Parfois (souvent), on rencontre des lyonnais et des lyonnaises qui ont des idées un peu incroyables et fofolles. Et on se dit qu’un petit coup de projecteur sur leurs projets serait une bonne source d’inspiration.
L’autre jour, donc, j’ai croisé Samy qui m’a parlé de son projet de Téléphone rétro qui raconte des histoires. Vous allez voir, c’est une super idée pleine de poésie qui sent bon le revival des années 80.
C’est quoi le projet ?
Je suis toujours nostalgique quand je repense au téléphone à cadran de chez mon papy. En fait, c’était juste un vilain parpaing vaguement beige de plusieurs kilos, rattaché au mur par 2 câbles. Il servait à parler avec des gens. Voilà.
Enfin, pour moi, c’était surtout un jeu fabuleux qui consistait à tourner un cadran circulaire de gauche à droite des heures entières et à décrocher son combiné en imitant ce que je croyais être une « personne adulte ».
Nostalgique aussi, et alors qu’il chinait aux puces du canal avec sa compagne Lululalucette (photographe-chineuse-tricotteuse), Samy tombe sur un vieux téléphone des années 40 et décide de le racheter pour lui redonner un nouvel usage et une nouvelle vie : une boîte à histoires.
Suite à un marathon créatif avec l’association Museomix, un premier prototype est exposé au musée de sismologie de Strasbourg. Ce téléphone AOIP de 1950 permet aux visiteurs d’écouter un dialogue entre la terre et les sismographes.
Refaire parler les téléphones
Passionné de brocante, il dégote de beaux téléphones des années 20 à 80. L’objet est nettoyé, polishé, chouchouté afin qu’il retrouve son éclat d’antan.
Il y intègre ensuite un boîtier électronique home made, dont les composants sortent de son imprimante 3D, qu’il branche sur le cadran à l’intérieur du téléphone.
Sous le téléphone se trouve une encoche pour insérer une carte mémoire sur laquelle on va pouvoir déposer tous les sons qu’on veut (souvenirs, musique, histoire, bruitages…).
Chaque son est nommé de 0 à 9 (voir plus, selon le modèle et le procédé) et à chaque piste correspond un numéro qui se pianote, ou tourne, sur le cadran.
L’utilisateur n’a plus qu’à décrocher le combiné et composer le numéro de son choix pour écouter l’histoire. Comme chez papy quoi.
Pour se faire une idée
Un modèle blanc de 1960 est accessible dans la sublime boutique de décoration vintage Pieds Compas sur lequel on peut écouter les histoires lyonnaises de nos copains de Cybèle.
Mais, ça sert à quoi ?
J’ai envie de dire… comme toutes les belles choses… à rien.
Ce qui est génial dans cette démarche, c’est de pouvoir retrouver cette fameuse gestuelle du téléphone : composer, décrocher, écouter et raccrocher.
Samy m’explique d’ailleurs que même pour les plus jeunes qui n’ont pas connu les téléphones fixes à cadran (que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître), la logique du geste reste ancrée.
En revanche, l’action de “raccrocher” physiquement le téléphone n’est pas des plus intuitive. Ça parait même lunaire pour certains. Ils se retrouvent tout aussi désemparés devant le petit haut-parleur rond à l’arrière. Vous voyez ? celui qui servait de mouchard discret quand la meilleure amie écoutait aussi la conversation.
Ce qui est génial dans cette idée, c’est que ce procédé fonctionne avec n’importe-quel téléphone, du Telsa 1970 (trop beau) jusqu’au téléphone de 1920 fabriqué par Manufrance.
Et du coup, ça donne plein d’idées d’utilisations : animation dans des musées, salle d’attente de mairie, médiathèques, escape game, événementiels…
En ce moment, plusieurs téléphones sont en cours de sauvetage, notamment grâce à une commande du musée des pompiers de Lyon (qui savait qu’il existait un musée des pompiers à la Duchère ?) qui souhaite animer leurs installations avec de vrais vieux téléphones de standardiste des années 20-30 en bois.
Moi aussi j’en veux un !
Plusieurs formules sont proposées. Soit Samy peut rechercher pour vous un téléphone en particulier, soit vous fournir un modèle plus standard. Le prix débute à 250 € hors frais de port pour un téléphone modèle courant année 60/70. En ce moment même, une trentaine de beaux téléphones attendent à la cave leurs nouvelles vies.
Et au fait ? Qui est Samy ?
Profession officielle : Ingé dév, il a été aussi notre secouriste Base de Données bien aimé lors des nombreux plantages du site Citycrunch.
Profession officieuse : bidouilleur électronique, muséum addict
Lubie : imprime des trucs en 3D
Passion : Aller chiner le weekend avec sa chérie
Principal trait de caractère : sa bonhomie légendaire
? instagram.com/unehistoireauboutdufil
? unehistoireauboutdufil.fr
3 commentaires
Une beau pied de nez à une obsolescence actée et un beau détournement d’un objet qui a fait l’histoire de notre enfance et adolescence pour la génération qui écrit ce commentaire et cet article 😀
? les Z et Alpha ^^
chuuut ! faut pas dire trop fort qu’on est vieux 🙂 🙂
Faudra bientôt lancer Lyon.GrannyCantCrunch.fr 😛