Après vous avoir peint un tableau un peu tristounet de mes aventures amoureuses et futiles, et raconté mes déceptions dans cette première saison de « l’amour est dans le monde d’après » il est temps de rejoindre la team des optimistes et des verres à moitié plein.
Je m’excuse encore auprès de tous ceux qui croyaient en l’amour et qui ont perdu tout semblant d’espoir à la lecture de ce premier billet.
Rassurez-vous, avec cet article, on risque de se réconcilier (j’ai pas dit sur l’oreiller !) .
La tristesse
« La révolution de ma vie sentimentale est imminente. »
Voici la phrase par laquelle j’achevais mon précédent récit.
Et c’est le cas, rassurez-vous. C’est imminent. Mais pas tout de suite. D’abord, il est temps de lâcher les vannes et de chialer un bon coup.
Après le choc, le déni, la colère, la peur, la négociation et notre amie la dépression, il était temps d’accueillir cette bonne vieille tristesse.
Remettons l’église au milieu du village : on a beau être heureux célibataires la plupart du temps, le dimanche soir en solo devant notre soupe de pâtes alphabet, quand ça veut pas, ça veut pas.
De toute façon, c’est pas humain d’avoir inventé le dimanche soir tout court. Mais c’est un autre débat.
Bref, après avoir subi toutes les émotions du monde et avoir découvert de nouveaux colocataires dans le creux de notre cerveau (bienvenue à tous), un soir, sans prévenir, les larmes sont venues s’immiscer entre le couvre-feu et le JT de TF1 devant une vidéo de chien qui venait de perdre son maître.
Ca a été la goutte de trop dans ce monde de brutes, et j’ai fini en position fœtus inversé au fond de mon lit, avec une bouillotte en guise de compagnon, le téléphone en mode avion et des vidéos youtube de cuisine de Maîté en fond.
Aux grands mots les grands remèdes.
L’acceptation
« Ma vie amoureuse n’est pas un commerce essentiel ».
Voilà, c’est dit. Et c’est presque aussi désagréable à avouer qu’un test PCR dans le nez.
Après avoir fait l’autruche, avoir tenté d’éviter les discours de Castex et les infos anxiogènes à base de detox digitale de plusieurs jours, avoir descendu mes poubelles sans masque pour faire comme si la vie était revenue normale, il fallait se rendre à l’évidence : je me voilais la face. Et ce n’était pas une bonne idée, vu les boutons que je me prenais déjà sur le menton à cause du masque à longueur de journée.
Il fallait accepter la situation : ça allait être long et ça allait être compliqué.
Il allait falloir attendre encore un moment avant de redécouvrir de manière naturelle les sourires de nos bien-aimés, et pouvoir jouer de nos mordages de lèvres en guise de séduction (dites-moi que je ne suis pas la seule à continuer d’utiliser cette méthode ancestrale qui a déjà fait ses preuves, si ? ).
Ce cher Alain Chabat a dit un jour « Chaque matin, tu as le choix : soit tout est grave, soit rien ne l’est ».
Et franchement, devant l’ampleur de tout ce qui se passait en ce moment, j’ai décidé que mes flirts ne l’étaient pas tant que ça. Désolée, les gars !
Le Pardon
« Notre vengeance sera le pardon »
Ca, c’est la phrase de sage que j’aimerais dire avec conviction.
Mais je n’y suis pas encore.
Ca fait un an que je suis obligée de me passer de papouilles dans le dos avant de dormir, faut pas pousser Charlie dans les orties. Ma patience a atteint ses limites.
C’est comme quand on te dit après une séparation difficile – et alors que tu es en train d’imaginer des plans machiavéliques pour te venger – « Non mais sois heureuse, c’est la meilleure manière de te venger ».
Jetez-moi la première pierre si vous ne l’avez jamais entendu.
Bref, la bienveillance c’est génial, mais c’est plus facile à lire dans les livres de développement personnel qu’à mettre en pratique.
Alors oui, j’ai trouvé des choses positives à la situation :
- En quittant les applications, j’ai gagné beaucoup de temps.
- Donner RDV à de potentielles relations dans les salles d’attente de test PCR permet de faire un tri entre les courageux et ceux qu’un coton tige dans la cavité nasale traumatisent à vie.
