C’est la semaine spéciale lecteurs sur CityCrunch. Les lecteurs prennent les commandes du site et partagent avec vous (et nous) leurs coups de cœur, leurs avis, leurs découvertes et autres pensées inspirés de leur quotidien de Lyonnais.
Aujourd’hui, Kiki, vous embarque dans le métro pour un voyage un peu spécial.
Métro Saxe.
Gambettes à l’action, je me précipite dans le wagon clignotant son départ imminent.
Je m’assieds.
Le trajet commence.
Et c’est un véritable voyage qui s’offre à moi.
Mes yeux observent et mon cerveau bouillonne.
Questions et réflexions fusent, probablement à la même vitesse que la rame parcourt ses kilomètres.
Combien de métros par jour ? Combien de métros « réunissent » ces gens dans cette étape
quotidienne ? Réunir avec des guillemets car en y regardant de plus près, les gens semblent bien
seuls dans ces transports qui n’ont finalement de commun que le nom.
Peu se regardent, se considèrent ou juste se sourient.
Téléphones, journaux, livres, musique, pensées, autant de refuges pour ne pas se voir les uns les
autres.
Étonnant et franchement questionnant à une époque où les utilisateurs des réseaux sociaux sont en quête permanente de visibilité : se faire voir, se faire remarquer, se faire aimer par un cœur rendu rouge ou par un pouce levé et justement, ne pas lever ses yeux pour aller peut-être à la rencontre de certains de ces approbateurs en masse.
Changement de ligne.
Bellecour, des miracles s’y produisent parfois.
Ce jour-là, la musique d’un groupe résonne.
Des reprises de reggae, une énergie communicative.
Plusieurs s’arrêtent face à eux.
Certaines personnes esquissent quelques pas de danse.
Action complètement improbable dans ces couloirs à la lumière artificielle !
Les chorégraphies auxquelles j’assistais jusque là consistaient à se mouvoir de façon à avancer très vite et en évitant au maximum les autres usagers. Cela donne des mouvements de bras et de bassin assez inédits !
Arrêt suivant.
Je descends, au milieu d’autres corps déliés.
Mon voyage souterrain prend fin.
Je remonte à la surface.
Juste avant, j’ai proposé mon ticket à quelqu’un.
« Bonjour, j’ai un ticket valide, ça vous intéresse ? »
Je repars généralement avec un sourire d’une personne inconnue.
A force, j’en ai plein les poches.
Ce sont mes pouces en l’air à moi, moi qui n’ai pas Facebook…