J’étais donc condamnée aux premiers rangs et aux lunettes à grosses montures vertes écailles de tortue. Y’a quand même des départs plus lents que d’autres dans la vie.
J’avais en horreur ces deux vitraux, salis d’empreintes de doigts gras d’enfant, qui reposaient sur mon nez ; nez que je pensais alors proéminent.
Un beau jour j’ai eu 16 ans, j’ai découvert les verres de contact et Weight Watchers. Et ma vie sentimentale en a été bouleversée.
Mais le sujet n’est pas là, le sujet c’est que je ne vois plus rien. À nouveau. Et la bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui, 30 ans après, porter des lunettes de vue, c’est devenu cool.
L’atelier de lunetterie underground
C’est presque par hasard (je passe devant sa boutique tous les jours) que je prends RDV avec Léo, opticien artisan lunetier et seul maître à bord de ce petit atelier-boutique à l’aspect de salon de tatouage vintage.
Son truc : des lunettes anciennes chinées, prêtes à se faire recycler et à commencer une nouvelle vie.
D’entrée, je me sens super bien dans sa jolie boutique, composée de mobiliers rétros, d’objets insolites et de street art. J’ai l’atelier et Léo à moi seule et on passera plus d’une heure à discuter, essayer, farfouiller dans les bacs et avancer étape par étape pour choisir mes lunettes idéales.
Des montures vintages anticonformistes et recyclées
Je suis catégorique : je ne veux pas de lunettes invisibles, fines ou aux montures dorées. Je suis prête à prendre ma revanche sur mon enfance et à assumer une paire de lunette qui se remarque.
En référence stylistique, je balance du “Nana Mouskouri”, et c’est parti pour le grand déballage de montures toutes plus folles et originales les unes que les autres. 35 essayages plus tard, on affine encore pour ne garder que 3 paires. Elles passeront en finale devant le jugement impitoyable de mes copines du bureau.
La paire parfaite
Le travail s’arrête là pour moi (à part contacter ma mutuelle qui me confirmera que tout est pris en charge et entièrement remboursé). En revanche, Léo passera plusieurs heures sur ma nouvelle monture, pour y intégrer les verres évidemment, mais également pour polisher les dorures, gommer les imperfections et ajuster l’ensemble. Deux semaines plus tard, mes petites beautés sont prêtes à venir prendre place sur mon nez.
Conclusion
Ok, j’ai dit adieu à la “deuxième paire gratuite”. Mais pour le même prix que chez une chaîne d’opticiens, j’ai une monture unique, originale et qui me plait beaucoup.
Et en plus d’être de très bonne qualité (avant les années 90, les techniques et matériaux étaient plus soignés et plus solides), la démarche est écologique.
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