Puisque l’on vous a déjà parlé de Faro ici, on s’est dit qu’un tour plus large de la région, thématisé sur l’art et la culture qui plus est, pourrait faire un bon sujet.
C’est donc par un week end de Février plus que printanier, petit sac de voyage léger sur l’épaule, que je m’envole pour l’Algarve, le Sud du Portugal. J’arrive tard, je saute dans mon taxi pour le somptueux hôtel dont je vous parlerai par ici :
Jour 1 : Entre île et villes
Loulé et son marché
Je ne savais pas que l’Algarve avait subi une influence Mauresque très soutenue. D’ailleurs pour votre petite culture personnelle, on retrouve encore beaucoup de mots commençant par “Al” dans le vocabulaire portugais, ce qui signifie “le” en arabe.
Bien sûr l’Architecture s’en ressent également, comme on peut le voir avec le magnifique bâtiment qui abrite le marché couvert de Loulé.
Ce marché possède une allée entière dédiée aux plaisirs iodés, tous les produits imaginables issus de la mer sont forcément sur un de ces étals.
Aujourd’hui, c’est samedi et tous les paysans des alentours viennent proposer leurs produits naturels autour du marché couvert.
Ici l’artisanat fait foi, comme je le découvrirai plus tard. On peut donc ramener un petit azulejos, un chapeau en liège, un panier tressé bref il y a l’embarras du choix.
Si vous préférez les souvenirs qui se consomment (on vous comprend bien), pléthore de charcuterie ou fromage ainsi que d’excellentes huiles d’olives et vins (à se damner !!) sauront séduire votre porte monnaie.
Après une petite balade fort sympathique dans les rues de Loulé, je me rends compte à quel point son artisanat donc, est très développé. On y travaille de nombreux matériaux, le cuivre (avec lequel on obtient le fameux plat “cataplana” pour y mijoter la recette du même nom), le liège, ou encore la poterie et la vannerie.
D’autre part, avec l’émergence du courant “retour à l’essentiel” et “quête de sens” notamment dans son travail, bon nombre de jeunes et moins jeunes viennent se former / reconvertir à Loulé, pour perpétuer le savoir-faire manuel local.
Bon, c’est pas le tout, mais après avoir taillé le bout de gras avec plusieurs artisans, forcément, il fait faim 😉 !
Ilha Deserta
Direction Faro pour prendre un speed boat qui, paraîtrait-il, nous conduirait droit sur une île déserte. Les yeux dans les bleus avec les crustacés, cela m’enchante !
Cinq grosses minutes de speedboat plus tard, je débarque sur Ilha deserta où trône seulement un restaurant panoramique … Tu penses ^^ , avec une vue imprenable au loin sur l’océan. Complètement séduite par le spot, je peux en dire autant de la cuisine de “l’Estaminé”, c’est son nom, au sein duquel je fais de belles découvertes culinaires d’Algarve.
Des maquereaux, des sardines, des olives, des crevettes panées, autant de bonnes choses qui baignent dans l’huile !! La salicorne est un assaisonnement très commun accompagnant les produits de la mer, elle pousse d’ailleurs sur l’île.
En dessert je tente un gâteau éponge recouvert d’une crème amande et cannelle (inspiration Maure jusque dans l’assiette), ma foi, succulent ! Non sans un expresso obligatoire, eh oui les portugais font également d’excellents cafés !
Le ventre bien tendu, je pars explorer l’île qui regorge de secrets marins : sa végétation, sa variété infinie de coquillages qui jonchent la plage… On en apprend beaucoup pour une île “où il n’y a rien”.
Les vagues houleuses viennent s’éclater sur la plage. J’aime le caractère bouillant de l’océan, et cette vaste étendue de sable qui l’embrasse me rappelle Lacanau.
En cours de balade on tombe sur une sculpture douteuse qui indique le point le plus septentrional du portugal, here we are !
Après 3km de promenade digestive, il est l’heure de quitter l’île Robinson pour regagner le continent, Faro donc.
Faro
Nous avions déjà publié un guide sur Faro, mais j’ajouterai simplement mon petit ressenti sur les ruelles charmantes, et l’ambiance “dans son jus” qui m’a particulièrement plu.
São Bràs de Alportel
Alors direction São Bràs de Alportel (prononcez Choumbrâge dé Alpourtel ! si, si.)
Ni une ville, ni un village, je prends plaisir à décortiquer les nombreuses façades en azulejos. Les maisons sont colorées, et si vous êtes attentifs, remplies de détails de porcelaine par-ci ou de frises par-là.
Après avoir fait un tour dans l’imposante église principale de São Bràs de Alportel, le bâtiment très soigné du musée des costumes me fait de l’oeil. Je me laisse embarquer à l’intérieur.
Je tombe dans un lieu improbable, où le temps qui passe est matérialisé pour donner corps aux différents costumes qui traversent les époques.
Au sortir de la 1ere guerre mondiale, les habits traditionnels évoluent et le clou du spectacle est offert par les élèves de l’école d’art contemporain : tac la mort ! Pour imager la fin du temps ?! Mouais, un peu “capilo-tracté” tout çà 😉
L’autre partie du musée quant à elle, est dédiée au chêne liège, de sa plantation à son utilisation.
