Mardi 15 décembre 2009, 21h, UGC Ciné Cité, Lyon.
LeSud, PioupiouM, LePiaFou (de Fashion-Geektim.fr) et moi sommes dans la grande salle d’un complexe ciné. La lumière vient de s’éteindre. La salle est comble. Les premières images d’Avatar apparaissent à l’écran.
Avatar fait partie des films dont on nous rabat tellement les oreilles que les risques de déception sont beaucoup plus élevés que de voir notre curiosité comblée.
Le discours, on le connait. Le film le plus cher de l’histoire. Le grand retour de James Cameron, 12 ans après Titanic. Une 3D qui va révolutionner le cinéma.
L’histoire aussi est à peu près connue. Un marine se retrouve projeté dans le corps d’un autochtone de la planète Pandora sur fond de conflit inter-racial.
2h40 plus tard. Les lumières se rallument. La salle applaudit et on se sent un peu groggy, comme après avoir quitté le corps de son avatar.
James Cameron nous avait déjà fait le coup.
En 1997, James Cameron bouleversait le cinéma avec son film Titanic. Au delà du carton au box-office, c’était surtout son utilisation des effets spéciaux qui allait marquer le monde du 7ème art.
En effet, les images de synthèse avaient été jusqu’alors utilisées principalement pour les films de science-fiction. Dans Titanic, Cameron les met au service de la crédibilité de l’histoire : elles viennent renforcer le coté dramatique du naufrage avec en toile de fond vaisselle qui se brise et corps qui tombent.
La claque reçue en voyant la proue du fameux navire s’élever dans le ciel arctique allait marquer les esprits pour longtemps.
Dès lors, les effets spéciaux se sont amusés à détourner notre quotidien, nos paysages et nos villes pour créer encore plus de stupeur. 10 ans après, c’est toujours aussi spectaculaire, mais on baille. Le caricatural film 2012, où la Californie entière se disloque en un ballet chorégraphie d’immeubles qui s’écroulent, marque la fin de ce cycle.
On oublie vite 2012. Place à 2009 et à Avatar.
Bluffant !
Le dernier film de James Cameron, n’est pas exempt de défauts. Le scénario est convenu et simpliste, le discours pseudo-écologique poussif. Mais on reste complètement bouche bée devant l’univers de Pandora qui se grave définitivement sur notre rétine. C’est beau, c’est parfait, c’est magique.
Le film n’a pas cependant pas pour objectif de vous en mettre plein la vue, c’est beaucoup plus subtil que ça. Il faut voir la flore de la planète Pandora, lumineuse, vivante. La faune et son bestiaire exotique. Les Na’vis (les habitants de Pandora) sont, quant à eux, la plus belle réussite du film. Au delà des textures de peau des plus réalistes, ce sont surtout les expressions du visages qui impressionnent. L’avatar de Sigourney Weaver possède la prestance de Sigourney Weaver. Il a son regard, ses rides d’expressions, ses postures, son sourire. C’est Sigourney en version digitale et bleue !
Révolution… ou pas ?
La révolution annoncée était celle de la 3D et des effets spéciaux. Sur ce point, c’est plus une évolution logique des choses. Les images de synthèse arrivent à maturité en étant aujourd’hui capable de tout reproduire.
La vraie révolution d’Avatar repose sur l’utilisation faite de ces images de synthèse. Premièrement, car celles-ci sont ici au service de l’imaginaire : il n’est pas question de recréer l’existant (un paquebot, un immeuble, une ville à raser…) mais un univers tout entier sorti de la tête de Cameron.
Deuxièmement, parce que ces effets spéciaux sont complètement diffus dans le film. L’objectif de Cameron n’est pas d’en mettre plein la vue aux téléspectateurs pendant 5 minutes dans une avalanche d’explosions avant de lui laisser reprendre son souffle. Dans Avatar, les effets spéciaux font partie du décor. Le monde de Pandora et sa magie sont présents à tout instant. On oublie complètement ce qui est vrai de ce qui est factice. Comme Jake, le héros du film, on en vient à se demander ce qui réel : le monde des humains ou le monde des Na’vis ?
En sortant de la séance, un seul sentiment perdure et prouve la réussite du film : l’envie de retourner sur Pandora.
7 commentaires
Je viens d’en refaire la pub sur ma page facebook 🙂
Il m’a l’air d’être un film encore grandiose et rien que pour cela,
j’aimerais que deux de mes fils (19 et 23 ans) m’emmènent le voir.
On verra, s’ils veulent m’offrir le cinéma !
Bravo pour ce blog, j’habite sur Villeurbanne.
J’ai plusieurs blogs mais je vis vous en mettre qu’un seul
et je vais faire la pub sur mon autre blog littéraire :
» la symphonie des mots »
En toute simplicité, Jenny
J’ai presque envie de retourner le voir en 3D :-O
@Jenny : Merci pour ton commentaire. Je vais aller de ce pas voir ton blog.
@LePiafFou : grâve moi aussi. On se cale ça après le brunch dimanche ? ^^
Bon, il me reste à voir si mon fils de 23 ans veut venir avec moi, voir ce film car je veux le voir. Déjà, j’ai loupé 2012 mais je le verrais celui-là aussi !
Aller, bonne et douce nuit
Jenny
J’ai adoré Avatar.
Par contre tu dis que la révolution consiste notamment en l’utilisation des effets spéciaux tout au long du film, je suis d’accord mais il n’est pas le premier film à avoir fait ça. Je pense simplement à Star Wars, Matrix… Le décor est également continuellement virtuel.
@LePiafFou : oué me too ! En 3 D ça doit être pas mal !
@Jenny : ça pourrait être un de tes cadeaux de Noel 😉
@partof > Oui sauf que dans Matrix, c’était plus pour impressioner et pas sur toutes la durée du film (Wahou le bullet time, mattez un peu ce qu’on sait faire !). Pour Star Wars, c’était too much et les images de synthèses étaient encore trop froides à mon sens. Mais sinon, tu as raison, Avatar n’invente rien sur le sujet. Ce juste que pour une fois les FX ne sont pas mis au service du spéctacle mais plus de l’imagination.