Boudée par les Lyonnais depuis des décennies, elle est pourtant assez parfaite : de l’espace, des arbres, de la verdure, peu de trafic, des commerces, un marché de producteurs et une facilité d’accès incontestable aux transports en commun.
Sa population est un mélange d’étudiants bourgeois de la Fac Catho, d’ouvriers de chantiers, de touristes vaguement perdus, de commerçants de la rue Victor Hugo, de représentants en déplacement… Un quartier de gare vivant qui n’a pas vraiment changé en 20 ans, toujours joliment bordé de bistrots, de grandes terrasses et abrité de vieux platanes et marronniers, comme on en voit devant chaque gare en France.
Ambiance “buffet de gare”
Malgré sa terrasse sur la place Carnot, le Bistrot Compa se fait tout discret dans ce décor. Pourtant, sa grande salle, dans un esprit halle de gare, a su garder toute sa splendeur. Un espace ouvert, tout en longueur et haut de plafond où les belles boiseries alternent avec des miroirs surdimensionnés. On retrouve le grand comptoir où des dizaines de voyageurs entre deux trains ont probablement dû s’accouder pour s’enfiler sur le pouce une omelette-salade.
De jolies assiettes à partager
La carte est extrêmement alléchante, bien qu’un poil cher pour de la cuisine de bistrot. Elle affiche une dizaine d’assiettes de type brasserie chic super alléchantes : terrine maison, gravlax de truite de l’Isère, poireaux braisés, ris d’agneau, saucisse-purée…
Le choix est difficile, mais aussi stratégique, car les assiettes oscillent entre 12 et 20€. On ne va pas pouvoir goûter à tout.
On commande la belle focaccia bien épaisse et tendre. Servie copieusement, elle est recouverte d’une chiffonnade de langue de bœuf et de lamelles de champignons blancs ultra fines. Le jus réduit qui l’accompagne vient imprégner le pain de la foccacia, C’est délicieux, dense, chaleureux. On en prend plein la bouche.
Attention, c’est du lourd ce tartare de veau. L’association terre-mer du couteaux (le coquillage) et du condiment aux algues hyper iodé avec les petits dés de veau, ça cartonne. J’en ai rarement mangé d’aussi bon. Et avec la petite mayonnaise citron qui claque. C’est un plat incroyable.
Le gravlax de truite à la cervelle de canut est, lui aussi, délicieux. Un classique élégant, plein de vivacité, rehaussé par l’apport “terre” des betteraves blanches et rouges, décoré de graines de moutarde et d’œufs de poisson (qui ne sont pas là que pour la déco évidemment)… On ne sait plus où donner de la fourchette.
Une carte des vins qui donne soif
Franchement, ça aurait été dommage de ne pas accompagner ces petites merveilles d’un bon vin. Et là, pour les amateurs, la carte, elle fait vraiment rêver.
Toutes les “bonnes” régions y passent, La Bourgogne et la vallée du Rhône en tête, évidemment. Des vins en agriculture raisonnée, bios ou naturels et récoltés à la main. Allant du petit Beaujolais à 24€ jusqu’au Nuit Saint-Georges 1er cru à… nan… Je vous laisse imaginer.
Pour nous, ce sera “Les Sardines”, un Macon-Village Blanc et bio de chez Robert Denogen, un domaine situé entre Saint-Véran et Pouilly-Fuissé, pour se donner une petite idée.
En résumé
On peut comparer le bistrot Compa, à un “buffet de gare” à l’ancienne. On prend un verre de vin local, une saucisse purée, ou le menu de la semaine (plat du jour à 14€) et on saute dans son train bien content du voyage.
Ou on peut faire comme nous, craquer un peu, ne pas être raisonnable, et passer un moment génial.
BISTROT COMPA
? Plat du jour : 14€ | EPD : 25€
? 20 Place Carnot
? Métro A, tram T1 et T2, Gare Perrache
? Ouvert du Lundi au Vendredi de 10h à 23h
? 04 78 37 29 80
? www.bistrotcompa.fr
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