Yoko Ono, l’artiste inconnue, la plus célèbre du monde
Je l’attendais depuis des mois, je ne pouvais pas passer à côté de la nouvelle exposition du MAC (Musée d’Art Contemporain de Lyon pour les nouveaux) consacrée à Yoko Ono : Lumière de l’aube. Un long week-end se profilait et faut dire qu’il ne faisait pas spécialement beau le jour de ma visite donc je n’ai pas regretté une minute. Sortez les chemises à fleurs et les lunettes rondes ? Non, pas que !
Cette 1ère rétrospective en France sera visible jusqu’au 10 juillet et tout l’espace du MAC est consacré à l’œuvre de l’artiste, chapeau quand même. Forcément, qui dit 1ère dit grosse attente du public, et il était au rendez-vous ce jour-là. Armez-vous d’un peu de patience (30 à 40 min) si vous y allez les week-end, mais l’attente vaut le coup.
On connaît tous le lien entre Yoko Ono et John Lennon, artistes et musiciens de talents, engagés pour la paix. Ce que certains savent moins c’est que Madame est aussi plasticienne et vidéaste et un peu à l’origine de la performance (oui rien que ça !). En effet, ce que l’on apprend durant l’expo c’est que depuis les années 50, elle crée une œuvre expérimentale et surtout interactive. Vous y trouverez à la fois des textes et poèmes empruntant un peu à tous les arts et les revisitant tout en mettant un point d’honneur à l’imaginaire.
Entendre, voir, expérimenter
Si certains suivent mes articles expo, vous savez que je suis une grande fan des expositions interactives où mon imaginaire peut vagabonder. On y découvre quoi dans cette exposition ? Bien-sûr je ne révélerai pas toutes les œuvres mais je vous propose un panel de mes préférées :
- Doors : des portes provenant de l’ancien appartement de l’artiste à New York posées verticalement, sans mur, qui créent un itinéraire avec des obstacles. Un peu comme les épreuves de vie. Les portes à ouvrir et à refermer et le parcours à mener, je vous laisse méditer…
- Déclaration of Nutopia réalisée avec John Lennon suite à leur expulsion du pays pour des positions antimilitaristes, ils créent un pays imaginaire “qui existe en chacun de nous”, invitant à l’entente cordiale (pas mal, on peut avoir la même ?)
- Kitchen Piece : des tableaux avec des restes de soupes cuisinées par des chefs lyonnais, Mathieu Viannay et Grégory Cuilleron, qui se sont prêtés au jeu et à l’œuvre (merci, moi j’ai plus faim)
- Bottoms : un film de “cul” de 6:22 min, oui mais attention par n’importe lesquels. Ici Yoko Ono filme en gros plan le mouvement des fessiers nus de plusieurs personnes marchant dans son appartement (oui on nage en plein flower power, peace & love)
Les œuvres participatives
Le grand intérêt d’un artiste contemporain c’est à mon sens que son œuvre est en pleine construction. Ici, avec Yoko Ono, cela prend encore plus de sens car l’artiste invite vraiment le visiteur à s’emparer des œuvres et à en devenir acteur. Cela commence dès l’arrivée au MAC où, dans le hall, 3 œuvres participatives sont proposées : on tamponne sur des cartes, on invente des pays, on en change les frontières ou on les fait disparaître, on dessine sur des globes et des toiles. On se crée son propre monde dans un esprit pacifiste et ouvert. Sensibilisez cependant vos enfants au coloriage si vous ne voulez pas retrouver la même déco chez vous 😉 mais croyez-moi les grands enfants se prennent tout autant au jeu.
Au premier étage avec Play It By Trust, littéralement jouer en confiance, on est invité à s’installer à une table d’échecs et tenter une partie avec un inconnu. Perso, je n’ai jamais compris ce jeu tactique donc j’ai préféré filer à l’œuvre Skyladders (échelles pour le ciel), monter sur un bel escabeau, me rapprocher du ciel et imaginer, la vue est souvent plus belle d’en haut…
J’ai beaucoup aimé aussi l’œuvre Painting to Hammer a Nail (peinture pour planter un clou). Pour une fois que c’était fun de planter un clou tordu dans une salle de réunion et que mes voisins ne se plaignaient pas du vacarme de mes travaux.
Au deuxième étage, on peut inscrire son souvenir de violence (certes ce n’est pas super gai mais cela permet d’évacuer), on entre et on écoute dans la salle à musique, on finit dans le noir à expérimenter pendant quelques minutes la vie aveugle, et on n’est pas fier de n’oser faire que 2-3 pas à tâtons. Clou du spectacle avec l’œuvre Amaze on se déchausse et on entre dans la lumière, certes après avoir rempli un long, long, très long questionnaire (mais c’est de l’art) et malheureusement je suis arrivée trop tard pour Mend Piece, où on recolle les morceaux d’objets qui seront ensuite exposés aux visiteurs. Attention cette œuvre participative est ouverte uniquement les samedis et dimanche entre 14h30 et 16h30 mais les résultats étaient intéressants. On termine sa visite avec l’arbre à vœux et comme dirait Yoko “un rêve que vous faites seul est juste un rêve, un rêve que vous faites ensemble est la réalité” et c’est à méditer en ce moment …
En espérant que tout ceci vous aura donné envie de découvrir l’exposition. Si vous l’avez déjà fait, n’hésitez pas à partager votre ressenti et vos œuvres favorites.
❤ On a aimé :
– Exposition pour toute la famille
– L’interaction avec les œuvres, en être parfois l’auteur
– Le prix assez doux pour une expo, de qualité et 1ère en France
– Les visites guidées, les conférences et tous les événements proposés pour l’occasion autour de l’expo.
☁ On a moins aimé :
– Enfin plutôt, j’ai toujours pas compris certains concepts d’art contemporain… Genre la pomme sur son support en Plexiglas ou encore faire le tour du labyrinthe-toilettes.
Musée d’art contemporain de Lyon
? Cité Internationale, 81 quai Charles de Gaulle – 69006 Lyon
⏰ Ouverture du mercredi au vendredi, de 11h à 18h. Samedi et dimanche, de 10h à 19h
? tarif plein visite libre 9 € / visite commentée 1h +3 €
? site internet
3 commentaires
Sinon vous ne visiter jamais les petits lieux culturel ?
Bonjour, Qu’est ce que tu entends par “petits lieux culturels” ? Nous avons fait la plupart des musées lyonnais et des alentours, j’ai fait la semaine dernière un article sur la taverne gutenberg. On fait des articles en fonction des expo qui nous ont plu. Si tu as d’autres bonnes adresses, ravie que tu nous les partages 😉
J’ai beaucoup aimé l’expo (vu vendredi) et pour les mêmes raisons que toi. L’œuvre de Yoko Ono, en plus, d’avoir une vision pacifiste et engagée, est plutôt à la portée de tous et ça fait du bien.
Parce que dans certains “petits lieux culturels” (l’IAC pour ne pas le nommer), c’est tout l’inverse : œuvres absconses et explications sybillines de la part de l’équipe commissaire de l’expo.