Aaaah, la Biennale d’art contemporain ! À chaque édition elle alimente pendant trois mois les conversations des lyonnais : ceux qui adorent, ceux qui détestent, ceux qui sont invités au vernissage et ressortent leurs verres Duvel aux apéros, ceux qui sont invités à des visites privées, ceux que l’art contemporain laissent de marbre et ceux qui trouvent toujours que “Pffff, moi aussi je peux le faire !”.
Pour cette quinzième édition intitulée “Là où les eaux se mêlent”, d’un poème de Raymond Carver célébrant Lyon et l’endroit où le Rhône et la Saône se rejoignent ; cette biennale, dont les œuvres ont été choisies par l’équipe du Palais de Tokyo à Paris (le top en matière d’Art Contemporain) accueille une cinquantaine d’artistes internationaux dans les 29 000 mètres carrés des anciennes Usines Fagor.
Et quoi de mieux qu’un week-end bien pluvieux pour décider d’aller se cultiver un peu ?
Alors certes, ce n’est pas tout près et cette friche industrielle n’a pas le charme de la Sucrière … Mais de l’arrêt de tram “Debourg”, en 5 minutes à pied, on y est !
Et on y a vu des œuvres qui nous ont beaucoup plu.
Voici notre Top 5 :
Le laboratoire steampunk de Thomas Feuerstein : “Prometheus Delivered”
La Biennale vous donne l’occasion de réviser vos cours de mythologie. On a vraiment adoré toute l’installation de l’artiste autrichien Thomas Feuerstein. Son laboratoire steampunk “Prometheus Delivered” mélange art, sculpture, biologie et science fiction. Une statue en marbre du titan grec – dont le foie est dévoré chaque jour par un aigle – est attaquée par des bactéries mangeuses de pierre. Juste à côté, des cellules hépatiques humaines sont nourries des mêmes bactéries pour cultiver un foie artificiel pour Prométhée. Wild !
La cuisine “cristallisée” de Bianca Bondi
L’artiste née en Afrique du Sud se présente également comme alchimiste et dit utiliser les propriétés purificatrices du sel. Elle a installé ici une cuisine qui se cristallise au fil des jours sous une fine couche de sel. Une œuvre poétique en résonance avec l’histoire des Usines Fagor.
Le chemin de lave de Minouk Lim
L’artiste Sud-coréenne a été inspirée par la thématique “Là où les eaux se mêlent”, l’image du Rhône et de la Saône, l’autoroute qui coupe la ville en deux… comme un écho avec l’histoire de son pays, séparé lui aussi. Elle a donc installé ce magnifique canyon rempli de liquide lumineux, semblable à de la lave, qui serpente dans la pénombre de la halle n°2. Une boule de flipper flotte et se balade ici et là et un costume traditionnel coréen attend d’être lavé. On a pas forcément tout bien compris mais on a trouvé ça super beau !
Le Bureau des Pleurs
Moins impressionnante, l’installation “Le Bureau des Pleurs” de Carla Adra (étudiante à l’école des Beaux Arts de Lyon) est pourtant très chouette et amusante. L’artiste a “interviewé” près de 600 habitants du quartier de Gerland sur leurs contrariétés, petites ou grandes, de la vie ou du quotidien. Elle a ensuite “rejoué” leur texte (pour préserver leur anonymat je suppose….). On s’installe donc derrière un bureau et via les écrans et casques, on peut choisir d’écouter une de ces petites histoires “Le Billet de train”, “2 heures de colle”, “une arnaque téléphonique”…
Le Tunnelier
Juste parce que cette impressionnante machine nous plonge directement dans un univers de Science-Fiction. On a l’impression d’être à côté d’un morceau de fusée ou de vaisseau spatial écrasé sur terre. Et il faut avouer que dans ce décor industriel, la présence de cette oeuvre est saisissante !
Il nous reste encore à visiter le MACLyon et l’IAC de Villeurbanne mais on repart agréablement charmé par cette 15ème édition.
Et vous, vous comptez aller à cette Biennale ?
Article réalisé en partenariat avec la Biennale de Lyon, l’auteure de l’article est restée libre quant aux choix des œuvres présentées.
1 commentaire
Oui merci !
Très intéressant!