Comme je suis réputé parmi mes amis et ma famille pour être un bon vivant, on me demande souvent si j’ai un bouchon à conseiller, et honnêtement je suis toujours un peu sec. Bien sûr, j’en connais quelques-uns, mais je ne sais pas pourquoi, j’hésite toujours.
Et il y a quelques semaines, je crois bien que j’ai trouvé la réponse à cette question existentielle.
Tout a commencé quand un ami nous a proposé d’aller manger au Musée.
– Attends, de quel musée tu parles ?
– Non, non, on ne va pas manger dans un musée, on va manger au restaurant qui s’appelle le Musée.
– Ok, mais il y a quand même un musée à côté ?
– Tu verras… me glisse-t-il avec un petit sourire au coin des lèvres
Comme chez mémé
Le rendez-vous est donc donné rue des Forces, en plein milieu de la presqu’ile. Une fois le restaurant trouvé, il faut ensuite repérer l’entrée. Heureusement, mon ami me fait signe : On ne rentre pas par la devanture, mais par la porte de l’immeuble, comme les autres habitants. On arrive alors dans le hall avec les boîtes aux lettres, l’entrée du restau d’un côté, celle des toilettes de l’autre.
Une fois dans le restaurant, on se sent un peu comme chez Mamie : mobilier ancien, nappes à motif vichy, quelques vieilles affiches de Lyon ou du Beaujolais, et un vieux buffet décoré de cartes postales probablement envoyées par des clients voyageurs ravis.
On se faufile jusqu’à notre table, et on commande un pot de Morgon et un de Viognier, en attendant les derniers retardataires. Les coupelles de grattons sont déjà sur la table, la soirée s’annonce plutôt pas mal.
Un vrai menu à la lyonnaise
Une fois tout le monde à table, le patron vient nous énumérer, que dis-je, nous déclamer le menu du jour, qu’il a sur une simple feuille de papier, avec joie et bonne humeur. La liste est longue, une bonne dizaine d’entrées et une dizaine de plats, il doit donc la répéter plusieurs fois, et tout donne l’eau à la bouche.
Quand arrivent les entrées, notre attente est comblée : salade aux chanterelles, gâteau de foie de volailles, terrines maison, escargots au basilic, etc… défilent sur notre table (on était quand même 16). Tout est succulent, on sent que c’est frais et fait maison.
Arrivent ensuite les plats, que l’on a du mal à caser sur les petites tables. Les traditionnelles andouillettes (à la fraise de veau, puisque c’est à nouveau autorisé depuis quelques mois, après des années d’interdiction suite à la vache folle), quenelles et tabliers de sapeur voisinent avec des énormes jarrets et carrés de porc, ou encore des joues de porc hyper fondantes. Tout est énorme et roboratif, on est bien à Lyon. Les plats sont accompagnés de gratin dauphinois et de courgettes ainsi que d’un pain fait maison par le patron, ancien boulanger.
On a plus trop de place pour le dessert, mais difficile de résister aux tartes aux pralines, flans au caramel, mousses au chocolat ou gâteaux lyonnais. Et enfin, je ne sais pas si c’est parce qu’on était extrêmement sympathiques ou si c’est pour tout le monde, mais on a même eu droit à une petite gnôle pour finir.
La surprise du chef
Pour finir ? Pas tout à fait… Car une fois le service terminé, le patron se transforme en guide touristique. Rendez-vous dans la traboule à l’entrée de l’immeuble pour nous raconter tout un tas d’anecdotes bien troussées (parfois légèrement graveleuses mais jamais vulgaires) sur l’histoire de Lyon et de certains Lyonnais célèbres. On s’enfonce un peu dans la traboule et on se retrouve carrément dans la cour… du musée de l’imprimerie. Voilà donc l’explication du nom du restaurant ! Nous avons encore droit à quelques récits pleins d’humour sur l’histoire du lieu, comme par exemple la reproduction des fameuses tables claudiennes.
C’est donc ravis, autant par les nourritures terrestres que spirituelles, que s’achèvera cette soirée.
Le Musée
? 2 rue des forces, 69002 Lyon
⏰ mardi au samedi, midi et soir, mâchon dès 8h
? Métro A – Cordelier
☎ 04 78 37 71 54
Réservation conseillée
Plat du jour à 14€ le midi et 15€ le soir
Menu complet à 24€ le midi et 29€ le soir (32€ avec fromage)
4 commentaires
J’y suis déjà allé par deux fois. Le patron est tellement sympa, il était venu à notre table pour savoir ce qu’on faisait dans la vie etc et ne pouvait s’empêcher de nous vanner.
Entre deux plats durant l’attente, c’est bien cool. 🙂
Maintenant que Tonton patate est fermé, c’est certainement le seul et dernier survivant de la vraie bonne bouffe de bouchon lyonnais, avec une préparation 100% maison.
Toujours plein
Mon bouchon préféré ! Parfait de A à Z!
Merci pour cette super adresse!
J’ai l’habitude de suivre tout vos conseils pour faire des sorties sympas avec mes copines, encore une fois je ne vais pas deroger à la regle!
Encore merci pour tout l’effort que vous faites pour distiller tout ces bons plans! Vous gerez tous de ouf! : )
bisous, bisous coeur coeur love d’une fan absolue! 🙂