un moyen très pratique de découvrir le festival seul ou à plusieurs.
- Vous pouvez voir une thématique, comme la thématique « New York, Jungle Urbaine » de cette année, composé de 4 films (et inviter un pote à une séance).
- Vous pouvez aussi venir à deux à la soirée du vendredi soir composée de 2 films (Street Trash et Frankenhooker). Toujours plus légères, drôles et garnies de bonus. Et offrir la dernière place à un étudiant fauché.
- Dans le même style vous pouvez voir le film d’ouverture et de clôture, plus « grand publique » mais souvent en ultra-avant-première.
- Et si vous vous sentez l’âme d’un aventurier choisir 5 films au hasard au nom de la découverte et de la culture générale.
N’ayant vu aucun films de la prochaine édition, je me garderais bien de tout conseil avisé, mais je peux me risquer à un petit palmarès qui a attiré mon attention.
Shield of Straw de Takashi Miike, un thriller d’action par le spécialiste japonais du genre, on peut supposer qu’on en aura pour notre argent.
R100 de Hitoshi Matsumoto, J’ai découvert ce réalisateur japonais grâce au festival et l’univers qu’il s’attache à composer dans ses films me pousse à le conseiller les yeux fermés, drôle, émouvant, absurde, surprenant. Incontournable.
The Double de Richard Ayoade, l’ambiance semble étrange et travaillé, le sujet assez impalpable, l’adaptation moderne d’un auteur classique Russe ne peut qu’éveiller en moi une soif de découverte.
Au Nom du Fils de Vincent Lannoo, La bande annonce laisse à penser que le sujet est grave mais le traitement violent et subversif. Et puis avec Philippe Nahon au casting…
Goal of The Dead, Je ne suis pas fan de foot mais la bande annonce m’a fait marrer et ça a juste l’air terriblement gore. De plus, un film annoncé comme le Shaun of the Dead français, moi ça me parle.
Voilà, vous avez vu, 5 films, pile une carte. Je n’ai sélectionné que des films récents mais la carte Blanche à Pascal Laugier (trois films sélectionné par le réalisateur) me tente terriblement ayant adoré celle de Nicolas Boukhrief l’année dernière.
C’est quand ?
Le festival en lui-même début le mercredi 16 avril à 19h30 avec la projection de « Young Detective Dee : Rise of the Sea Dragon » et se terminent le Lundi 21 avril (férié) avec « Goal of The Dead ».
Mais je vous laisse voir le calendrier pour les évènements en marge du festival.
C’est ou ?
A ce niveau de l’article vous devriez avoir compris que tous les films sont projetés au cinéma Comoedia 13 avenue Berthelot, 69007 Lyon. En ce qui concerne les activités annexes, presque toutes se déroulent à proximité dans le 7eme.
Plus d’infos.
Ca coute combien ?
La séance simple, sans réduction est à 8€60, mais le plus intéressant dans le cadre du festival reste la carte 5 entrées à 26€, c’est à peu près le prix d’un bouchon lyonnais mais pour au moins 7h50 de bonheur.
En partant la dessus, le festival complet c’est à peu près 140€, là on est plutôt sur un bon resto étoilé et je ne vous cache pas que vous serez lessivé en sortant, mais vous aurez aussi ingurgité 26 films bien gras directement dans les rétines et même certains en circuit court. Maintenant libre à vous de faire en fonction de votre budget, du temps et de la météo.
Les « A côtés » du festival
Je n’ai parlé que des longs métrages mais il y a aussi les courts et depuis quelques années le festival accueil d’autres activités annexes comme des tables rondes, des documentaires (cette année consacré à Hubert Selby, Jr auteur du livre « Requiem for a Dream » adapté au cinéma par Darren Aronofsky), une Game Dev Party (des équipes de geek conçoivent des jeux vidéo pendant 48h en consommant beaucoup de café et certainement sans se doucher, on est dans la capitale française du jeu vidéo ou pas ?), des dédicaces de livres, des invités passionnants et des gens cool.
J’espère vous avoir communiqué un peu de ma passion pour le festival et avoir la chance de vous croiser lors d’une séance cette année.
2 commentaires
Ca fait envie, merci !
Chouette présentation, merci, je vais essayer d’aller voir un ou deux films pour commencer