- Je n’ai pas à gérer une libido en berne à cause du couvre-feu (pardon, les couples).
Bref, j’ai beau trouver du positif là où je peux, ne vous méprenez pas, à la réouverture des bars, je serai là, et ce sera pas uniquement pour faire remarcher les petits commerces.
Quête de sens
« De nouveaux possibles s’offrent à nous et nous pouvons à nouveau goûter à ce sentiment d’unité ».
Voici ce que les sites disent sur cette étape du deuil. Rire jaune.
Sauf que nous l’unité, on ne peut pas y goûter tout de suite dans ce contexte pandémie-confinement-couvre-feu-la-covid-pas-le-covid.
Du coup, on fait comment ? On S’OCCUPE.
Du tricot, des jeux vidéo, de la peinture, du piano, du coloriage sur le visage de Jean Castex, des fléchettes (sur le visage de Jean Castex aussi), de la danse de salon, de la cuisine égyptienne, peu importe !
Vous allez me dire, est-ce que ça donne du sens à sa vie d’apprendre à tirer au centre de la cible avec des fléchettes en cartons ? Non.
Mais ça fait passer le temps. C’est ça ou rallumer BFM TV. Je préfère encore fabriquer un jeu de morpion avec des posca et jouer avec mon chat que de regarder défiler des infos déprimantes.
Certains profitent du temps sans leur moitié d’amour-passe-moi-la-salade pour remettre en question leur vie, leur avenir, leur métier, leur raison de vivre. Je les admire. J’ai fait ça les 3 premiers jours du confinement première génération, j’ai fini par me parler toute seule et m’écrire des mots doux au rouge à lèvres sur le miroir de ma salle de bain.
La paix retrouvée
« Tout vient à point à qui sait attendre »
Donc j’attends. Ca commence à être long mais j’attends. Sagement. Que la vie reprenne son cours, et que le prince charmant vienne frapper par hasard à ma porte, sous le format d’un voisin gentil qui viendrait m’emprunter un tire-bouchon.
Vraiment ? Non. J’attends juste de pouvoir aller boire des coups en terrasse, me sevrer de mon addiction au crochet et retrouver la paix autour d’un pichet.
Par contre, je dois bien l’admettre, j’ai trouvé comment retrouver la sérénité et arrêter de tachycarder toute la sainte-journée : je n’allume pas mon téléphone, pas ma TV, pas ma tablette. Je m’autorise juste à regarder en boucle des vidéos d’animaux sur Tik Tok quand ça ne va pas.
Vous l’aurez compris, toutes les émotions ont investi mon salon (et mon cerveau) cette dernière année. Avec certaines, la cohabitation a été fructueuse. Avec d’autres, elle a été monstrueuse.
N’oubliez pas qu’il y a du bon dans tout. Même dans un test PCR au fond du nez (il faut juste aller chercher au plus profond de soi).
Et que vous n’êtes pas seuls.
Cet article contient du second degré. On vous promet qu’aucun chroniqueur n’a été maltraité pendant le reportage, et que tout le monde dans l’équipe se porte bien.
2 commentaires
Mais tellement merci pour cet article. Quelle plume 😀 C’est une pépite ! J’ai ri de joie et de soulagement, tant je me suis retrouvée dedans ^_^
Ca fait du bien de voir qu’on est pas seul (enfin si du coup, mais on est seuls ENSEMBLE ^^) à ressentir cette lassitude et ce vide..pfpff…
Personnellement je m’accroche à un article du monde que j’ai lu il y a quelques mois, “Après tout ça, on s’embrassera et, surtout, on dansera”. Bon sang oui, j’irai danser, toute la sainte journée…
Merci pour les conseils tricots, j’ai pas encore essayé !!!
Encore merci ! (et j’espère qu’il y aura d’autres articles de ce genre, ça ferait une belle série !!)
Lol. Très positif tout ça. Et dire que c’est à peine 1an.
Bon courage à vous les personnes qui avaient une vie sociale avant.
Pour les autres (les 0 vie sociale), cela n’a rien changé à notre mode de vie. Toujours seul. Avant/pendant/après cette crise.
Bienvenue dans notre Monde 🙂