Le liège a en son temps fait exploser la région économiquement parlant. Ce sont des hectares de ces arbres, dont je n’avais jamais croisé la route, qui poussent dans la région. Du coup je visite dans la foulée une fabrique artisanale, où des petites mains s’agitent pour créer portefeuilles, sacs, bijoux en liège et autres pépites faites maison.
Histoire de tenir pour la soirée, et parce que je ne pouvais pas passer à côté, je commande l’incontournable Feijoada de poulpe, pour le dîner !
Kezako ? des fayots, du riz, du poulpe dans une onctueuse sauce à base de tomates et condiments méditerranéens, en somme, un plat chaleureux !
Ce soir à São Bràs, on peut assister à la diffusion unique de courts métrages de 3 films dont le concept veut qu’ils soient inachevés.
C’est parti pour le Cineteatro afin d’exercer notre sens critique sur ce ciné-concert prometteur. 1h30 plus tard je suis conquise par la réalisation ô combien dérangeante de “L’enfer” de Henri-George Clouzot (cocorico) avec Romy Schneider.
J’ai beaucoup aimé l’orchestre sur le noir et blanc ambiance Chaplin “Charlotim & Clarinha” de Roberto Nobre. J’ai en revanche moins accroché sur le dernier, “It’s all true” de Orson Welles.
Après une journée aussi lourde qu’une feijoada, il est temps d’aller se coucher. ZZZzzzZZ.
Jour 2 : Paysages, nature et culture
Après avoir avalé un bon petit-déjeuner face à l’océan (un de mes préférés celui-là !) je prends la route pour Silves.
Avant, j’en profite pour admirer ce que dame nature à de plus beaux à offrir dans la région. Les amandiers sont légion, d’où leur omniprésence en cuisine ! Les hectares d’orangers quant à eux, fournissent de petits fruits très réputés et interdits à l’exportation.
Le long des routes on croisera très souvent également, les autochtones et leurs maisons de fortune, j’ai nommé : les cigognes !
Le château de Silves
Me voilà à l’entrée du château qui me rappelle un peu celui de Lisbonne. La vue sur l’océan en moins. Cela dit, c’est un spot très agréable, dans lequel je vous conseille de prendre un petit café histoire de savourer au max !
Ponta da Piedade
Place à un peu de paysage emblématique, je poursuis ma route à une poignée de minutes de là, en direction du littoral. J’arrive au dessous de Lagos, à très exactement Ponta da Piedade. Et j’avouerais que j’étais loin de me figurer ce qui m’attendait. Je mesure ma chance d’être hors saison, parce qu’un mirador pareil en plein été doit malheureusement être inaccessible et impraticable.
Clic, clic, le doigt vissé sur la gâchette, à trottiner au vent pour ne rater aucun point de vue potentiel, çà finit par creuser ! Redescente sur Lagos, dans laquelle je ne manque pas de prendre quelques clichés avant de m’attabler.
Outre une petite ville où il fait bon flâner donc, je découvre une bonne table pour déguster encore une belle assiette de poissons; ha les joies du bord de mer !
Hop hop hop, la journée n’est pas finie, pas le temps pour la “sieste on the beach”, cet après-midi on grimpe dans les montagnes. Changement de décor, on va avoisiner les 900 m tout de même pour assister à un show en extérieur.
Dans le cadre d’un programme culturel qui se déroule en Algarve sur plusieurs mois (comme le ciné concert la veille au soir), la représentation proposée pour la première fois dans les montagnes de Monchique est complète.
Après une marche d’une bonne vingtaine de minutes au grand air, on arrive dans un mini village en pierre abandonné. Pendant près de 3h se joue une pièce théâtrale muette de style contemporain. Le public est amené à suivre les enfants et les hommes (le 1er volet est exclusivement masculin, le second sera féminin) au travers des ruines et du paysage. Il s’agit d’une performance créée afin de sensibiliser sur les lieux abandonnés au profit des grandes villes. La nature et les animaux font part intégrante du spectacle.
Finalement, le soleil commence à se coucher et nous offre de belles couleurs pour clore cette journée de découvertes.
Comme il m’était impossible de repartir sans un bon gueuleton d’adieu, je vous propose une dernière cantine réconfortante : le Veneza à Paderne, au Nord d’Albufeira.
Planté au bord de la route, il serait bien dommage de le manquer ! D’abord le cadre est tout particulier. On a l’impression de rentrer dans un chalet puis la pièce suivante est une véritable cave ! Le paradis de la bouteille <3 ! Et de la bonne bouteille, comme me le confirmeront encore les excellents vins dégustés par la suite.
J’ai donc encore une fois fait honneur aux crustacés, beignets de morue, fromage, charcuterie, sardines, olives… Puis à une “soupe” qui m’a rappelé la choucroute ^^ et un plat de viande mijotée. Enfin, les desserts à base d’amandes toujours, de caroube et figue pour beaucoup. Une cuisine qui se veut généreuse vous l’aurez compris.
Afin de pouvoir profiter encore de l’incroyable littoral, et de faire quelques dernières photos au levé du soleil demain matin, il est l’heure de rentrer dormir…
Et voilà, bye bye l’Algarve !
2 commentaires
J’ai fait sensiblement le même Road trip en Algarve et j’ai adoré mais les hérons de Silves sont en fait…. des cigognes ?
En effet c’est bien vu, j’avais noté mon erreur et oublié par la suite de rectifier, c’est chose faite !